Masurca - Définition

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Emplois et fonctionnement

Emplois et déploiement

Le MASURCA était un missile moyenne portée de défense de zone, ce qu'il signifie qu'il ne se contentait pas de protéger son seul bâtiment porteur, mais également les navires l'accompagnant. Il a été, entre autres, pendant plus de 30 ans chargé d'assurer la protection anti-aérienne et anti-projectiles des porte-avions de la force d'action navale française.

Le nombre d'ensembles MASURCA à construire ne cessa de diminuer avec la réduction du budget alloué à la marine. Ainsi, le projet initial comportait six unités presque aussitôt ramené à cinq. Très lourd et complexe à mettre en œuvre, il nécessitait un navire porteur d'un déplacement minimum de 5000 tonnes, donc, un navire fort cher. Ainsi, la loi de programmation 1960-1965, adoptée le 6 décembre 1960, ne prévoyait plus que 3 unités. La 3e unité est finalement sacrifiée pour permettre l'achat de 42 intercepteurs Crusader aux États-Unis, intercepteurs supersoniques embarqués sur les porte-avions.

Le troisième ensemble Masurca, était destiné au porte-hélicoptères Jeanne d'Arc, mais non disponible lors de sa construction, ce système est finalement utilisé lors de la refonte du croiseur anti-aérien Colbert de 1970 à 1972. Cela permit à la Royale (nom de la marine française) de disposer en plus des quatre escorteurs d'escadre équipés du RIM-24 Tartar de trois bâtiments à forte capacité anti-aérienne pour l'époque.

Ces trois navires seront utilisés lors de nombreuses missions pour assurer la couverture aérienne de flottes françaises ou de coalitions lors d'opérations militaires ou de maintien de la paix : Thétis (1975), Liban(1980-1986), Irak (Daguet 1989, Héraklès 1990, bouclier du désert 1990, tempête du désert 1990-1991,Balbuzard1993-1994 lors du siège de Sarajevo par les Serbes)...)

Le MASURCA disparaîtra en 2009 sans jamais avoir connu l'engagement au combat. Il sera remplacé par l'ASTER 30 équipant les frégates Forbin et Chevalier Paul.

Fonctionnement des mod 2 et 3, et contraintes

Le missile possède un guidage semi-actif, ce qui signifie qu'il doit être maintenu sur sa cible par le tireur, en l'occurrence un navire de guerre. Ce guidage était assuré par deux groupements de guidage qui comprenaient chacun un ensemble télépointeur/radar illuminateur DRBR 51. On pouvait ainsi effectuer du tir simultané sur deux cibles.

Après avoir repéré des adversaires à l'aide du radar de veille tridim, les deux DRBR-51 était verrouillés sur les deux cibles les plus menaçantes. Une fois à portée, les missiles étaient tirés dans leur direction, et, grâce aux deux systèmes de poursuite, ils restaient verrouillés sur leur objectif.

  • On pouvait faire décoller les MASURCA en anticipant le moment où les cibles franchiraient la limite de portée.
  • On pouvait également faire décoller plus de 2 missiles simultanément : seuls deux missiles étaient contrôlés mais d'autres pouvaient suivre les premiers en ayant pris approximativement la bonne direction à l'aide de la rampe : si les cibles des premiers missiles étaient détruites ou avaient esquivé, les missiles suivants pouvaient immédiatement être pris en charge et ré-agresser la même cible ou voler immédiatement vers une autre.

Le système MASURCA n'était pas des plus aisés à manipuler et le temps de mise en place sur les rampes était relativement long. Cela espaçait d'autant deux salves.

Pour ce qui est de l'explication précédente elle est commune aux deux types de missiles les plus récents : le mod 2 et le mod 3. Les différences fondamentales entre ces deux missiles sont : leur système de guidage et la trajectoire que l'on faisait suivre au missile.

  • Le Mark 2 Mod 2 : Il s'agissait d'un engin téléguidé par le radar de poursuite et il suivait une trajectoire d'alignement. Le missile n'avait aucun moyen de percevoir sa cible autrement que par la fusée de proximité. La télécommande (il ne s'agissait de rien d'autre, si ce n'est que le contrôle était assuré par le radar) entraînait de nombreux problèmes :

- On devait tenir compte de l'imprécision des instruments : plus la cible se trouvait éloignée moins le radar pouvait la suivre avec exactitude car des ondes radars diffractées en rencontrant une faible quantité revenaient au désignateur et l'emplacement exact devenait "flou" cela entraînait une perte de précision. Il fallait que le navire ait une représentation exacte de la position du missile et de sa cible, ce qui à haute vitesse devenait extrêmement compliqué. - La trajectoire du MASURCA block 2 mod 2 formait ce que l'on appelle une trajectoire directe d'interception : le missile arrivait en face de sa cible légèrement en contre-bas ce qui ne facilitait pas son évolution. Cette évolution était ralentie par son propre poids. (nouvelle perte en précision et moins de surface équivalente à toucher sur la cible) en cas de défaillance de la fusée de proximité. Ce système était en fait relativement primitif.

  • Le Mark 2 Mod 3 : C'est la seule version actuellement utilisée. Il s'agit d'un missile auto guidé à radar semi-actif. Cela signifie qu'il existe un récepteur d'onde radar sur ce missile.

- Le radar de poursuite émettait l'onde qui allait frapper la cible de manière continue. Cette onde la frappait et était renvoyée dans toutes les directions. Le missile MASURCA block 2 mod 3 captait les ondes réfléchies avec son radar semi-actif et se calait continuellement sur la « zone réfléchissante ». Plus le missile s'approchait de la cible, plus il la « voyait » avec précision et les chances de la frapper augmentaient. Il est à noter également qu'avec la distance diminuant entre la cible et le missile le temps de réaction se réduisait continuellement ce qui n'était pas le cas avec la version précédente du fait des ondes radios dirigeant le mod 2. - La deuxième évolution majeure concerne la trajectoire du mod 3. Il suit une trajectoire de navigation proportionnelle ce qui signifie qu'il finissait par frapper sa proie par le dessus : ce qui lui offrait une surface plus importante à toucher.

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