Luc Montagnier | |
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Naissance | 18 août 1932 Chabris (France) |
Nationalité |
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Champs | Virologie, Immunologie |
Institution | CNRS, Institut Pasteur |
Diplômé | Université de Paris |
Célèbre pour | Travaux sur le virus de l'immunodéficience humaine |
Distinctions | Prix Lasker 1986 Prix Nobel de physiologie ou de médecine 2008 |
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Luc Montagnier est un médecin virologue français, né le 18 août 1932 à Chabris, dans l'Indre.
Il a été professeur à l'Institut Pasteur et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique. Il est célèbre pour avoir été le directeur du laboratoire qui a découvert en 1983 le VIH, le virus responsable du SIDA. Avec son collègue italien Vittorio Colizzi, Luc Montagnier participe à plusieurs conférences, notamment en Afrique, pour lutter contre la propagation du VIH. Le 6 octobre 2008, il est corécipiendaire du Prix Nobel de physiologie ou médecine avec Françoise Barré-Sinoussi et Harald zur Hausen.
Luc Montagnier est fils unique issu d'une famille modeste du Berry ; son père est expert-comptable et sa mère est au foyer. Il a poursuivi de front des études de médecine et de sciences d'abord à Poitiers, puis à Paris et à 23 ans, il est assistant à la Faculté des sciences de Paris.
En 1960, il entre au CNRS puis effectue des stages en Grande-Bretagne, dans des laboratoires réputés de virologie. En 1963, à Carshalton, dans le laboratoire de F.K. Sanders, il découvre le mécanisme de réplication des virus à ARN, en isolant une molécule infectieuse en double hélice d'ARN analogue à celle de l'ADN. De retour en France, à l'Institut Curie, en collaboration avec P. Vigier, il étudie la réplication et la structure de l'ARN d'un rétrovirus, le virus du sarcome de Rous.
En 1972, à l'invitation de Jacques Monod, il crée l'Unité d'oncologie virale dans le nouveau département de virologie de l'Institut Pasteur. Ses recherches vont alors porter en partie sur l'interféron, tout en continuant à travailler sur les mécanismes de cancérisation par les virus. En 1982, il découvre une nouvelle activité enzymatique associée aux mitochondries des cellules cancéreuses.
En 1983, c'est la découverte avec ses collaborateurs Jean-Claude Chermann et Françoise Barré-Sinoussi d'un nouveau rétrovirus humain, le Lymphadenopathy Associated Virus (LAV), maintenant reconnu comme le virus agent causal du SIDA. L'équipe qu'anime Luc Montagnier dès le début de cette découverte s'attache, dans des conditions difficiles, à caractériser ce nouveau virus et à démontrer son rôle dans le SIDA, notamment par l'étude de ses propriétés biologiques et la mise au point d'un test de diagnostic sérologique.
En 1986, le groupe de Luc Montagnier découvre à nouveau un second virus associé au SIDA en Afrique de l'Ouest, mais très différent du premier par ses séquences moléculaires.
Luc Montagnier a été le premier chef du nouveau département « Sida et rétrovirus » de l'Institut Pasteur, à Paris, qu'il a dirigé de 1991 à 1997.
Par ailleurs, Luc Montagnier et ses collaborateurs démontrent que des mycoplasmes augmentent considérablement l'effet cytopathogène du virus. Cette observation est le point de départ d'une recherche encore en cours sur le rôle des co-facteurs infectieux dans la virulence et l'effet pathogène du virus, recherche pouvant conduire à de nouvelles approches thérapeutiques et vaccinales.
En 1993, il crée la Fondation mondiale prévention et recherche SIDA (FMPRS), sous l'égide de l'UNESCO. De 1997 à 2001, il a été professeur et directeur du Centre de biologie moléculaire et cellulaire au Queens College de l'Université de New York.