Un porte-avions est un navire de guerre permettant de transporter et de mettre en œuvre des avions de combat. C'est en fait une base aérienne flottante et donc mobile, qui permet de déplacer une véritable force de frappe offensive et autonome à n'importe quel endroit du globe sans aucune entrave diplomatique. Navigant dans les eaux internationales, il reste en effet indépendant de toute souveraineté territoriale.
Les porte-avions sont les géants des marines militaires. Ce sont de véritables villes flottantes truffées d'électronique, embarquant plusieurs dizaines d'avions et d'hélicoptères de combat de l'aéronautique navale. Leur maintenance est de plus en plus complexe et coûteuse.
Un porte-avions est constitué des éléments suivants :
Un porte-avions nécessite l'appui de nombreux autres bâtiments, non seulement pour assurer sa défense (notamment patrouilleurs, croiseurs, frégates antiaériennes, frégates anti-sous-marines et sous-marin nucléaire d'attaque (SNA)), mais également pour assurer son ravitaillement. Ainsi, chaque porte-avions est systématiquement accompagné de toute une escorte d'autres bâtiments avec lesquels il compose un groupe de combat aéronaval.
Ce besoin en protection fait que l'usage d'un porte-avions était de plus en plus contesté à une époque, celui-ci consommant pratiquement la totalité des moyens d'une marine moderne pour sa seule protection, mais les multiples opérations militaires qu'il permet d'accomplir font de ce bâtiment toujours un atout irremplaçable.
En raison de leur vocation, les porte-avions sont en général les plus gros navires des différentes marines. Afin d'augmenter leur autonomie et leur indépendance vis-à-vis d'un ravitaillement en carburant, les porte-avions peuvent être équipés d'un système de propulsion nucléaire. Ce type de propulsion recèle cependant divers problèmes dont le coût, le danger des radiations, les fuites éventuelles, la vulnérabilité des chaufferies, et l'entretien. En outre, il ne supprime pas le besoin de ravitailler le navire en carburant pour les avions, ce qui fait qu'une propulsion classique peut lui être préférée.
En 2007, les États-Unis disposent d'un nombre important de porte-avions : pas moins de onze unités, dont dix sont à propulsion nucléaire. Trois autres pays entretiennent un seul porte-avions : la France, le Brésil (à qui la France a vendu le Foch), et la marine russe, qui dispose de l'Amiral Kouznetsov, appelé dans la terminologie russe Tyazhelyy Aviaseshchiy Kreyser (croiseur porte-aéronefs lourd).
D'autres pays, tels que l'Inde, l'Espagne, l'Italie, la Thaïlande et le Royaume-Uni, disposent de porte-aéronefs. On peut considérer les grands bâtiments de débarquement américains comme des porte-aéronefs car ils embarquent des avions à décollage et atterrissage verticaux (ADAV).
L'Inde vient de lancer au début 2005, un programme de porte-avions national, le Vikrant doit être livré à la marine indienne en 2012. Le Japon et la Corée du Sud ont aussi en projet des porte-aéronefs.
On prête à la République populaire de Chine l'intention de mettre en œuvre aussi des porte-avions, à la suite à l'achat de plusieurs porte-aéronefs de l'ex-marine soviétique officiellement à des fins civiles.
CV signifie " Carrier Vessel " (navire porteur)
Depuis les années 1970, la marine américaine dispose d'un nombre important de porte-avions géants en remplacement des nombreux porte-avions conçus dans les années 1940/1950 : pas moins de douze unités, dont dix sont à propulsion nucléaire en 2006. Ceci permet aux États-Unis d’assurer leur suprématie sur les mers et océans du globe en déployant de par le monde deux à trois porte-avions en permanence, toujours entourés de leur groupe de combat aéronaval.
Historiquement, les porte-avions ont été d'une importance primordiale dans la victoire américaine dans les campagnes du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale. Durant ces batailles, les États-Unis ont perdu six porte-avions, ce qui est peu en regard des pertes japonaises. Les porte-avions ont été utilisés lors de toutes les opérations qui ont suivi, notamment durant la guerre du Viêt-Nam.
Depuis l'an 2000, la France ne dispose plus que d'un seul porte-avions contre deux depuis les années 1960 : il s'agit du Charles de Gaulle, un bâtiment à propulsion nucléaire de 40 000 tonnes en charge (à comparer aux 100 000 tonnes des porte-avions américains). Il sera rejoint, en principe, en 2015 par un nouveau porte-avions à propulsion classique, en partie conçu en collaboration avec le Royaume-Uni, le nom actuel du programme est PA 2 appelé aussi CVF FR.
La France est pionnière dans l'aéronavale : ses premiers porte-avions étaient en fait des porte-hydravions, comme le bâtiment "La Foudre" lors de la Première Guerre mondiale mais elle n'eut de véritable porte-avions opérationnel qu'après la Seconde Guerre mondiale. Dans l'histoire de la marine française, il y a eu 8 porte-avions :
Le premier décollage d'un avion en mer a eu lieu à titre expérimental le 14 novembre 1910, à bord du croiseur américain Birmingham équipé pour l'occasion d'une plate-forme de 24,60 x 7 mètres. C'est le pilote américain Eugene Ely qui a réalisé l'exploit à bord d'un biplan Curtiss 1911 modèle D. Le 18 janvier 1911, il appontait avec le même avion sur la plage arrière du cuirassé Pennsylvania. Charles Samson fut le premier à décoller d'un navire en mouvement le 2 mai 1912. La première attaque d'un porte-avions contre une cible terrestre eut lieu le 19 juillet 1918 où sept Sopwith Camel s'élancèrent du HMS Furious pour attaquer une usine de Zeppelin allemande.
L'attaque sur Pearl Harbor et la destruction ou l'immobilisation d'une bonne partie de la flotte du Pacifique forcèrent les États-Unis à mettre en œuvre une nouvelle stratégie de combat fortement basée sur l'utilisation des porte-avions. Les campagnes du Pacifique démontrèrent ensuite très rapidement que le porte-avions surclassait toutes les autres forces de surface, ce qui en fit dès lors le fer de lance de l'US Navy qui posséda jusqu'à 95 navires de ce type en 1945.
La Marine impériale japonaise avait dans les années 1930 et au début de ce conflit la flotte la plus nombreuse et la plus performante de ces bâtiments permettant à l'empire du Japon de mener une véritable blitzkrieg sur mer de Pearl Harbor à Ceylan mais ne put rivaliser avec la puissance industrielle de son adversaire. Les pertes ne purent être comblées et depuis sa capitulation, le Japon n'a plus le droit de posséder des porte-avions.
De son côté, le Royaume-Uni mit en œuvre plusieurs porte-avions dès la fin des années 1930. On citera notamment le HMS Ark Royal, le HMS Eagle, le HMS Illustrious et le HMS Victorious. Pour des raisons budgétaires, elle retira ses derniers bâtiments de ce type en 1978, pour les remplacer par des porte-aéronefs.
Après la seconde guerre mondiale, les États-Unis et le Royaume-Uni, dans le cadre de la réduction de leurs flottes, offrirent ou vendirent des porte-avions construits durant ce conflit à plusieurs nations telles que l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, l'Espagne, la France, l'Inde et les Pays-Bas.