Roland Garros - Définition

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Prisonnier de guerre

Une panne contraint bientôt le sous-lieutenant Garros d’atterrir en territoire occupé et il est fait prisonnier avant d'avoir pu mettre le feu à son avion : son système est aussitôt étudié et amélioré par Anthony Fokker qui en équipera son Fokker E III avec lequel l’aviation allemande va dominer les airs jusqu’à la fin de 1915.

Comme toutes les fortes têtes, Garros sera soumis à une surveillance privilégiée et bringuebalé d’un camp à un autre (Küstrin, Trèves, Gnadenfrei, Magdeburg, Burg et de nouveau Magdeburg), car il faut l’empêcher d’avoir le temps de réunir les conditions d’une évasion. Après de nombreuses et infructueuses tentatives, par tunnel, par mer ou même par avion (mission pour laquelle Jules Védrines lui-même s’est porté volontaire), Garros ne parviendra à s'évader qu’au bout de trois ans, le 15 février 1918 en compagnie du Lieutenant Anselme Marchal, les deux fugitifs déguisés en officiers allemands.

À ce sujet, on peut souligner que, s’il a bénéficié du témoignage du futur général Armand Pinsard, ancien compagnon de Garros à la MS23 fait prisonnier puis évadé tout comme lui, le cinéaste Jean Renoir s’est nécessairement inspiré du récit de la captivité de Garros donné par Jean Ajalbert dans La Passion de Roland Garros ou Jean des Vallières dans Kavalier Scharnhorst pour camper dans La Grande Illusion le personnage de Boeldieu. Car ce n’est certainement pas pure coïncidence si son compagnon dans le film porte le nom de… « Maréchal ».

Inventeur de l’avion de chasse monoplace

La Première Guerre mondiale le fait naturellement pilote de guerre. Alors que, né dans une colonie, il ne doit aucun service militaire, il s’engage dès le 2 août 1914 pour la durée de la guerre. D’abord affecté à l’escadrille Morane-Saulnier MS23, il constate en participant à de nombreuses missions d’observation, de reconnaissance, de lâchages d’obus empennés en guise de bombes, de combats avec un observateur armé d’une carabine ou d’un mousqueton, tant l’armement des avions est déficient.

Son ami Raymond Saulnier parvient à le faire affecter au CRP (le camp retranché de Paris) dans le but de mettre au point le tir à travers le champ de l’hélice (système que l’ingénieur a imaginé pour remplacer le tir synchronisé pour lequel il a déposé un brevet en avril). Il s’agit simplement de blinder les pales de l’hélice à l’aide de déflecteurs déviant les balles susceptibles d’endommager l’hélice. Mais une telle mise au point nécessite un pilote exceptionnel particulièrement doué pour la mécanique. Dès novembre 1914, Garros sera le premier spécialiste à définir dans un rapport au GQG l'avion de chasse monoplace tel qu'il sera utilisé dans tous les pays du monde au cours des décennies à venir et il achève en janvier 1915 la mise au point du tout premier chasseur monoplace de l'histoire, armé d’une mitrailleuse tirant dans l’axe de l’avion à travers le champ de rotation de l'hélice.

Il retourne alors au front, affecté à la MS26, et son dispositif de tir adapté sur un Morane-Saulnier type L « Parasol » lui permet d'obtenir, début avril 1915, trois victoires consécutives en quinze jours : pour l’ensemble des forces alliées, ce sont les 4e, 5e et 6e victoires aériennes, et en outre, les premières remportées par un homme seul aux commandes d’un monoplace ! Curieusement, pour les autorités militaires françaises, ces résultats ne seront pas suffisants pour apprécier l’efficacité du système.

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