Prévention spécialisée - Définition

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La prévention spécialisée est une mission de service public

Elle s'appuie sur le fait associatif. Sa mission tente de se fonder sur l'auto-organisation des forces vives de la cité qui veulent apporter des réponses à l'exclusion sociale et sur la volonté des élus d'organiser dans les lieux où se manifestent des risques d'inadaptation sociale, des actions de prévention spécialisée auprès des jeunes et des familles en difficulté ou en rupture avec leur milieu.

Un exemple de partenariat : Ecole et prévention spécialisée

D'une manière générale, l'école relève de l'éducation nationale, ces acteurs travaillent à la transmission des savoirs, l'action se déroule dans des bâtiments et auprès d'"élèves". Le plus souvent la rencontre avec la prévention spécialisée se fait au niveau duCollége. Il est, en France, un établissement qui a pour mission d'assurer le premier niveau de l'enseignement secondaire, entre l'école primaire et le lycée. Il existe des collèges publics et des collèges privés. Les collèges publics ont le statut d'établissement public local d'enseignement (EPLE).

De la même manière, c'est-à-dire générale, la prévention spécialisée relève de l'éducation spécialisée, ces acteurs travaillent dans le cadre de la Protection de l'enfance en France, l'action se déroule dans la rue et auprès de "jeunes". Normalement les rencontres paraissaient peu "plausibles", pourtant c'est de plus en plus le cas, et c'est même devenue une recommandation.

Le public concerné par la prévention spécialisée

Il est plus difficile à identifier aujourd'hui qu'il ne l'était dans les années de sa fondation. À l'époque, il s'agissait surtout d'un public d'adolescents perturbateurs, souvent organisés en bandes. Aujourd'hui, les équipes sont en présence d'une dégradation des relations sociales à la fois plus diffuses et de plus grande ampleur qui concernent les enfants, les jeunes et les adultes. Le public de la prévention spécialisée se caractérise par de faibles perspectives d'avenir, ou parfois même par une absence totale, par des difficultés à s'approprier son histoire et ses expériences. Les rapports au temps, à l'espace, à la réalité sont souvent perturbés. Le jeune vit dans l'immédiat, ne peut concevoir un projet à plus ou moins long terme.

Les difficultés financières des financeurs

Comme l'ensemble des autres formes d'action sociale, la prévention spécialisée est confrontée à une réalité budgétaire extrêmement délicate du fait des contraintes rencontrées ces dernières années, particulièrement depuis la crise économique et financière, par les départements. De ce fait, cette action, qui n'est pas une dépense obligatoire des départements, qui demeure une intervention à mettre sur pied en fonction d'un accord local, entre les communes et la collectivité départementale, doit encore travailler non seulement à sa lisibilité, mais aussi à la pertinence de son intervention. Les questions qui se posent aujourd'hui sont celles qui mettent aux prises une action fondée sur l'anonymat et la libre adhésion, dans un rapport relativement daté et très éloigné des questions d'efficacité sociale, avec des obligations de transformation liées à la pression du financeur. Celui-ci a besoin de garanties, exprime la volonté de suivre précisément ce qui se passe sur le terrain, précaution qui était redoublée du fait de la promulgation de la loi du 5 mars 2007 sur la réforme de la protection de l'enfance réaffirmant l'autorité départementale comme « chef de file ». Par ailleurs, la réforme de la même date sur la prévention de la délinquance demande aux éducateurs de prévention spécialisée, comme aux autres acteurs, de partager le secret, fût-ce sur les bases d'une charte, avec différents intervenants qui ne sont pas nécessairement des travailleurs sociaux dès lors que plusieurs interlocuteurs collaborent sur le terrain auprès d'une même famille. Sur le fond, cela signifie que le secret professionnel n'est plus aussi solide que par le passé, et que les professionnels se voient concurrencer, sur leurs marges, par d'autres intervenants qui disposent d'une marge de manœuvre bien moins importante que celle des éducateurs spécialisés les années qui se sont écoulées. Bien entendu, il faudra également prendre le temps d'évaluer cette réforme de la prévention de la délinquance.

