Université Zitouna | |
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Nom original | جامعة الزيتونة |
Informations | |
Fondation | 737 |
Type | Université publique |
Régime linguistique | Arabe |
Localisation | |
Ville | Tunis |
Pays | Tunisie |
Direction | |
Recteur | Salem Bouyahia |
Chiffres clés | |
Étudiants | 1 590 (2008-2009) |
Divers | |
Site internet | www.uz.rnu.tn/ |
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L'Université Zitouna (جامعة الزيتونة) est une université tunisienne basée à Montfleury (Tunis) mais qui fut pendant plus d'un millénaire située au sein de la grande mosquée Zitouna.
Selon l'historien Hassan Hosni Abdelwaheb, la Zitouna serait le plus ancien établissement d'enseignement du monde arabe puisqu'une médersa y est fondée dès 737.
Parmi ses enseignants ou étudiants illustres du Moyen Âge figurent Sidi Ali Ben Ziyad, le théologien malékite Ibn Arafa, le précurseur de la sociologie Ibn Khaldoun et son frère l'historien Yahya Ibn Khaldoun ou le voyageur Abdallah Tijani qui rédigea un récit de voyage satirique au XIVe siècle ; plusieurs savants andalous viennent y donner des cours comme Ibn al-Abbar (en) (mort en 1259), Ibn Usfur (mort en 1270), Hazim de Carthagène (mort en 1285), Ibn al-Gammaz (mort en 1293) ainsi que le mathématicien Al-Abili (mort en 1356). Mohamed Tahar Ben Achour, Tahar Haddad, Abdelaziz Thâalbi, le réformateur algérien Albelhamid Ben Badis ou encore Abou el Kacem Chebbi y étudient également à l'époque moderne.
Fondée en l'an 120 de l'hégire (soit l'année 737), cinq ans après la fondation de la mosquée du même nom, la médersa de la Zitouna était un lieu de science où l'on dispensait un enseignement à la fois religieux (fiqh de rite malékite, hadiths et Coran) mais aussi littéraire et scientifique. Entre le IXe et le XIe siècle, bien qu'elle était déjà un lieu d'enseignement notable, la Zitouna n'était pas encore la principale université de l'Ifriqiya ; ce rôle était dévolu à la première mosquée de Tunisie et de tout l'Occident musulman : la Grande Mosquée de Kairouan considérée comme le centre d'érudition le plus important et le plus prestigieux du Maghreb. À partir des XII-XIIIe siècles, le déclin de Kairouan suite aux invasions hilaliennes, le choix de Tunis comme capitale de l'Ifriqiya dès la période almohade et surtout l'avènement de la dynastie hafside ont pour conséquence le déplacement du centre de gravité intellectuelle vers la Zitouna.
Elle abrite également une bibliothèque importante qui remonte au premiers siècles d'existence de la mosquée ; les chroniqueurs rapportent qu'une partie de celle-ci a brûlée lors du sac de Tunis par les armées de Charles Quint en 1535.
Les enseignements y étaient délivrés par des cheïkhs adossés à l'une des colonnes, au centre d'un cercle d'étudiants. Malgré cette apparente simplicité, l'enseignement connaissait une organisation complexe où tout était codifié et ordonné selon un rituel précis : nombre d'heures d'enseignement, nombre d'élèves par professeur, disciplines, et surtout délivrances des diplômes après un examen dans la grande salle de prière de la mosquée, devant un jury composé de tous les cheïkhs de la Zitouna ainsi que des professeurs et parfois même de ministres et de notables de la médina. Après un cycle de quatre ans, l'étudiant obtient un diplôme appelé ijaza et, après un cycle de sept ans, le prestigieux diplôme appelé tatoui.
Ahmed I Bey restaure l'ancienne bibliothèque vers 1840 en y intégrant de nouvelles publications de sciences modernes, sous l'influence de Mahmoud Kabadou ; elle porte le nom de bibliothèque El Ahmadiyya. Par la suite, la bibliothèque est enrichie grâce au ministre Kheireddine qui y ajoute de nombreux volumes provenant de diverses médersas et zaouïas de la régence.