Panthéon | |||
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Présentation | |||
Période ou style | néoclassique | ||
Type | tour à tour église et panthéon | ||
Architecte | Jacques-Germain Soufflot Jean-Baptiste Rondelet | ||
Date de construction | 1758-1790 | ||
Dimensions | 83 m | ||
Protection | monument historique | ||
Géographie | |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Localité | Paris | ||
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Le Panthéon est un monument de style néo-classique situé Place du Panthéon sur la montagne Sainte-Geneviève, dans le 5e arrondissement de Paris, au cœur du quartier latin. Il est entouré notamment par l'église Saint-Étienne-du-Mont, la bibliothèque Sainte-Geneviève, l'université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) et l'université de Paris IV, l'université de Paris II (Panthéon-Assas), le lycée Louis-le-Grand, la mairie du 5e arrondissement et le lycée Henri-IV. La rue Soufflot lui dessine une perspective à partir du jardin du Luxembourg.
Construit à l'origine au XVIIIe siècle comme une église pour abriter la châsse de sainte Geneviève, ce monument a maintenant vocation à honorer des personnages et rappeler des événements ayant marqué l'Histoire de France.
Ses différentes destinations successives, sa décoration, les inscriptions et les symboles qui y figurent, permettent de parcourir la construction — lente et contrastée — de la nation française.
Ce monument est ouvert au public et géré par le Centre des monuments nationaux.
En 1744, se trouvant à Metz et souffrant d’une grave maladie, Louis XV fait le vœu, s’il survit, de créer une église dédiée à sainte Geneviève. Rétabli et de retour à Paris, il charge le marquis de Marigny, directeur général des bâtiments, d'édifier le monument en lieu et place de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève, alors en ruines. En 1755, le marquis de Marigny confie la responsabilité des plans à l’architecte Jacques-Germain Soufflot, qui avait envoyé de Rome un projet adopté par acclamation.
Les fondations sont creusées dès 1758. Louis XV pose la première pierre le 6 septembre 1764, devant une grandiose préfiguration : le futur portail figure peint et représenté grandeur nature, comme un décor en toile tendu sur une charpente ; l'œuvre est due à Pierre-Antoine Demachy.
Cependant, des critiques s’élèvent bientôt, dès 1770, au sujet du dôme dont on prédit, notamment l’architecte Pierre Patte, que les bases ne suffiront pas à le porter et que, faute de remplacer les colonnes de soutènement par des piliers pleins et massifs, l’édifice est voué à s’effondrer. Bientôt, l’idée sera fermement ancrée chez beaucoup de Parisiens qui s’imaginent l’ouvrage destiné à s’écrouler à plus ou moins bref délai. Mercier se fait, par exemple, l’écho de cette rumeur urbaine, dans son Tableau de Paris : « Le dôme ou la coupole de l'église de Sainte-Genevieve s’écroulera-t-il sur nos têtes ? Ou bien bravera-t-il, sur une base inébranlable, les clameurs et les alarmes de Mr Patte ? Il a annoncé le danger, n’est-il qu’imaginaire ? S’il arrivait, il ne nous resterait donc que la majestueuse façade de ce monument ; morceau qui mérite les plus grands éloges. »
Des difficultés financières et la mort de Soufflot en 1780 retardent en outre la construction de l'édifice qui ne sera finalement achevé qu'en 1790, par les associés de Soufflot : Jean-Baptiste Rondelet et Maximilien Brébion qui dénaturèrent son projet en le privant de la partie audacieuse et originale qui le caractérisait.
Entre 1791 et 1793, le bâtiment est profondément modifié par Quatremère de Quincy qui lui donne son apparence actuelle pour qu'il devienne un panthéon, c'est-à-dire un monument laïque consacré à la mémoire des grands hommes de la nation.
En effet, la Révolution a éclaté entre temps et sur la proposition d’Emmanuel Pastoret, l’Assemblée nationale décide, par un décret du 4 avril 1791, d’utiliser l’édifice qui vient d'être achevé et n'est pas encore consacré comme église, afin qu'il serve de nécropole aux personnalités exceptionnelles qui contribueront à la grandeur de la France : « que le temple de la religion devienne le temple de la patrie, que la tombe d'un grand homme devienne l'autel de la liberté ». Il est nommé « Panthéon français » et est modifié en ce sens. Au fronton, est placée l’inscription suggérée par Pastoret : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».
Sous le Premier Empire, par le décret du 20 février 1806, le bâtiment est à la fois le lieu d’inhumation des grands hommes de la patrie et un lieu de culte. La crypte reçoit donc le cercueil de grands serviteurs de l'État, tandis que dans la partie supérieure se déroulent des cérémonies religieuses notamment liées aux commémorations impériales.
De 1821 à 1830, le monument n’est plus un panthéon par une ordonnance du 12 décembre 1821 ; Louis XVIII et Charles X le rétablissent exclusivement dans sa fonction d'église (consacrée à sainte Geneviève). Cependant, les tombes n'en sont pas retirées : d'ailleurs, alors que ses courtisans demandent à Louis XVIII s'il est bien convenable de laisser la dépouille de l'anticlérical Voltaire dans un lieu rendu à sa fonction d'église, le roi répond « Laissez-le donc, il est bien assez puni d'avoir à entendre la messe tous les jours ».
À son tour, la monarchie de Juillet retire l'église Sainte-Geneviève au culte catholique le 15 août 1830 et lui rend sa destination de panthéon qui s’appelle alors « le Temple de la Gloire ». David d'Angers refait le fronton et la célèbre devise « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » réapparaît. Pourtant durant cette période, personne ne sera panthéonisé.
De 1848 à 1851, sous la Deuxième République, il sera « Temple de l'Humanité », sans succès non plus pour d'éventuels nouveaux locataires.
Sous le Second Empire (1851-1870), l’édifice redevient une église et l’inscription disparaît à nouveau.
« Il [Napoléon III] a enfoncé un clou sacré dans le mur du Panthéon et il a accroché à ce clou son coup d'État. »
— Victor Hugo, Napoléon le Petit — Livre 2, chapitre VIII, 1852
Ce n'est que depuis 1885, à l'occasion du décès de Victor Hugo et son inhumation au Panthéon, que l'église Sainte-Geneviève disparaît. Désormais le bâtiment est bien le lieu de repos des grands hommes honorés par la République.