Paradoxe des anniversaires - Définition

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Généralisation

Ce paradoxe des anniversaires se généralise à la situation plus abstraite que l'on peut énoncer sous la forme :

Soit E un ensemble fini. La probabilité p(n) que, parmi n éléments de E, chaque élément étant tiré uniformément dans tout l'ensemble E, deux éléments au moins soient identiques vaut :

p(n)=1 - \frac{|E|!}{(|E|-n)!} \cdot \frac{1}{|E|^n}

où la notation | E | désigne le nombre d'éléments de l'ensemble E.

Une valeur approchée est donnée par

p(n)\approx 1 - e^{-\frac{n^2}{2\cdot |E|}}

et une valeur de n en fonction de p par

n(p)\approx \sqrt {2\cdot |E| \ln\left(\frac{1}{1-p}\right)}

Approximation

p(n)

La probabilité \overline{p}(n)=1-p(n) peut se réécrire sous la forme :

\overline{p}(n)=\left(1-\frac{0}{365}\right)\left(1-\frac{1}{365}\right)...\left(1-\frac{i}{365}\right)...\left(1-\frac{n-1}{365}\right)

Or, on a le développement limité ex = 1 + x + o(x) pour x voisin de 0. Cela conduit à l'approximation :

\overline{p}(n)\approx \prod_{i=0}^{n-1}e^{-\frac{i}{365}}
\overline{p}(n)\approx e^{-\frac{ \sum_{i=0}^{n-1} i}{365}}

Or, la somme des entiers de 0 à n − 1 vaut (n − 1)n / 2, ce qui donne finalement :

En revenant à p(n) :

p(n)\approx 1- e^{-\frac{ n^2}{2\cdot 365}}

n(p)

L'approximation de p(n) permet d'obtenir simplement une approximation du nombre de personnes nécessaire pour avoir une probabilité donnée p d'avoir au moins deux personnes avec le même jour d'anniversaire. On obtient ainsi :

n(p)\approx \sqrt{2\cdot 365\ln\left(\frac{1}{1-p}\right)}

Quelques valeurs numériques

Le tableau ci-dessous indique, pour une probabilité p, l'approximation n(p), puis, sur la même ligne, l'approximation de la probabilité pour l'entier inférieur ou égal à n(p) (noté \lfloor n\rfloor ) et celle de probabilité pour l'entier supérieur ou égal à n(p) (noté \lceil n\rceil ). Normalement, la probabilité p fixée au départ doit être comprise entre ces deux valeurs. Les entrées ne vérifiant pas cette condition sont signalées en couleur.

p n \lfloor n\rfloor p(\lfloor n\rfloor) \lceil n\rceil p(\lceil n\rceil)
0,01
2,70864
2 0,00274 3
0,00820
0,05 6,11916 6 0,04046 7 0,05624
0,1
8,77002
8 0,07434 9
0,09462
0,2
12,76302
12 0,16702 13
0,19441
0,3 16,13607 16 0,28360 17 0,31501
0,5 22,49439 22 0,47570 23 0,50730
0,7 29,64625 29 0,68097 30 0,70632
0,8 34,27666 34 0,79532 35 0,81438
0,9 40,99862 40 0,89123 41 0,90315
0,95 46,76414 46 0,94825 47 0,95477
0,99
57,98081
57
0,99012
58 0,99166

Paires trompeuses

Lorsqu'on effectue le calcul par intuition, en comptant le nombre de paire, on omet le fait que les évènements ne sont pas disjoints.

Prenons l'exemple pour trois personnes (Alain, Bernard et Charles). En les prenant deux à deux, la probabilité d'avoir la même date d'anniversaire est 1/365. Et donc pour les trois paires, on aurait 3/365. Cependant, en faisant ce calcul, on oublie que l'anniversaire des trois personnes peut avoir lieu le même jour. Définissons trois évènements : A: Alain et Bernard ont leur date d'anniversaire en commun B: Bernard et Charles ont leur date d'anniversaire en commun C: Charles et Alain ont leur date d'anniversaire en commun. Et donc, P(A) = P(B) = P(C) = 1 / 365. Ce que nous cherchons c'est la probabilité d'avoir l'évènement A ou B ou C, soit P(A \cup B \cup C) . En utilisant le formalisme repris dans les axiomes des probabilités.

P(A \cup B \cup C) = P(A) + P(B) + P(C) - P(B \cap C) - P(C \cap A) - P(A \cap B) + P(A \cap B \cap C).

Comme les éléments sont indépendants deux à deux (le fait que Charles ait son anniversaire le même jour que Bernard n'a pas d'influence sur le fait qu'il ait aussi son anniversaire en même temps qu'Alain) donc

 P(B \cap C) = P(C \cap A) = P(A \cap B) = 1/365 \cdot 1/365

Par contre, on peut réécrire P(A \cap B \cap C) = P(A|(B \cap C)) \cdot P(B \cap C) = P(A|(B \cap C)) \cdot P(B) \cdot P(C) . Or ici, A et  (B \cap C) ne sont pas indépendants, si Bernard et Charles ont leur anniversaire en même temps et Charles et Alain aussi, alors forcément Alain et Bernard aussi, donc  P(A|(B \cap C)) = 1 .

En résumé, on aura P(A \cup B \cup C) = 3/365 - 2 \cdot 1/365\cdot1/365 . Ce qui correspond bien au résultat précédent.

Etendre ce raisonnement à un plus grand nombre de personnes devient rapidement très compliqué. Cependant, on comprend mieux pourquoi il ne suffit pas d'avoir 28 personnes pour être certain d'avoir un anniversaire commun.

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