Madame de Maintenon - Définition

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Bibliographie sélective

Œuvres en ligne

  • Correspondance générale de madame de Maintenon, publiée pour la première fois sur les autographes par Théophile Lavallée, précédée d’une étude sur les lettres de Mme de Maintenon, publiées par La Beaumelle, Paris, Charpentier, 1865-1866, 5 vol. ; in-16

Biographies et romans

  • Philippe Cougrand, Madame, Monsieur ou l'Impromptu de Saint-Cloud, Théâtre, Pleine Page Editeur, 2008, ISBN 978-2-913406-85-8
  • Éric Le Nabour, La Marquise de Maintenon, l'épouse secrète de Louis XIV, Paris, Pygmalion, 2007, ISBN 978-2-85704-893-0.
  • Jean-Paul Desprat, Madame de Maintenon, le prix de la réputation, Paris, Éditions Perrin, 2003, ISBN 978-2-262-01754-5.
  • Éric Le Nabour, La Porteuse d'ombre. Madame de Maintenon et le Roi Soleil, Paris, Tallandier, collection « Raconter l'histoire », 1999, ISBN 2-235-02242-1.
  • Alain Niderst, Autour de Françoise d’Aubigné, marquise de Maintenon : actes des Journées de Niort, 23-25 mai 1996, Paris, H. Champion, 1999.
  • Simone Bertière, Les Femmes du Roi-Soleil, Paris, Éditions de Fallois, 1998, ISBN 2-253-14712-5.
  • André Castelot, Madame de Maintenon, La reine secrète, Paris, Éditions Perrin, 1996, ISBN 2-262-01249-0.
  • Françoise Chandernagor, L’Allée du roi : souvenirs de Françoise d’Aubigné, marquise de Maintenon, épouse du Roi de France, Paris, Julliard, 1995, ISBN 2-266-06787-7.
  • André Lambert, La reine sans couronne : Françoise de Maintenon, l'épouse secrète de Louis XIV, Paris, Del Duca, 1962, ISBN 2-86647-008-7.
  • Louis Mermaz, Madame de Maintenon - Livre de poche
  • Anne-Marie Desplat-Duc, Les colombes du Roi-Soleil, Flammarion, fiction junior en plusieurs tomes dont le 1er décrit très librement la vie à Saint-Cyr.
  • Antonia Fraser, Les Femmes dans la vie de Louis XIV, Flammarion, 2007.

Enterrement et destin posthume

Enterrement

« Le dix-septième jour du mois d'avril mil sept cent dix-neuf, a été inhumée en un cercueil de plomb, et dans un caveau construit au milieu du choeur de cette église, très haute et très puissante dame madame Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, institutrice de cette royale maison de Saint-Louis, et y jouissant de tous les honneurs et privilèges des fondateurs »

Madame de Maintenon est d'abord enterrée dans l'allée centrale de l'église de la Maison Royale de Saint-Louis, là où elle finit sa vie, là où elle dit en y venant pour la première fois : « Ce qui me fait plaisir, c'est que je vois ici ma retraite et mon tombeau ». Sur la dalle de marbre noir, on pouvait lire cette longue épitaphe composée par l'Abbé René Aubert de Vertot :

« Ci-gît. Très-haute et très-puissante dame

Madame Françoise d'Aubigné, Marquise de Maintenon,
Femme illustre, femme vraiment chrétienne;
Cette femme forte que le Sage chercha vainement dans son siècle,
Et qu'il nous eût proposé pour modèle
S'il eût vécu dans le nôtre.
Sa naissance fut très noble.
On loua de bonne heure son esprit, plus encore sa vertu.
La sagesse, la douceur et la modestie
Formaient son caractère, qui ne se démentit jamais.
Toujours égale dans les différentes situations de la vie;
Mêmes principes, mêmes règles, mêmes vertus.
Fidèle dans les exercices de piété,
Tranquille au milieu des agitations de la Cour
Simple dans la Grandeur,
Pauvre dans le centre des richesses,
Humble au comble des honneurs,
Révérée de Louis le Grand,
Environnée de sa Gloire,
Autorisée par la plus intime confiance,
Dépositaire de ses grâces;
Qui n'a jamais fait usage de son pouvoir
Que par sa bonté.
Une autre Esther dans la faveur, Une seconde Judith dans la retraite et l'oraison;
La mère des pauvres,
L'asile toujours sûr des malheureux.
Une vie si illustre a été terminée par une mort sainte
Et précieuse devant Dieu.
Son corps est resté dans cette maison,
Dont elle avait procuré l'établissement.
Elle a laissé à l'Univers l'exemple de ses vertus.

Décédée le 15 Avril 1719; née le 28 Novembre 1635. »

Pendant la Révolution

En 1794, la Maison Royale devenu un hôpital militaire, divers travaux sont effectués dans l'église désaffectée pour la partager en deux étages. Au cours de ces travaux, les ouvriers trouvent une dalle noire sur laquelle on lit : « La tombe de Madame de Maintenon, favorite d'un Roi ». Il est pourtant difficile de savoir comment cette dalle a pu prendre la place de l'autre. Toujours est-il que les ouvriers brisent la dalle, pénétrent dans le caveau, défoncent le cercueil de chêne et ouvrent le cercueil de plomb pour en arracher "le corps de l'illustre fondatrice de Saint-Cyr". Selon un témoin oculaire, ils trouvent le corps parfaitement conservé, preuve que les embaumeurs ont accompli un travail délicat. « Ce jour-là, elle fut traitée en reine », écrit un de ses biographescité dans L'allée du Roi.

