Lieu historique national de Grand-Pré - Définition

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Introduction

Statue d'Évangéline et Église-souvenir. On peut apercevoir les fouilles archéologiques à droite de l'édifice.

Le lieu historique national de Grand-Pré (officiellement Lieu historique national du Canada de Grand-Pré), en Nouvelle-Écosse, est l'un des principaux monuments de l'Acadie.

Fondé en 1682, Grand-Pré est rapidement devenu le grenier et la principale ville de l'Acadie. Ravagé en 1704 et tombé aux mains des Britanniques en 1713, Grand-Pré fut victime de la lutte pour le contrôle de l'Amérique du Nord. Le village retourna brièvement sous contrôle français à la suite de la bataille de Grand-Pré, en 1747. La population fut déportée par les Britanniques à l'automne 1755.

Le parc, dont les éléments centraux sont la statue d'Evangéline et l'Église-souvenir, est censé se trouver à l'emplacement de l'Église Saint-Charles-des-Mines, où les Acadiens furent emprisonnés avant d'êtres déportés. Des fouilles archéologique sont en cours afin de retrouver les fondations de l'édifice.

Grand-Pré figure sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Histoire

Période acadienne

Le village de grand-Pré fut fondé en 1682 par Pierre Melanson dit Laverdure et son épouse Marguerite Mius d’Entremont et leurs enfants, en provenance de Port-Royal. Le village se développa rapidement, comptant 1350 habitants en 1750. Les fermiers asséchèrent les marais côtiers à l'aide de digues munies d'aboiteaux pour pouvoir en cultiver la terre fertile. Le village et toute la région des Mines devint le grenier de l'Acadie et alimenta même la Nouvelle-Angleterre. Le village fut ravagé en 1704 lors du raid de Benjamin Church, où les anglais inondèrent le marais et détruisirent les trois principaux hameaux en représailles de la résistance de la population. Les habitants des Mines affichaient un sentiment d'indépendance en raison de la distance de la capitale.

Le 28 juillet 1755, le gouverneur Charles Lawrence décida de déporter les acadiens. Un groupe de 300 soldats sous le commandement de John Winslow (en) prit possession du village. Il firent fortifier le terrain comprenant l'église Saint-Charles-des-Mines, le presbytère et le cimetière. Le 5 septembre vers trois heures de l'après-midi, tous les hommes et garçons des Mines âgés de plus de 10 ans, soit 418 personnes, vinrent à l'église comme on leur avait demandé. Une fois tous entrés, les portes sont fermées à clé et Winslow leur lit l'ordre de déportation. En attendant que la moisson soit terminée, que la farine soit moulue et que les bateaux nécessaire arrivent, la plupart des hommes sont gardés prisonniers. La déportation s'échelonne ensuite du 8 octobre au 20 décembre. 2200 personnes sont alors envoyées vers la Pennsylvanie, la Virginie et le Maryland. Pour éviter que les gens reviennent, Winslow ordonne de brûler les champs et les maisons. Il aurait apparemment aussi fait brûler l'église et ses dépendances.

Évangéline et l'éveil acadien

En 1847, le poète américain Henry Wadsworth Longfellow choisit Grand-Pré comme le lieu de départ de son œuvre Evangéline. Le succès de ce poème attira de plus en plus de touristes américains à Grand-pré.

À partir des années 1880, des chercheurs de trésors ont exploré le site de Grand-Pré. Ils ont trouvé plusieurs objets, un puits, des cercueils et des restes humains. Les objets découverts ont disparu.

Genèse du site historique

L'ancienne gare de Grand-Pré.
La statue d'Evangéline, deux ans après son inauguration.

Le poème de Longfellow fut si populaire que Grand-Pré commença à attirer les touristes. Seulement quelques uns pouvaient s'y rendre, les liaisons par rail et traversiers étant mauvaises. À partir des années 1890, un train reliait le terminal des traversiers de Yarmouth, en liaison avec Boston, à la ville d'Halifax. En 1892, le chemin de fer Windsor et Annapolis mit le Flying Bluenose en service, sur la Land of Evangeline Route. La compagnie lança aussi une campagne de publicité sur le thème d'Evangéline. L'image de l'héroïne était si attrayante que le conseil municipal de Wolfville pensa changer le nom de la municipalité en Evangéline, Acadia ou Acadie, lors de leur première rencontre, en 1893.

