Rhinocéros noir - Définition

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Distribution

Jadis, le rhinocéros noir vivait dans toutes les savanes africaines. Il était même beaucoup plus répandu que le rhinocéros blanc.

Aujourd'hui, les 4 pays conservant une population relativement importante sont l'Afrique du Sud (surtout), la Namibie, le Zimbabwe et le Kenya.

Le rhinocéros noir a été réintroduit en Afrique du Sud, au Malawi, au Swaziland et au Rwanda après que les populations locales y eurent été exterminées.

Tandis que le rhinocéros blanc habite la savane herbeuse ouverte, le rhinocéros noir préfère la savane d'arbustes épineux ou les lisières forestières. La présence de points d'eau disponibles à proximité leur est nécessaire à tous deux.

Sous-espèces

Il y a peu co-existaient encore 4 sous-espèces, mais l'une d'entre elles, , s'est éteinte :

  • Diceros bicornis minor: C'est la sous-espèce la mieux représentée. Elle habitait à l'origine de la Tanzanie centrale au nord et à l'est de l'Afrique du Sud, en passant par la Zambie, le Zimbabwe et le Mozambique. Subsistaient, en 2005, environ 1770 individus en liberté, plus 75 dans des zoos.
  • Diceros bicornis bicornis : C'est une sous-espèce davantage adaptée aux savanes arides et semi-arides de la Namibie, de l'Angola méridional, du Botswana occidental et de l'Afrique du Sud occidentale. En 2005, il en restait environ 1310 en liberté, mais aucun dans des zoos.
  • Diceros bicornis michaeli : La distribution historique va du sud du Soudan au centre de la Tanzanie, en passant par l'Ethiopie, la Somalie et le Kenya. Il n'en restait, en 2005, plus que 520 vivant en liberté, plus 175 dans des zoos.
  •  : Cette sous-espèce, originaire des savanes au sud-est du Sahel n'était plus représentée que par une poignée d'individus, moins d'une dizaine, localisés dans le nord du Cameroun. Elle a été déclarée éteinte en septembre 2006, après l'expédition infructueuse d'un couple de conservateurs français, Isabelle et Jean-François Lagrot, qui ne sont pas parvenus à en retrouver la moindre trace.

Les hommes et les rhinocéros noirs

Le danger présenté par les rhinocéros a été fort exagéré. Un homme qui s'approche est repéré par l'odorat. Dans un tel cas, le rhinocéros prend le plus souvent la fuite. C'est seulement si le vent est défavorable et que le rhinocéros est surpris qu'il attaque. On considère généralement son comportement comme imprévisible, si bien que des animaux apparemment paisibles peuvent en venir à des attaques soudaines. Si la personne s'enfuit, le rhinocéros peut ne pas insister. Mais si l'envie lui vient de riposter, il est capable de projeter un homme en l'air avec sa corne, ce qui cause des blessures très graves.

La chasse

La chasse moderne a fait du rhinocéros noir, au cours des trois dernières décennies du XXe siècle, une espèce très rare. Le braconnage est devenu une activité à hauts risques en Afrique du fait des lourdes peines encourues, mais perdure, parce qu'il continue à alimenter un commerce profitable. La corne du rhinocéros, en effet, est extrêmement convoitée par des acheteurs d'Extrême-Orient ou yéménites, disposés à la payer des sommes considérables pour deux raisons principales :

  • La médecine chinoise traditionnelle (TCM) lui prête, une fois réduite en poudre, des vertus médicinales, notamment pour accroître la puissance sexuelle ou faire baisser la fièvre.
  • Au Yémen, un poignard à manche en corne de rhinocéros noir est un symbole traditionnel de virilité que tout membre de l'élite sociale se doit de posséder, même s'il doit l'importer en toute illégalité.

