Mohamed Fadhel Ben Achour (محمد الفاضل بن عاشور), né le 16 octobre 1909 à La Marsa et décédé le 20 avril 1970, est un théologien, écrivain, syndicaliste, patriote et intellectuel tunisien.
Né le 16 octobre 1909, il commence à apprendre le Coran et l'arabe dès l'âge de trois ans. Il apprend également le français à l'âge de neuf ans. Il fait son entrée en 1922 à la Zitouna où il est directement inscrit en deuxième année. En 1928, il obtient le premier diplôme zitounien de fin d'études secondaires, alors appelé certificat attatoui. En 1931, il s'inscrit à la faculté des lettres d'Alger en tant qu'auditeur libre. Il gravite ensuite rapidement les différents grades des enseignants zitouniens : il réussit en 1932 le concours des enseignants de deuxième degré et, en 1935, le concours des enseignants du premier degré.
Plus tard, le cheikh Ben Achour devient directeur de la Khaldounia puis de l'Institut des recherches islamiques, annexé à la Khaldounia, et enfin membre de l'Association de la langue arabe au Caire. À la même époque que Tahar Haddad, il publie une fatwa, fruit d'un ijtihad personnel. Habib Bourguiba écrit à Salah Ben Youssef en mai 1951 à propos de Ben Achour :
« Le problème zitounien est en train d'évoluer dans une direction dangereuse. La question de Tahar Ben Achour, de Fadhel Ben Achour, de la Grande mosquée me donne des soucis [...] C'est pourquoi, j'ai essayé de neutraliser, voire de conquérir Fadhel Ben Achour, en vue de priver le clan religieux de la seule tête pensante et agissante qu'il possède en Tunisie. »
Successivement mufti malékite en 1953 puis qadi auprès du tribunal du Charaâ en 1956, il entre à l'indépendance dans la magistrature au nouveau poste de président puis de premier président de chambre à la Cour de cassation. En 1962, il est nommé par le président Bourguiba comme premier mufti de la République tunisienne, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort, alors qu'en 1961 il devient doyen de la faculté de la charia et de théologie, nouvelle dénomination de l'Université Zitouna.
Il est l'un des seuls tunisiens religieux qui a défendu les dispositions du Code du statut personnel (CSP) sous prétexte qu'elles constituent des interprétations éventuelles de l'islam. Il définit le CSP comme étant « un impératif des temps modernes [...] mais toujours conforme aux textes fondateurs de l'islam ».
La Tunisie célèbre en décembre 2009 le centenaire de Ben Achour en organisant des conférences et des séminaires pour retracer sa vie d'homme de culture et de militant de la cause nationale. Un livre de référence, intitulé Le cheikh Mohamed Fadhel Ben Achour : homme de pensée, d'action et de réforme (الشيخ محمد الفاضل ابن عاشور. رجل الفكر والعمل والإصلاح) est publié à cette occasion par Abou Zayan Essaadi aux éditions Al Houriya.
L'école préparatoire Fadhel Ben Achour a été nommée ainsi en son honneur.