Chapiteaux de formes classiques (extrait de l'Encyclopédie, vol. 18) : a. toscan, b. dorique, c. ionique, d. ionique moderne, e. corinthien, f. composite
Les ordres, en architecture, déterminent les proportions, les formes et l'ornementation de toute partie construite en élévation (en particulier des colonnes, sans que leur présence soit impérative, des pilastres, des supports, des entablements). Les grecs n'en reconnaissaient que trois : l’ordre dorique, l’ordre ionique et l’ordre corinthien, les romains en ont ajouté deux : l’ordre toscan et l’ordre composite.
Suivant Vitruve, les architectes, ayant remarqué que le pied de l'homme était la sixième partie de la hauteur du corps, transportèrent cette proportion dans leurs colonnes : « Quelle que fut la grosseur d'une colonne à son pied, ils lui donnèrent une hauteur sextuple, y compris le chapiteau. C'est ainsi que la colonne dorique prit l'empreinte des proportions, de la force et de la beauté du corps de l'homme. »
Plus tard, voulant élever un temple à Diane, ils cherchèrent à instaurer un nouvel ordre : ils lui donnèrent quelque chose de la grâce de la femme et portèrent la hauteur des colonnes à huit diamètres, afin que celles-ci paraissent plus sveltes. Ils y ajoutèrent des bases avec des enroulements, à l'imitation des chaussures et ils placèrent des volutes au chapiteau pour représenter les grandes boucles de la chevelure, rejetée à gauche et à droite du visage. Des cimaises et des guirlandes furent, comme des ornements arrangées sur le front des colonnes, enfin des cannelures creusées le long du fût imitèrent les plis d'une robe. Ces colonnes constituent l'ordre ionique qui tient son nom du peuple qui les a inventées. Le troisième ordre, que nous appelons corinthien, imite la grâce d'une jeune fille : il en a les proportions délicates.
À ces trois ordres, on en ajouta successivement deux, qui sont l'ordre toscan et l'ordre composite.
Ultérieurement quelques ordres composés à l'antique de façon formelle sans avoir de valeur de représentation philosophico-religieuse du Cosmos, voire quelquefois sans être une représentation du tout philosophique sont apparus dans l'architecture moderne.
Caractères distinctifs des cinq ordres classiques grecs et romains
L'église Saint-Gervais à Paris présente des colonnes doriques au rez-de-chaussée, ioniques au premier étage et corinthiennes au second étage
L’ordre dorique est le premier et le plus simple des trois ordres en architecture grecque. La colonne dorique a de quatre à huit diamètres de haut et est cannelée. Chez les anciens elle était sans base. Son chapiteau se compose de moulures, filets et quarts de rond. L'ordre dorique apparaît au VIe siècle av. J.-C.. Parmi les bâtiments doriques les plus célèbres, il faut citer le temple de Neptune à Paestum et évidemment, le Parthénon à Athènes.
L’ordre ionique est apparu vers 560 av. J.-C.. La colonne ionique va jusqu'à neuf diamètres de hauteur et est caractérisée par un chapiteau orné de deux volutes latérales d’une élégance et d’une délicatesse de profils admirables. Les ordres ioniques romains sont plus lourds et moins gracieux. De superbes modèles de colonnes de cet ordre peuvent être vus dans le temple de Minerve Poliade à Athènes, et dans ceux de la Fortune Virile et de Marcellus à Rome.
L’ordre corinthien est un ordre architectural grec apparu au milieu du Ve siècle av. J.-C., et dont le caractère est surtout déterminé par une grande richesse d’éléments et par un chapiteau décoré de rangées de feuilles d’acanthe. La colonne corinthienne a ordinairement dix diamètres de haut. Le temple de Vesta à Tivoli et celui de Minerve à Assise sont de remarquables exemples de bâtiments d'ordre corinthien.
L’ordre toscan, ordre de l'architecture classique, est une forme simplifiée de l'ordre architectural dorique grec. Les colonnes toscanes ont sept diamètres de hauteur, y compris la base et le fût. L'échine est plus arrondie et le fût plus galbé. Ce n'est que par les historiens que nous connaissons l'existence de cet ordre car aucun spécimen de construction toscane antique ne nous est resté…
L’ordre composite est un ordre d'architecture de création romaine dont le caractère, combinaison d'une base ionique, d'un fût de colonne dorique, d'un chapiteau ionique ou corinthien, est spécialement déterminé par un chapiteau à volutes et des feuilles d’acanthe. La colonne composite à dix diamètres de haut.
Les ordres superposés sont des ordres ioniques, doriques, corinthiens portant les uns sur les autres, chacun étant particulier à un étage de la construction. La cariatide et l'atlante sont comptés comme un ordre. Ies ordres superposés sont utilisés par exemple dans l'architecture des amphithéâtres.