Pour dissuader le braconnage, des gardes-chasse en sont même venus dans certaines régions à endormir les rhinocéros pour leur couper les cornes, pratique indolore puisque les cornes, comme les ongles, ne se composent pas de cellules vivantes. Mais cette méthode n'a pas eu le succès escompté : les braconniers n'hésitaient pas à abattre un animal privé de cornes pour ne pas perdre de temps à suivre à nouveau sa trace. C'est ainsi qu'on a été amené à faire garder certains rhinocéros noirs vingt-quatre heures sur vingt-quatre par des gardes-chasse armés.

Evolutions démographiques

Rhinocéros noir dans l'aire de conservation du Ngorongoro, Tanzanie.

L'IUCN a d'abord classé le rhinocéros noir parmi les espèces en danger, puis comme espèce menacée et, finalement, comme espèce extrêmement menacée. En 1970 on pense qu'il y avait encore 65.000 à 70.000 rhinocéros noirs, en 1980 il n'en restait plus que 15.000, en 1990 environ 3.000, et, finalement, en 1995, le nombre est tombé à seulement 2.500, pour remonter en 2004 à 3.600. Ils seraient 1.238 en Namibie, 437 au Kenya, mais rares en Tanzanie.

Malgré cette remontée relative, le rhinocéros noir a totalement disparu de beaucoup de pays. Ainsi, en République centrafricaine, il y avait encore en 1980 une belle réserve de 3.000 individus qui ont été exterminés en seulement quelques années.

D'après le compte-rendu fait par le WWF de la 13th MEETING OF THE CONFERENCE OF THE PARTIES TO CITES, tenue à Bangkok du 2 au 14 octobre 2004, le rhinocéros noir subsisterait dans les pays suivants : Cameroun, Kenya, Malawi, Ethiopie, Namibie, Afrique du Sud, Rwanda, Swaziland, Tanzanie, Zimbabwe, Zambie (réintroduit) et Botswana (réintroduit) ; les quatre pays conservant une population relativement importante sont l'Afrique du Sud (en premier lieu), la Namibie, le Zimbabwe et le Kenya. En revanche, le rhinocéros noir aurait définitivement disparu des pays suivants : République Centrafricaine, Angola, Tchad, République Démocratique du Congo, Mozambique, Nigeria, Soudan et Ouganda.

En 2001 il restait sur l'ensemble de l'Afrique une population de 3.100 rhinocéros noirs (notamment dans les parcs des éléphants Addo, de Kruger, d'Etoscha, de Hwange, de Mana Pools, du Serengeti et du Sud Luangwa.) La réintroduction dans les parcs nationaux sud-africains a amélioré la situation générale, car à côté de la Namibie, l'Afrique du Sud est l'unique pays où des mesures de protection sont appliquées efficacement, et où le nombre de rhinocéros noirs s'accroît.

Le rhinocéros noir, victime du braconnage, aurait maintenant disparu d’Afrique occidentale. Des spécialistes, qui ont effectué de nombreuses missions de repérage, n'ont trouvé aucun signe de passage de rhinocéros noirs, mais ont par contre trouvé beaucoup de restes de l'animal abattu pour sa corne. Selon une étude de 2006 qui n'a pas pu en trouver de représentant vivant au Nord Cameroun, la sous-espèce du rhinocéros noir d'Afrique de l'Ouest serait maintenant éteinte.

Élevages en captivité

Rhinocéros noir dans le zoo du Francfort sur le Main

À côté des animaux vivant en liberté il y a les rhinocéros noirs qui se trouvent dans les plus grands zoos du monde. La plupart de ces animaux viennent de captures de jeunes, telles qu'on les pratiquaient en Afrique jusqu'aux années 1970. Pour ces captures, il était fréquent de tuer d'un coup de feu la mère pour l'empêcher de protéger son petit.

Un élevage de rhinocéros noirs couronné de succès existe depuis 1941 au zoo de Chicago ; en 1956 le premier jeune « européen » est né à Francfort sur le Main. Le jardin zoologique de Berlin est connu dans le monde entier pour son élevage et ses naissances régulières.

Cependant, il reste quand même beaucoup moins souvent élevé en captivité que le Rhinocéros blanc, d'autant qu'il est plus agressif que son cousin.

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