Louis Schreck - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Louis Schreck (8 mars 1874 – 16 novembre 1941) est un industriel autodidacte français peu connu qui a produit la majorité des hydravions a coque construits dans le monde jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale.

De l'automobile à l'aviation

Né le 8 mars 1874 dans une famille modeste d’Aubigné (Sarthe), Louis Schreck a des origines alsaciennes. Son père est employé à la construction des chemins de fer et sa mère, native d’Aubigné, sans profession. Contraint de travailler jeune, il se marie en 1898 à Aline Gaché et vient s’installer 48 rue de Sablonville à Neuilly-sur-Seine. En 1903 il vend des automobiles Delaunay-Belleville sur les continents nord et sud-américains, où il apprend l’anglais et l’espagnol et entend parler des exploits des frères Wright.

Rentré en France en 1908, il achète un biplan Wright et s’inscrit à l’école de pilotage de Pau en septembre 1909, avant de gagner l’école Hanriot de Reims en janvier 1910. Breveté pilote en avril 1910, il s’installe à Juvisy-sur-Orge et dessine seul un curieux monoplan, le Diapason I, qu’il essaye en vain de faire décoller en septembre. Cet appareil pèse 750 kg, bien trop lourd pour son moteur Gnôme de 50 ch. D’autant que la voilure traîne pratiquement par terre, générant un important effet de sol.

En octobre 1910 Louis Schreck, têtu, décide de remplacer le moteur rotatif Gnôme par un Chenu de 90 ch. Devenu le Diapason II, l’aéroplane s’arrache enfin du sol en février 1911 à Juvisy-sur-Orge. Mais dans un hangar voisin Houris et Duhamel ont construit le monoplan Tellier avec lequel Émile Dubonnet a volé de Juvisy à La Ferté Saint Aubin le 4 avril 1910 (109 km), une performance dont le Diapason est bien incapable. Autodidacte obstiné, Schreck comprend qu’il a besoin des autres pour produire des aéroplanes de qualité. Ors Alphonse Tellier, qui gagne beaucoup d’argent en construisant des canots à moteur, en perd au moins autant avec ses écoles de pilotage. Une aubaine pour Louis Schreck qui achète à Armand Deperdussin les machines-outils et les monoplans en construction à Juvisy-sur-Orge pour créer au printemps 1911 à Saint-Omer la Société des Anciens Chantiers Tellier. Il ouvre même une école et, en mars 1912 il embauche Louis Gaudart, jeune ingénieur-pilote avec lequel il conçoit un monoplan de course et un hydravion à coque de type Donnet-Denhaut baptisé d’Artois, que l’on peut voir évoluer sur la Seine durant l’été 1912. Malheureusement Gaudart est victime d’un accident stupide alors qu’il participe au Concours des hydravions de Monaco le 13 avril 1913 avec le d’Artois.

Premier constructeur d'hydravions au Monde

Affecté par le Ministère de la Guerre à sa propre usine, Louis Schreck produit 125 Type A, 150 Type B, plus de 300 Type C et 400 Type H. Sans parler de 160 Type B produits sous licence en Grande-Bretagne et 892 Type H construits par Savoïa en Italie. 250 Type S sont encore produits avant la fin de la Première Guerre mondiale par l’usine d’Argenteuil et utilisés jusqu’en 1923 par la Marine Française.

La guerre terminée Louis Schreck, qui a gagné 30 millions de Francs, reçoit la Légion d’Honneur pour services rendus à la patrie. Sur 2 870 hydravions construits en France entre août 1914 et novembre 1918, 1 470 ont été construits par FBA.

Création de la FBA

Au cours de l’été 1912 Thomas Sopwith se rend en France et essaie les hydravions à coque Donnet-Lévêque et Louis Schreck. Il rentre en Grande-Bretagne convaincu qu’il s’agit de la meilleure formule pour assurer la surveillance des côtes et entreprend d’en persuader l’État-major britannique. Sentant une opportunité commerciale, Louis Schreck décide donc en mai 1913 de s’associer à Henri Lévêque, qui dispose d’ateliers à Bezons et Argenteuil, en bord de Seine, achète le brevet des hydravions à coque à redan à Donnet et Denhaut. Pour ne rien laisser au hasard, il achète également à Louis Paulhan les droits de construction pour l’Europe des hydravions Curtiss et fonde à Londres en juillet 1913 la Franco-British Aviation (F.B.A.) Company Limited. Les bureaux de FBA sont installés au 29 Charring Cross Road.

Au cours du même été il construit 5 prototypes dont la surface varie de 18 à 22 m² et la puissance de 70 à 80 ch, tous désignés Type A. André Beaumont, pilote chez Donnet-Lévêque et très connu en Grande-Bretagne, fut nommé Directeur technique et responsable de la promotion des hydravions au Royaume-Uni, tandis que le Suisse Ernest Burri était recruté comme chef-pilote en France. Convaincue par les démonstrations de Beaumont, l’Amirauté britannique passe commande de 40 Type A. Pour satisfaire à cette commande Louis Schreck rapatrie à Argenteuil ses ateliers de Saint-Omer et construit une usine occupant 15 000 m² (9 000 m² couverts) sur le Quai de Seine, ainsi qu’une école de pilotage. Présenté au 6e Salon de l’Aéronautique en décembre 1913, le Type A est commandé par la Marine autrichienne et la Marine danoise. Enfin la marque Franco-British Aviation (FBA) est déposée à la Chambre de Commerce de Versailles.

Page générée en 0.287 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise