Un phytovirus est un virus s'attaquant aux organismes végétaux. Ces virus ont la particularité de pénétrer la cellule végétale de leur hôte afin de détourner à son profit les mécanismes de la cellule et permettre aux virus de se reproduire.
Cette multiplication virale finit par provoquer une modification métabolique ou la destruction de la cellule. La prolifération des virus à l’intérieur des tissus végétaux peut dans certains cas n’entraîner aucun symptôme visible dans un premier temps (phénomène de masquage), mais très souvent les attaques virales se manifestent par des symptômes tels que des marbrures ou des fasciations.
Les lignées de virus végétaux ont évolué indépendamment les unes des autres : comme la plupart des endoparasites, les virus se multiplient en vase clos dans leurs hôtes. L’évolution en parallèle des souches virales et des hôtes résistants (co-évolution) est à l’origine d’une grande spécialisation des virus vis-à-vis de leur hôte. Des virus sont ainsi capables de n’attaquer qu’une seule espèce ou une seule famille de végétaux. Le virus de la mosaïque du tabac par exemple, est capable d’attaquer la plupart des plantes appartenant uniquement à la famille des solanacées (tomate, tabac, l’aubergine, etc.)
La structure des phytovirus est bien définie. Elle se présente sous forme de particules virales (ou virions) qui ont des caractéristiques isométriques, de bâtonnets rigides ou filamenteux, ainsi que des formes bacilliformes.
L’organisation des phytovirus en catégories, genre et famille est essentiellement basée sur trois critères :
Cependant il n'est pas toujours possible de regrouper tous les genres dans des familles; il existe donc des genres isolés, comme le sont les Benyvirus ou les Pomovirus.
À courte distance, d’une cellule à l’autre, les virus s’associent à des protéines de mouvement avec lesquelles ils forment un complexe. Ce complexe aboutit parfois à la formation de tubules, assure le passage des virus par les plasmodesmes .
À longue distance, les virus utilisent les tubes de transport de la sève élaborée que sont les cellules du phloème.
Comment les virus se transmettent d’une génération de plante à l’autre ? A quelques exceptions près, les virus ne sont pas transmis ni par les semences ni par le pollen. Par contre la multiplication végétative des plantes permet l’infection de toute la descendance. L’élimination des tissus virosés se fait essentiellement par micro bouturage et la culture de méristèmes
Comment les virus se transmettent de plantes à plantes ? La transmission de plantes à plantes peut avoir lieu par inoculation mécanique lors d’une greffe ou sous l’effet du vent qui fait se frotter deux branches. Les pratiques culturales : taille, labours peuvent assurer également la transmission horizontale.
Le mode de transmission le plus spécifique aux virus reste la transmission par des organismes vivants : Ravageurs, champignons ou Cuscute (végétal parasite). Parmi les ravageurs on retrouvera tous les ravageurs piqueurs, suceurs : acariens, nématodes, et surtout les insectes comme les pucerons, cochenille, cicadelles (et aleurodes dans les pays chauds).
Les virus transmis par les animaux peuvent être classés en deux catégories, les virus non circulant et les virus circulant.
Ils sont transportés par les pièces buccales de l’animal (insecte parasite par exemple, un puceron). On distingue parmi ces types de virus :
Ils circulent dans le système digestif, l’hémolymphe puis le canal salivaire de l’animal par lequel ils sont introduits dans une nouvelle plante. Ces virus sont aussi qualifiés de persistants . Le repas d’acquisition et d’inoculation est de plusieurs heures à plusieurs jours séparées par une longue période de latence durant laquelle l’insecte ne peut pas transmettre le virus.
nématodes, vecteurs de père en fils Chez un groupe de nématodes, Xiphinema, la transmission d’un népovirus se fait selon le mode circulant mais avec une persistance qui peut aller de quelques semaines à quelques mois. Si le nématode vit suffisamment longtemps, il peut assurer la transmission du virus entre deux cultures annuelles.
Les paramètres qui régissent l’expansion d’une maladie virale transmise par des vecteurs dépend des divers facteurs relatifs à la biologie du vecteur lui-même. La connaissance des paramètres permet de mettre en place des systèmes prévisionnels permettant de conduire une lutte efficace : élimination des sources de virus durant l’inter culture ou l’interférence avec le comportement des vecteurs.