La dépouille est alors traînée dehors et offerte aux insultes de la foule. Sans source sûre mais seule celle-ci existant, un jeune officier, à la faveur de la nuit, réussit à soustraire le corps à ces outrages et enterre « dans la sombre allée d'un jardin, les restes tout dépouillés, mais reconnaissables encore de Madame de Maintenon ».

Au XIXe siècle

En 1802, le directeur du Prytanée, nommé Crouzet, « ayant été averti (les textes ne disent ni comment ni par qui) de l'endroit de cette sépulture, fit exhumer le cadavre pour le placer dans l'ancienne Cour Verte », actuellement cour Louis XIV, et cela sans cercueil, mais en jetant simplement les os à même la terre. Sur l'une des faces du tombeau se trouve cette inscription :

« Les Élèves du Collège de Saint-Cyr à Madame de Maintenon

Elle fonda Saint-Cyr, édifia la France;
Son tombeau fut détruit, ses restes outragés;
La jeunesse en gémit, et la reconnaissance
Élève une autre tombe à ses mânes vengés

Collache, Élève »

En 1805, le général Dutheil, commandant le Prytanée, ordonne la destruction du tombeau de « la fanatique qui avait fait révoquer l'Édit de Nantes ». Les restes sont alors placés dans un "coffre d'emballage" et relégués dans le débarras de l'économat, à l'emplacement de l'actuelle salle 06J. Pendant trente ans, le coffre est oublié. Sauf par ceux qui dérobent quelque ossement en guise de relique.

En 1836, le colonel Baraguey-d'Hilliers, commandant l'École royale militaire, rassemble le contenu de ce coffre et divers objets retrouvés dans le premier tombeau pour les faire déposer dans un mausolée de marbre noir placé dans un renfoncement du choeur de l'église, sans doute à l'emplacement actuel de la statue polychrome de Saint-Louis. Sur le monument, ces mots : « Ci-gît madame de Maintenon, 1635-1719 ».

En 1890, des travaux ont lieu dans le sous-sol de l'église. Le premier tombeau est comblé et les premiers cercueils, en chêne et en plomb sont détruits, mais l'aumônier en recueille quelques fragments. En 1895, le général de Monard ordonne que ce premier tombeau soit restauré et il fait placer dessous une dalle : « Ici a reposé de 1719 à 1794 le corps de Madame de Maintenon, Fondatrice de la Maison de Saint-Cyr ». Dans le même moment, les débris des premiers cercueils sont joints aux restes contenus dans le mausolée de 1836. A cette occasion, un inventaire détaillé est fait en présence de diverses personnes dont Eugène Titeux. Les médecins de l'École identifient les restes comme ceux « d'une personne très âgée, du sexe féminin ». Titeux déduit de tout cela, peut-être hâtivement, qu'il s'agit des restes de Madame de Maintenon. Le tout, restes et débris des cercueils, est placé dans le mausolée, le 18 juin 1895.

La dernière sépulture

L'établissement occupé par les troupes allemandes d'occupation est détruit par les bombardements en 1944. C’est pendant des travaux de reconstruction qu’on découvre, dans les greniers de Saint-Cyr, une caisse marquée "ossements de Madame de Maintenon".

Ces restes, d'abord placés dans la chapelle royale du château de Versailles, sont enterrés depuis le 15 avril 1969 devant l'autel de la chapelle restaurée du nouveau collège Militaire de Saint-Cyr, alors que toutes les dépouilles des Rois de France ont été dispersées à la Révolution. Sur la dalle en forme de croix, tous peuvent aujourd'hui lire : « Françoise d'Aubigné, Marquise de Maintenon, 1635-1719 ». Plusieurs personnes participent à cette cérémonie : le colonel Loyer, chef de corps du collège, monsieur Raimbault, directeur des Etudes, le lieutenant-colonel Gentilleau, commandant en Second, monsieur Prince, Censeur, monsieur Van den Kemp, conservateur du château de Versailles, monsieur Sainsaulier, architecte en chef des bâtiments civils et des Palais Nationaux, les commandants des six compagnies, un élève par compagnie, l'adjudant-chef Chêne, président des sous-officiers, et le père Rey, aumônier du collège. L'acte officiel porte également le nom de l'auteur de ces lignes, au titre de président de l'amicale des professeurs.

Autre épitaphe

À noter qu'il existe dans le château de Maintenon un cénotaphe de Madame de Maintenon comportant le fac-similé de la plaque épitaphe du premier tombeau de Madame de Maintenon à Saint-Cyr.

Postérité

  • Honoré de Balzac en a fait un de ses archétypes féminin de La Comédie humaine : « Mais ne serait-ce pas une Maintenon aidée par un confesseur, ou plutôt une femme ambitieuse qui voulait gouverner son mari? », «  Il vint un moment où Joséphine se trouva devant Balthazar comme madame de Maintenon en présence de Louis XIV; mais sans avoir ni les pompes du pouvoir, ni les ruses d'une cour qui savait jouer des comédies »
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