Lycée Louis-le-Grand - Définition

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Introduction

Lycée Louis le Grand
Lycée Louis le Grand
Généralités
Création 1er octobre 1563
Pays France  France
Coordonnées 48° 50′ 53″ Nord
       2° 20′ 40″ Est
/ 48.848056, 2.344528
  
Cadre éducatif
Proviseur Joël H. Vallat
Localisation
Lieu de l'établissement

Le lycée Louis le Grand, établissement d'enseignement secondaire et supérieur public, s'élève le long de l'ancien cardo de Lutèce, au 123 de la rue Saint-Jacques dans le Ve arrondissement de Paris, en plein cœur du Quartier latin. Son origine remonte au XVIe siècle, puisqu'il fut fondé par des Jésuites sous le nom de Collège de Clermont.

Ce lycée, renommé pour son excellence tant à Paris qu'à l'international, est entouré d'autres prestigieux bâtiments comme le Collège de France, la Sorbonne en face, et plus haut la Faculté de droit et l'Institut de Géographie. À l'image de ses voisins les lycées Henri-IV et Saint-Louis (communément appelés les 3 lycées de la montagne Sainte-Geneviève), le lycée Louis le Grand est reconnu pour la qualité de son enseignement et la réussite de ses élèves. Ce lycée, l'un des plus réputés de France, présente en effet un fort pourcentage d'intégration dans les grandes écoles grâce à ses brillantes classes préparatoires scientifiques, littéraires et commerciales, mais aussi au niveau de l'enseignement secondaire un taux de réussite au baccalauréat de plus de 99 % . Le Lycée Louis le Grand remporte également chaque année de nombreux prix à tous les Concours généraux, mais aussi aux diverses Olympiades, ou encore au Concours Kangourou.

Les élèves du lycée Louis le Grand sont souvent appelés des « magnoludoviciens », et l'établissement est couramment désigné sous le sigle « LLG ».

(M)  Ce site est desservi par la station de métro Cluny - La Sorbonne.

Histoire

Le collège des jésuites

Guillaume du Prat, évêque de Clermont, qui avait rencontré Claude Le Jay, au concile de Trente invite les jésuites à ouvrir un collège dans son hôtel parisien (1550). Il soutient financièrement cette fondation d'un don de 6000 livres en vue d'assurer la subsistance de six « pauvres escholiers ». Cet hôtel sera la cellule initiale du collège de la Compagnie de Jésus. Toléré par l'Université, mais sans autorisation formelle de sa part, l'établissement reçoit des lettres patentes du roi et ouvre ses portes le 1er octobre 1563. Le succès dépasse rapidement toutes les espérances, les élèves se présentent en nombre important, et il faut agrandir le collège, en achetant et annexant les maisons mitoyennes de la rue Saint-Jacques.

Pourtant, le Collegium Societatis Iesu, que les élèves désignent sous le nom de Collège de Clermont, a rencontré dès sa création de nombreux obstacles.

En effet, par une originalité surprenante à l'époque, le nouveau collège a décidé de donner à ses externes un enseignement gratuit. Le résultat est immédiat : on accuse les jésuites de dépeupler les collèges de l'Université de Paris. Dès 1564, le Recteur de l'Université Jean Prévot défend aux pères de rouvrir le collège ; un procès s'engage auquel s'intéresse tout le royaume. En attendant une conclusion qui ne vient pas, les Jésuites reçoivent l'autorisation provisoire d'enseigner : un provisoire qui va durer trente ans et qui va permettre au Collège de Clermont de rayonner d'un éclat toujours plus vif. La cabale des Jansénistes, nombreux au sein du parlement et de l'Université, s'intensifie contre les Jésuites et leurs collèges.

En 1594, le roi Henri IV est frappé d'un coup de couteau par Jean Châtel et on découvre que l'auteur de ce geste a été autrefois élève du collège de Clermont. Malgré les vives protestations de Jean Châtel lui-même, les membres du Parlement qui sont plutôt du côté des jansénistes, s'empressent de décider que les jésuites sont responsables de son crime. La compagnie de Jésus est interdite une première fois, ses membres bannis, leur collège mis sous séquestre, les biens et les meubles vendus.

Neuf ans plus tard, le roi accorde à nouveau aux jésuites la permission de s'établir en France. En 1606, ils peuvent reprendre possession de leur collège de la rue Saint-Jacques, mais à condition de ne pas y enseigner. Puis ils reçoivent l'autorisation de donner un cours de théologie par semaine. Enfin, des lettres patentes du 20 août 1610 accordent au Collège de Clermont le droit de donner toutes sortes d'enseignement.

Une action vigoureuse est menée par l'université de Paris auprès du Parlement de Paris qui, dans un arrêt du 22 décembre 1611, interdit aux jésuites d'enseigner à Paris : il faudra attendre le 15 février 1618 pour que soit enfin autorisée, conformément aux lettres patentes de 1610, la réouverture du collège.

Dès lors, bénéficiant de la protection officieuse du roi, le Collège de Clermont s'achemine, de 1618 à 1682, vers son apogée. En 1682, le Collège parvient à la consécration suprême. Le Roi-Soleil lui accorde son patronage officiel : l'établissement reçoit le nom de Collegium Ludovici Magni, Collège de Louis le Grand. Dès lors, l'établissement, bien qu'il n'ait encore jamais été agréé par l'Université de Paris, donne un enseignement prestigieux à plus de 3000 élèves. Toute l'organisation de l'enseignement secondaire est mise au point à cette époque, avec la répartition en 6 classes de niveau, le découpage disciplinaire, des cours de Physique et de chimie.

