Soit un pendule simple, c’est-à-dire un point matériel, M, de masse m, astreint à se déplacer sur un cercle vertical(C), de centre O, de rayon l, dans un champ de pesanteur g uniforme.
C'est donc un cas particulier de mouvement dans un puits de potentiel.
Fait remarquable (et peu connu) : on peut étudier ce problème redoutable de fonctions elliptiques à un niveau élémentaire de géométrie à condition de discrétiser le mouvement : il s'agit du pendule simple discret.
Pour apprivoiser le sujet, décrivons le cas intégrable : celui où le pendule parti du point le plus bas du cercle ( en A) possède la vitesse Vo= sqrt( 2gl) et atteindra le point le plus haut du cercle (en B) au bout d'un temps infini.
Voici la procédure :
Matériel : crayon, règle, compas.
Soit O2, situé à la verticale de O; OO2 = d . Tracer le demi-cercle (C2) de rayon O2B = l-d, qui recoupe la verticale en B': AB' = 2d. (Par exemple l = 10cm et d = 1cm ).
Depuis A , mener la tangente à (C2) qui recoupe (C) en A2.
Depuis A2, mener la tangente à (C2) qui recoupe (C) en A4.
Continuer avec soin jusqu'à A8, voire A10.
Depuis B',tracer la tangente horizontale à (C2) qui coupe (C) en A1, de cote h = 2d.
Depuis A1 , mener la tangente à (C2) qui recoupe (C) en A3.
Depuis A3 , mener la tangente à (C2) qui recoupe (C) en A5.
Continuer avec soin jusqu'à A9.
Les points An sont séparés par des intervalles de temps égaux. On ne peut jamais atteindre B.
De même, la suite A0 A3 A6 A9 : cercle (C3) de centre O3. On est en général assez fier de le tracer! Compléter l'arbelos. Les segments radiaux, issus des An, découpent l'arbélos en quadrangles curvilignes ; les griser en deux valeurs de gris :la figure donne une idée de la dynamique du pendule qui "s'essouffle en montant". Les élèves de 12-15ans sont généralement contents de l'esthétique de leur figure.
Pour les élèves de lycée, on peut aller un peu plus avant :
Considérons par exemple la suite A0 A3 A6 A9 , tangente en T0 , T3 , T6 , T9 au cercle (C3):
La module de la vitesse en A0 est A0T0: tracer le vecteur vitesse en A0.
De même, pour A3T3 , A6T6 et A9T9 ( = A9T6 bien sûr !)
Cette propriété est due au fait suivant : en appelant Hn les projections des An sur l'axe radical du faisceau de cercles, on a HnAn . 2 d = (AnTn)², donc AnTn est proportionnel au module de la vitesse. On peut donc construire aisément beaucoup de point du diagramme horaire de ds/dt = v(t): la forme caractéristique du soliton apparaît clairement ( cf pendule simple ).
Au niveau Deug, un exercice classique est : trouver la démonstration sur laquelle s'appuie cette construction géométrique.
On la fait avec un pendule de Mach : la boule est lancée de B avec une vitesse minime. Une caméra filme le mouvement jusqu'au moment où l'on passe au régime de grandes oscillations à cause de la très faible (mais impossible à éliminer) déperdition d'énergie. On colle informatiquement les photos prises à des temps réguliers : on aura ainsi plusieurs lots. Il est facile de constater que les résultats précédents sont vrais à l'erreur expérimentale près...