De manière complémentaire, la consolidation de la place de la « médiation sociale » mérite réflexion. À la fois, elle est utile parce qu'elle permet de réduire les conflits à un moment donné et dans une situation donnée, mais aussi parce que, dans le cadre du suivi de la vie sociale, elle se montre en capacité d'apporter un véritable relais et une information fiable sur le terrain. Mais en termes d'action sur la durée, c'est-à-dire celle qui permet d'asseoir des projets sur le long terme avec les familles, avec les adolescents et les personnes les plus en difficulté, il y a là un manque. En effet, faire de la médiation, c'est permettre à des parties en conflit de pouvoir se respecter, se comprendre, s'entendre et, in fine, pouvoir établir une relation qui ne soit pas fondée que sur des oppositions et des conflits pouvant déboucher parfois sur la violence. Or, le conflit est inévitable dans toutes les sociétés, particulièrement dans nos sociétés modernes et démocratiques. Ce qui veut dire que c'est moins la question de la conflictualités sociale qui doit être posée aujourd'hui, que celle de la place que peuvent espérer les adolescents et les jeunes adultes qui doivent pouvoir évoluer dans une société où toutes les possibilités sont envisageables en termes de promotion sociale. Ce qui revient, sur le fond, à renforcer la pertinence du projet de la prévention spécialisée, conformément au code de l'action sociale et des familles.

Car ce même code maintient bien la pertinence d'une action « sur le milieu », c'est-à-dire qui s'inscrive dans le développement social avec une volonté ferme de se mettre au service des personnes elles-mêmes, mais aussi d'un territoire, et des interrelations qui peuvent être nouées dans des logiques d'opportunité pour l'ensemble des habitants d'un même quartier.

Peut-on alors imaginer des interventions qui ne seraient plus ciblées sur des quartiers, mais sur des zones plus larges ? Comment effectivement considérer l'ensemble des sollicitations qui sont faites à la prévention spécialisée, laquelle a bien du mal à résister pour maintenir son existence, tout en gardant une crédibilité et une cohérence dans ce qu'elle fait au quotidien ? Peut-on imaginer des éducateurs de prévention spécialisée qui interviendraient, de façon « volante » sur différents territoires d'une même commune ? Et cela au motif que les adolescents sont mobiles sur les quartiers et qu'ils ne restent plus, aujourd'hui, « au pied des immeubles ». Certes, la mobilité spatiale existe, mais c'est la dynamique locale qu'il convient de transformer par l'accompagnement des personnes en développant leurs propres ressources, qu'il s'agisse de celles relevant du champ relationnel, de l'économique ou de l'éducation au sens strict du terme. Bien sûr, il importe de « s'approprier la ville » c'est-à-dire de permettre à des publics de se déplacer, et de trouver des espaces de sens qui ne soient pas uniquement référés au quartier. Mais lorsque l'on sait que les éducateurs ne trouvent leur légitimité, non pas parce qu'ils s'appellent « éducateurs », ou bien parce qu'ils se prévalent de faire de la « prévention spécialisée », mais bien parce que, dans la durée, ils nouent des liens par l'accompagnement de différentes générations d'adolescents, parce qu'ils connaissent les familles, au fil des mois, qu'ils sont capables de développer une approche globale du quartier, et donc stratégique, sans être enfermés dans des relations individuelles d'adolescents de jeunes adultes ; alors il devient quelque peu superficiel et dangereux, au motif de réductions budgétaires, de penser des interventions en dehors de tout enracinement territorial. Certes, l'adaptation est nécessaire, mais la réflexion sur le sens demeure essentielle. Avoir des éducateurs qui survolent un territoire s'apparentant à une ville entière revient à considérer que l'on peut s'appuyer sur une notoriété résidant dans le fait que des relations aient pu être instruites et que cette crédibilité va durer sur la base d'un seul passé. C'est une erreur : seul le lien quotidien - cultivé en permanence - permet de vivifier la légitimité et l'autorisation à agir.

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