Le chef-lieu de l'université

L'année 1762 voit la victoire du Parlement de Paris et de l'Université sur Louis le Grand. À la suite de la banqueroute du père Lavalette, la compagnie de Jésus que l'on a rendu responsable des dettes du père, commet en effet l'insigne imprudence de porter l'affaire devant la grande chambre du Parlement de Paris. Le 3 mai 1762, le Collège de Louis le Grand reçoit donc l'avis officiel d'avoir à congédier sans délai maîtres et élèves. Les jésuites sont expulsés et leurs ennemis s'installent triomphalement dans les murs du vieux collège. Le 21 novembre 1763, Louis le Grand est consacré chef-lieu de l'université de Paris.

28 collèges de Paris sont rassemblés à Louis le Grand : Collège d'Arras, collège d'Autun, collège de Bayeux, collège de Beauvais (ou Dormans), collège de Boissy, collège des Bons-Enfants, collège de Bourgogne, collège de Cambrai, collège des Cholets, collège de Cornouailles, collège de Dainville, collège des Dix-Huit (ou de Notre-Dame), collège de Fortet, collège de Hubant (ou de l’Ave Maria), collège de Justice, collège de Laon, collège du Mans, collège de Maître Gervais, collège Mignon (ou Grandmont), collège de Narbonne, collège de Presles, collège de Reims, collège Sainte-Barbe, collège Saint-Michel, collège de Seez, collège de Tours, collège de Tréguier, collège du trésorier.

Le roi Louis XV devient le second fondateur du collège : l'établissement obtient de mettre sur son sceau les armes royales, d’azur aux trois fleurs de lys d’or. Sur la grande porte sont désormais sculptées les effigies de Louis XIV et de Louis XV.

Bien qu'il partage avec le Recteur les vastes locaux de la rue Saint-Jacques, le nouveau principal décide d’entreprendre une véritable révolution pédagogique qui va relancer la guerre avec l’université de Paris. En 1766, il institue le concours de l'agrégation, qui est essayé d’octobre à décembre à Louis le Grand. Allant plus loin encore, il organise dans les locaux du collège royal une École normale, préparant à l’agrégation (et c’est ainsi qu'avant de s'installer rue d’Ulm, l’École normale supérieure fonctionna pendant plus de quatre-vingts ans à Louis le Grand).

Une bibliothèque est constituée à partir de 1770 dans les locaux à partir de celle du recteur Jean-Gabriel Petit de Montempuis, des livres qui étaient déjà sur place dans le collège et des bibliothèques des collèges rattachés : l'ensemble forme l'embryon de la future Bibliothèque de la Sorbonne.

Ulcérée par ce nouvel attentat contre ses franchises séculaires, l’université de Paris se déchaîne en une guerre de douze années, avant de rendre les armes en 1778. Pendant ce temps, le collège traverse victorieusement toutes les campagnes menées contre lui devant l’opinion ; le nombre de boursiers passe de 465 en 1781, à 494 en 1788, puis 550 en 1789. À cette époque, les élèves restent au collège pour toute la durée de leurs études : après le baccalauréat, ils ont la possibilité de choisir entre la préparation de l’agrégation, les études de médecine, les études de droit et celles de théologie.

C’est ainsi que le jeune Robespierre, entré en qualité de boursier à l’âge de onze ans, quitta le collège à vingt-trois ans muni de son diplôme d’avocat et récompensé pour ses brillantes études par un prix exceptionnel de 600 livres.

Le lycée à partir de 1790

En 1790, la ferveur enflamme les boursiers. Cent cinquante d’entre eux courent aux frontières de la « patrie en danger ». De 1792 à 1794, une partie des locaux du collège nouvellement baptisé Collège Égalité est occupée par trois mille soldats, puis par une prison politique où les victimes de la Terreur attendent le départ pour l’échafaud. Les livres sont temporairement transférés au « dépôt Louis-la-Culture» (église Saint-Paul-Saint-Louis) mais reviennent progressivement dès 1796.

Dès le début de la Révolution, tous les collèges de Paris avaient été fermés, à la seule exception du Collège Égalité. En 1797, il devient Institut central des boursiers et tout ce qui reste des quarante collèges parisiens de l’Ancien Régime y est regroupé.

En 1801, prenant à son tour le chemin suivi par Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, le Premier Consul, Napoléon Bonaparte, rend visite à l'établissement que l’on appelait plus couramment depuis 1800, le Collège de Paris. En 1802, sur proposition du ministre de l’intérieur Chaptal, l’établissement reçoit le titre de « lycée de Paris ». Premier établissement en France à recevoir ce titre de lycée, il devient en 1805, le « Lycée impérial ».

Désormais, les appellations vont se modifier au rythme des secousses de l’histoire de France : lycée Louis le Grand à la Première Restauration, l’établissement redevient collège royal de Louis le Grand à la Seconde Restauration. La préposition qui semblait faire du collège la propriété exclusive du Roi-Soleil disparaît en 1831.

Quant à la Bibliothèque, elle est déplacée à la Sorbonne à partir de 1823.

Les journées de 1848 font disparaître à son tour l’adjectif royal puis reparaître le titre de lycée. Un bref moment, élèves et maîtres demandent à la jeune et éphémère République de baptiser leur établissement lycée national. Ils ne sont pas écoutés ; on préfère à cette appellation le nom de lycée Descartes.

Dès 1849, cependant, un arrêté ministériel rétablit l’ancien titre : lycée Louis le Grand. Le Second Empire apportera sa petite touche personnelle et fera de l’établissement le lycée impérial Louis le Grand. Rebaptisé par l’autorité municipale, de 1870 à 1873, lycée Descartes, l’établissement de la rue Saint-Jacques redevient enfin, et définitivement, lycée Louis le Grand en mars 1873. On peut d'ailleurs noter que les deux nomenclatures Louis le Grand et Louis-le-Grand sont valables.

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