John Frederic Herbin, dont la mère était acadienne, acheta en 1907 l’emplacement de l’église et du cimetière Saint-Charles-des-Mines, un terrain de 14 acres, pour y créer un parc. Il demanda l'aide du premier ministre sir Wilfrid Laurier ainsi que de Robert Laird Borden et Frederick William Borden, tout deux originaires de la région. Malgré la confiance que Frederick William Borden avait pour Herbin, il conseilla à Wilfrid Laurier de différer son parrainage afin d'évaluer dans quelle mesure le projet de restauration était destiné à attirer les touristes américains. Herbin fit construire une croix deux ans plus tard pour indiquer l'emplacement du cimetière. En 1917, n'ayant pu obtenir assez d'appuis au projet et préoccupé à l'idée que le site puisse être profané, il vendit le parc à la compagnie de chemin de fer Dominion Atlantic pour 1 650 $, à la condition que le terrain de l’église soit remis au peuple acadien. La compagnie aménagea le parc la même année. Ayant utilisé l'image d'Evangéline à des fins touristiques depuis 1890, la compagnie inaugura en 1920, en face de la gare de Grand-Pré, une statue à l'effigie de l'héroïne du poème de Longfellow.

Campagne de financement

Article du Moniteur acadien annonçant une campagne de financement pour l'achat du terrain.

La Convention nationale acadienne de 1921 à Pointe-de-l'Église fut suivie par un pèlerinage à Grand-Pré, où, lors d'une cérémonie, la Société mutuelle l’Assomption se vit remettre le titre de propriété du parc. Grâce à des dons provenant des quatre coins de l'Amérique du Nord, la Société construisit l'église-souvenir en 1922. L’intérieur fut terminé en 1930.

Reconnaissance

Grand-Pré est devenu un site historique national en 1955, le 200e anniversaire du Grand Dérangement. Une entente conclue en 1956 entre le gouvernement fédéral et la Société Nationale l’Assomption, reconnaît que « le Parc de Grand-Pré constitue le foyer historique le plus important du peuple acadien, qu’il évoque ses heures les plus douloureuses et les plus héroïques et qu’il doit rappeler aux générations futures l’exemple d’un peuple courageux, dont la culture et les actions ne cesseront d’enrichir la nation canadienne ».

Le gouvernement fédéral acheta le parc en 1957.

Grand-Pré fait partie de la liste indicative de l'UNESCO pour devenir un site du patrimoine mondial. La Société Promotion Grand-Pré a annoncé récemment qu'elle allait travailler pour que le site soit reconnu comme tel.

Le 30 novembre 1995, Grand-Pré est devenu le premier district rural historique du Canada.

Projet et controverse

Durant les années 1990, l'homme d'affaires torontois Harold L. Medjuck acheta plusieurs parcelles au sud du parc pour former un terrain de 8,15 hectares. Il tenta sans succès d'y faire construire un village historique acadien.

En 1998, les gouvernements provinciaux et fédéraux achetèrent le terrain au coût de 450 000$ et la propriété fut ensuite transférée à Parcs Canada. Une plaque honorifique commémorant l'évènement fut installée en juillet 2005 dans le foyer du centre d'accueil. Cela causa un certain émoi, M. Medjuck ayant réalisé un profit pour un endroit symbolique pour le peuple acadien. La plaque a été volée au mois d'août de la même année.

En voici le texte:

« En 1998, la province de la Nouvelle-Écosse, avec l'aide financière de Parcs Canada, fit l'acquisition d'environ sept hectares de terre assemblés par M. Harold L. Medjuck. L'achat de ces terres allait enclencher l'aménagement du présent centre d'accueil et d'interprétation...  »

Expansion du parc

Sur le terrain nouvellement acquis, on construisit en 2004 un centre d'accueil et d'interprétation. L'accueil se faisait autrefois à l'extérieur, au stationnement, ce qui occasionnait évidemment des problèmes. Le principal avantage est aussi au point de vue visuel, car cela permettait de refaire la visite du parc comme il a été conçu, c'est-à-dire en partant du sud, à la statue d'Evangéline, et non de l'est comme l'obligeait l'entrée au stationnement. Durant les années suivantes, plusieurs nouvelles œuvres d'art furent installées au parc, en partie avec l'aide de dons.

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