Malcolm Adiseshiah - Définition

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La planification de l'éducation

Adiseshiah faisait souvent remarquer que sa plus grande responsabilité à l’UNESCO était de coopérer avec les ministres de l’éducation. Il savait parfaitement que les problèmes de l’éducation étaient étroitement liés aux questions politiques, économiques et sociales. Aussi l’aide la plus précieuse qui pouvait être fournie consistait-elle à soutenir ceux qui constituaient un élément permanent du paysage de l’éducation dans les pays du tiers monde, les dirigeants qui misaient le plus gros sur l’avenir de leur pays, afin qu’ils fussent incontestablement les maîtres de leur propre développement.

Pour Adiseshiah, la priorité absolue était de susciter à l’échelon local une prise de conscience de la contribution vitale que l’éducation apporte au développement, puis d’aider les nationaux à déterminer les cibles et objectifs de l’éducation qui étaient socialement nécessaires et culturellement harmonieux et de leur fournir les conseils techniques qui leur permettraient d’appliquer des principes rationnels de planification pour maximiser les avantages et minimiser les coûts. Au sujet de la nécessité d’une approche endogène de la planification de l’éducation, Adiseshiah écrivait :

« En fait, pour déterminer le montant des crédits qu’il conviendrait d’allouer à l’éducation, il faut tenir compte des buts de la politique nationale et des objectifs du développement tels qu’ils figurent dans les plans ou programmes nationaux, les méthodes habituelles de calcul économique servant surtout de contre-épreuve. La planification nationale en tant que mode d’élaboration des objectifs et des moyens de les atteindre est généralement acceptée aujourd’hui dans tous les pays, et c’est à la lumière de ces programmes qu’il est possible d’établir des plans sectoriels pour l’éducation et de déterminer le montant des ressources qu’il est souhaitable de lui allouer. Pour calculer les ressources à consacrer à l’éducation et pour définir la place de cette dernière dans le développement économique d’un pays, il faut donc tout d’abord qu’il existe un plan ou un programme national ».

Dans les années 1960, la planification de l’éducation ouvrait une nouvelle phase de la coopération internationale. Avec sa connaissance de l’économie, constamment renouvelée et enrichie grâce à l’habitude qu’il avait prise de longue date d’étudier des documents d’information auxquels l’UNESCO avait exceptionnellement accès, Adiseshiah était reconnu comme une autorité en matière de planification de l’éducation, et ses avis et son concours étaient largement sollicités. Il décida, le moment venu, que les pays en développement devraient mettre en commun leurs compétences nouvellement acquises en vue d’élaborer et d’adopter des plans régionaux d’éducation. C’est à Karachi, en 1959, que fut ainsi adopté pour la première fois un plan régional pour le développement de l’enseignement primaire en Asie.

Son succès amena Adiseshiah à organiser à Addis-Abeba, pour l’Afrique, une Conférence régionale des ministres de l’éducation et des ministres chargés de la planification, une autre pour les États arabes (Décisions de Beyrouth) et une autre encore pour l’Amérique latine (Déclaration de Santiago). Ces conférences ministérielles devinrent un élément central des activités de programme de l’UNESCO et se tinrent tous les quatre ans dans chaque région.

Le développement endogène exigeant la formation de nationaux, Adiseshiah fut à l’origine de la création par l’UNESCO à Paris, en 1963, de l’Institut international de planification de l’éducation (IIPE) avec le soutien financier et matériel de la Banque mondiale, de la Fondation Ford et du gouvernement français. L’IIPE dispense une formation du genre séminaire, organise des cours de formation intensive au niveau national et possède un remarquable centre de documentation avec une collection de plus de 33 000 titres: livres, rapports, comptes rendus de recherche et autres publications largement diffusées sur la planification de l’éducation. Voir le site du Centre de documentation de l'IIPE et de sa base de données.

« Si vous allez dans n’importe quel État membre, vous trouverez au Ministère de l’éducation une unité de planification, un organe de planification ou un mécanisme de planification à la tête duquel se trouve un homme ou une femme formé à l’IIPE ».

Il était juste que, après avoir pris sa retraite de l’UNESCO, Adiseshiah ait été élu en 1981 président du Conseil d’administration de l’IIPE, le premier qui fût originaire du monde en développement, et qu’il ait été réélu en 1986 pour un second mandat de cinq ans.

Par ailleurs, sous sa direction, le MIDS entreprit une étude commandée par le Conseil indien de recherche en sciences sociales sur le « développement de l’éducation au Tamil Nadu (1976-1986) ». Cette étude a donné lieu à trois publications, qui ont toutes paru sous la direction d’Adiseshiah : Towards a learning society — a plan for development of education, science and technology in Tamil Nadu for 1976-1986 [Vers un société étudiante : plan pour le développement de l’éducation, la science et la technique dans le Tamil Nadu pour 1976-1986] ; Towards a functional learning society — a plan for non-formal education in Tamil Nadu [Vers une société étudiante fonctionnelle : plan pour l’éducation non formelle dans le Tamil Nadu] et Backdrop to the learning society — background papers to the education plan for Tamil Nadu [Toile de fond de la société étudiante : documents d’information pour le plan d’éducation en faveur du Tamil Nadu]. L’ensemble constituait le plan prospectif d’éducation pour l’État du Tamil Nadu.

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