Les caractéristiques et les commandes de la prévention spécialisée
L’action repose souvent sur une réponse à une demande des jeunes. Les activités représentent parfois un support relationnel à la mission de prévention spécialisée, qui est de rencontrer, d'aller vers les jeunes là où ils sont, sans nécessairement entreprendre une activité, de parler sur des sujets souvent anodins mais parfois très profonds, d'être l'adulte qui dit bonjour, de serrer une main, de passer un peu de temps et d'être reconnu comme une « personne ressource », qui, le moment venu pourra apporter écoute et aide en cas de crise, de difficulté passagère ou durable.
Le CTPS
Le Conseil technique de la prévention spécialisée ou C.T.P.S est le Conseil technique des clubs et équipes de prévention spécialisée. Il est une instance consultative, placée auprès du Ministre chargé des affaires sociales, dont le champ de compétence s’étend à l’ensemble des questions relatives aux activités dites de prévention spécialisée qui relèvent des missions de l’aide sociale à l’enfance exercées par les départements. Son rôle est de proposer des préconisations au gouvernement dans le domaine de la prévention spécialisée. Ce conseil participe à la lutte contre les inadaptations sociales que connaissent les enfants et relève des dispositifs de la protection de l'enfance. Il fait des propositions d'ordre déontologique et propose aussi des voies à suivre en prévention spécialisée.
Les cinq axes qui président à la mise en œuvre de l'action de prévention spécialisée
La prévention spécialisée est encadrée par des principes méthodologiques intangibles qui fondent sa spécificité. Ils sont en nombre de cinq. Il est important de les présenter ici, afin de mieux appréhender le cadre de ce secteur.
- L’absence de mandat nominatif, principe fondamental dont découlent les autres. Il exprime la nécessité de n’être mandaté par aucune décision de prise en charge émanant d’une autorité administrative ou judiciaire. Ce principe implique de recueillir l’adhésion de la personne avant d’envisager de travailler ensemble.
- La libre adhésion du public, une relation librement choisie (seul principe explicitement inscrit dans l’arrêté du 4 juillet 1972). Chacun est libre d’adhérer, d’ignorer ou de refuser la relation éducative proposée par l’éducateur. Ce principe exprime la démarche « d’aller vers » en respectant le temps nécessaire à l’établissement d’une relation.
- Le respect de l’anonymat (une action qui exige discrétion et confidentialité) assure au public qu’il n’y a aucune représentation personnalisée, tel qu’un dossier, à leur égard. Ce principe découle directement des deux autres : l’usager ayant la maîtrise du maintien ou non de la relation, l’anonymat lui offre une garantie supplémentaire.
- La non institutionnalisation des pratiques, un nécessaire maillage des institutions. La prévention spécialisée peut être amenée à créer des réponses inexistantes dans le quartier où elle exerce. Elle doit donc pouvoir s’adapter aux évolutions des difficultés d’un quartier et par la même éviter la fixité et la rigidité d’un cadre institutionnel établi. Si l’action se révèle pertinente et doit perdurer car il s’avère qu’elle a répondu aux besoins préalablement constatés, un passage de relais avec d’autres institutions, d’autres partenaires de quartier sera à établir.
- Le travail en équipe pluridisciplinaire et le partenariat. Ce principe s’inscrit dans le cadre des missions de la prévention spécialisée dans la mesure où il n’est pas possible pour les éducateurs d’agir seuls. Ils se doivent de travailler en réseau et en complémentarité avec d’autres intervenants sociaux, d’autres professionnels.