Liste de médicaments retirés du marché français - Définition

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Introduction

Certains médicaments ont été retirés du marché après y avoir été introduits à cause de risques pour les patients.

Il s'agit parfois d'effets secondaires imprévus qui n'avaient pas été détectés lors des essais cliniques et ne sont apparus qu'à l'occasion de données issues de la pharmacovigilance ou d'études de phase IV (Post-commercialisation). Par ailleurs, les laboratoires pharmaceutiques cachent parfois volontairement des données cliniques inquiétantes afin de conserver un temps l'AMM, même si cela entraîne la mort de certains patients (ex: VIOXX).

L'AFSSAPS tient à jour la liste de retraits de lots et de produits. tous les retraits n'y sont pas et il faut aussi consulter pour tout trouver.

effets indésirables graves du VIOXX et du CELEBREX

Le VIOXX et son concurrent le CELEBREX appartenaient à une nouvelle famille d’anti-inflammatoires, les coxibs. En 1997, soit trois ans avant leur commercialisation, le Dr John Schmedje (université du Texas, Galveston) a pressenti que le mécanisme d’action de ces nouveaux anti-inflammatoires portait en lui le risque d’accidents cardiovasculaires.

Le 23 novembre 1999, le VIOXX (rofécoxib) de Merck, reçoit une AMM européenne, qui fait suite à l’autorisation de mise sur le marché américaine qu’a délivré la FDA le 21 mai. Il est commercialisé en France en mai 2000 à la dose maximum de 25mg/j, avec pour indication le « soulagement des symptômes dans le traitement de l’arthrose chez l’adulte ». Son concurrent, le CELEBREX (celecoxib) de Pfizer, reçoit son AMM le même mois et entre en officine en novembre 2000.

Pourtant, ni le CELEBREX ni le VIOXX n’ont, dans les études cliniques soumises par leurs fabricants aux agences sanitaires, fait mieux que les médicaments existants à l’époque mais les experts européens et ceux de l’AFSSAPS pensent que ces nouveaux anti-inflammatoires entraînent moins d’effets indésirables digestifs « graves » que les anti-inflammatoires existants. Pour en persuader les experts des autorités sanitaires; chaque laboratoire a mis sur pied une étude spécifique: Merck a soumis dès 1999 à la FDA et aux agences européennes les résultats d’une étude baptisée VIGOR qui démontre que le VIOXX est moins toxique pour l’estomac qu’un autre anti-inflammatoire, le naproxène. (L’étude ne sera publiée que le 23 novembre 2000 dans un journal médical. Signée de treize médecins et chercheurs il apparaît qu'onze avaient des liens financiers avec Merck et deux étaient salariés.) L’étude VIGOR, si elle rapporte effectivement moins de complications digestives avec le VIOXX, révèle cependant qu'il y a quatre fois plus d’infarctus dans le groupe ayant pris le nouveau médicament. A la FDA, Shari Targum, qui dirige le département des médicaments anti-inflammatoires, rédige le 18 novembre 1999 un mémo dans lequel elle fait état de ses inquiétudes à propos « des décès et des événements cardiovasculaires en excès dans le groupe 1 (celui du VIOXX) par rapport au groupe B (celui du naproxène) ». En France l’AFSSAPS ne s'est alors pas inquiétée du risque cardiovasculaire rapporté par l’étude VIGOR, peut-être en raison du dosage différent ( 50 mg/j).

A la fin de l’année 2000, les autorités sanitaires avaient connaissance des résultats de l’étude sur le VIOXX portant sur 20 742 personnes. Ces études montraient déjà qu’une personne qui prend du VIOXX voit son risque d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral multiplié par 2,3 par rapport à quelqu’un qui n’en prend pas.

Le 8 février 2001, soit près de deux ans après avoir eu vent des problèmes cardiovasculaires de l’étude VIGOR, la FDA se décide à réunir son commité d’experts sur l’arthrose qui découvrent que les accidents cardiovasculaires du groupe qui prenait le VIOXX ont été minorés d'un facteur cinq au lieu de quatre. Et ils apparaissent dès le premier mois de prise. En France, aucun communiqué, aucune mise en garde de l’AFSSAPS aux médecins et aux pharmaciens n’accompagne les « redressements » opérés par la FDA en février.

Alerté par les graves indices de l’étude VIGOR, le Dr Eric Topol, un cardiologue américain de la Clinique Cleveland (Ohio) et son équipe publient le 22 août 2001, dans le Journal of the American Medical Association, une étude sur le risque cardiovasculaire lié à la prise de VIOXX et de CELEBREX.

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