Monastère de Yuste - Définition

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Introduction

Monastère de Yuste
Vue générale de l'édifice

Nom local Monasterio
de San Jerónimo de Yuste
Latitude
Longitude
Pays Espagne  Espagne
Région  Estrémadure
Département Province de Cáceres  Province de Cáceres
Ville Cuacos de Yuste
Culte Catholique romain
Type Monastère
Rattaché à Hiéronymites
Début de la construction 1408
Fin des travaux XVIe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique tardif
Renaissance
Protection Monument historique

Le monastère de Yuste est un couvent espagnol situé sur le territoire de la commune de Cuacos de Yuste, dans la province de Cáceres en Extrémadure. Niché dans le massif de Tormantos et sur la colline du Salvador, il se trouve éloigné de quelques kilomètres de la ville, implantée plus à l'est. Il est célèbre pour avoir servi de résidence à l'empereur Charles Quint, de 1557 à sa mort en 1558.

Le monastère est classé Monument national depuis 1931, et a intégré le Patrimoine national en 2004. Il est ainsi devenu un monastère royal, dont la couronne a l'usage.

Histoire

Le monastère fut fondé au début du XVe siècle par deux ermites originaires de Plasencia, Pedro Brañes et Domingo Castellanos. Ces derniers occupaient jusqu'alors un ermitage consacré à saint Christophe à Plasencia, et décidèrent de s'établir dans la contrée vers 1401, dans un ermitage situé au nord de l'actuel monastère. C'est en 1402 qu'ils s'établirent sur l'emplacement actuel du couvent, sur un terrain cédé par un riverain du village, un certain Sancho Martín. D'autres ermites décidèrent de se joindre à eux, et formèrent la Communauté des Frères de la Pauvre Vie (Hermanos de la Pobre Vida) : un petit monastère commença alors à voir le jour, élevé par la maigre communauté occupée par ailleurs à son œuvre spirituelle et à ses travaux manuels.

Dès 1407, les moines obtinrent une bulle du pape Benoît XIII, qui les autorisa à élever une chapelle en l'honneur de saint Paul et les exempta de dîme. Le décision papale souleva l'ire de l'évêque de Plasencia, Arias de Balboa, qui se vit priver de quelques rentes, et menaça d'expulser la jeune communauté. Les moines poursuivirent l'extension du monastère et décidèrent de s'en remettre à la protection de l'ordre de saint Jérôme (les Hiéronymites) qui respectait la Règle de saint Augustin. La demande leur fut accordée par une nouvelle bulle de Grégoire XIII en 1408. La fondation d'un monastère dédié au saint fut également accordée. La construction du monastère débuta sous la protection de García Álvarez de Toledo, seigneur d'Oropesa et de Jarandilla.

Le conflit avec l'évêque de Plasencia se durcit un peu plus encore : le prélat fit expulser les religieux, qui obtinrent gain de cause après en avoir appelé au Pape, à l'archevêque de Compostelle et à l'infant Ferdinand, leur protecteur. Ils furent dorénavant placés sous l'autorité du supérieur du Monastère de San Jerónimo de Guisando (Province d'Ávila). Le monastère connut alors un développement spectaculaire au cours du XVe siècle, qui vit l'érection du cloître gothique. Les travaux d'agrandissement et d'embellissement se poursuivent au XVIe siècle, avec la construction du nouveau cloître (claustro nuevo), bâti en style plateresque et achevé en 1554.

En 1556, Charles Quint choisit ce lieu pour sa retraite après son abdication du trône d'Espagne. On édifia alors contre l'église un petit palais destiné à héberger le monarque et sa suite d'une soixantaine de personnes. Charles Quint prit pour modèle sa maison natale de Gand. L'empereur y demeura du 7 février 1557, jusqu'à sa mort, survenue le 21 septembre 1558, des suites de fièvres paludiques. Son corps fut enterré au monastère, jusqu'à ce que son fils, Philippe II, decide de le transférer au panthéon de sa grandiose construction, l'Escorial.

Le couvent fut saccagé en 1809, par les troupes françaises durant la Guerre d'indépendance, et les Hiéronymites en furent chassés. La confiscation des biens ecclésiastiques à la suite des lois de desamortización de Mendizábal précipitèrent encore l'abandon du monastère. Il fut alors acquis par un certain Tarrius, qui le vendit au marquis de Mirabel, après avoir envisagé de le céder à Napoléon III. Malgré les quelques travaux de reconstruction, le monument demeura dans un quasi état de ruines jusqu'en 1949. À cette date, la Direction des Beaux-arts, agissant au nom de l'État auquel avait été cédé l'ensemble par la maison de Mirabel en 1941, entama sa restauration complète, dans le respect des plans originaux.

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