Mines de charbon des Cévennes - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Les Mines de charbon des Cévennes furent parmi les premières de France et représentaient au XVIIIe siècle les plus prometteuses, après la compagnie des mines d'Anzin, mais se heurtèrent aux problèmes de transports et de droits de propriété.

L'abbaye de Cendras en 1230

Les mines de charbon des Cévennes ont été exploitées en tout premier lieu par l'abbaye de Cendras, fondée au Xe siècle sur les restes d'une villa romaine, qui réunira au sommet de son activité 80 moines et 150 frères. Le document par lequel, vers 1230, l'abbé Bernard de Soucanton affecta à l'infirmerie du monastère une rente annuelle prélevée sur le cens que lui versaient les exploitants de la « terre noire », constitue leur première mention connue. Ce n'est que plus tard, en 1321, que d’autres écrits apportent la preuve que le charbon est extrait à Roche-la-Molière près de Saint-Étienne (Loire). Cependant, des écrits de 1206 concernent une vente de biens comprenant une exploitation houillère dans la région de Boussagues, Hérault.

En 1647, des fermiers des mines de charbon dans le bassin d'Alès se réunissent au sein d'un syndicat concurrent des petits exploitants contraints de vendre à bas prix. Un arrêt du conseil daté du 13 mai 1698 stipule que « Tous les propriétaires de terres ouvertes ou non ouvertes peuvent les exploiter à leur profit ». Mais, dans le Gard, cette décision reste lettre morte. Les guerres de religion entraînent l'abandon des mines, leur mise à sac et la destruction des industries annexes de l'exploitation du charbon.

L'arrêt du 14 janvier 1744, qui institue une première règlementation des mines de charbon, oblige les exploitants à faire des demandes de concession. Mais cette loi est peu respectée dans le département. En 1760, on compte une quinzaine de petites sociétés minières dans la région.

La guerre contre le duc de Castries, ministre du roi

Mais le conseil de ville vote en 1777 une protestation contre la demande de Tubeuf, concessionnaire, de faire fermer les ouvertures par lesquelles les habitants allaient chercher eux-mêmes du charbon, dans des mines artisanales et dangereuses. Un long conflit s'engage.

Pierre-François Tubeuf est chassé à coups de pierre, en 1784 au château de Trouillas par les propriétaires de la région et les hommes de main du maréchal de Castries, maréchal de France et ministre du roi, qui afferme la mine de Trouillas à un petit exploitant puis rachète le comté d'Alès en vue de s'allier avec les petits producteurs locaux que Pierre-François Tubeuf concurrençait. Tubeuf est même gravement blessé, perdant un œil dans l'affrontement.

Devant la résistance contre le nouvel exploitant, un arrêt du roi sursoit à la prise de possession des mines par Tubeuf, qui part en Amérique : le duc de Castries récupère à son profit, en 1786, les mines de charbon dépossédées de Tubeuf. Mais il revient en 1790 racheter son bien. En 1820, la femme de Pierre-François Tubeuf et son fils récupèrent la mine de Rochebelle, puis font construire une verrerie et le château de Traquette.

Un minéralogiste ambitieux, qui utilise la traction animale dans les galeries

En 1764, le minéralogiste Pierre-François Tubeuf, venu de Normandie se lance dans l'exploitation minière. Il acquiert une grande expérience en Bretagne puis à la mine de charbon Cransac, dans le bassin de Decazeville, (Aveyron), région alors appelée le Rouergue, pour des compagnies minières. Il y a créé les premiers chevalements et introduit le roulage au fond de la mine en utilisant la traction animale dans les petites tailles, s’inspirant des chiens de traîneaux. Il aussi obtenu une concession de 1 an à Saint-Paulet-de-Caisson, près du Comtat Venaissin. Après quelques visites dans les basses Cévennes, il constate la richesse minière de cette zone et demande une concession au roi, car elle lui paraît la plus intéressante.

Le 24 mars 1774, il obtient finalement du roi Louis XV la concession exclusive pour 30 ans de l'exploitation des mines du Gard dans la région d'Alès, Saint-Ambroix, Uzès, Pont-Saint-Esprit, Villefort, Anduze, ce qui inclut une zone de plus de 3 000 kilomètres carrés. Il doit en retour dédommager les propriétaires de terrains et verser 800 livres par an à l'École royale des mines. « C'est le passage de petites exploitations artisanales composées de quelques ouvriers à des concessions de type capitaliste ». Il obtient aussi la concession pour 30 ans des futures mines de Rochebelle. Pour la première fois en Cévennes, du personnel spécialisé, venant d'Allemagne ou d'Angleterre, est engagé pour creuser les puits et mettre en place des systèmes de drainage et de ventilation. Certains puits atteignent 200 pieds de profondeur.

Page générée en 0.190 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise