Le gouvernement de l'Alberta a calculé en 2007 qu'environ 27,5 milliards de mètres cubes (173 milliards de barils) de bitume brut étaient économiquement extractibles des trois champs de sables bitumineux de l'Alberta en utilisant les techniques actuellement disponibles, et ce, en utilisant comme indices le prix du baril de brut en 2006 de 62 $ et une projection de 69 $ en 2016. Cela correspond à environ 10 % des 1 700 milliards de barils de bitume enfouis. L'Alberta estime que les dépôts d'Athabasca contiennent à eux seuls 5,6 milliards de mètres cubes (35 milliards de barils) de minerai bitumeux en surface et 15,6 milliards de mètres cubes (98 milliards de barils) de bitume extractibles par méthodes in situ. Ces estimations des réserves pétrolières du Canada ont amené un certain étonnement lors de leur première parution, mais sont maintenant largement acceptées par la communauté internationale. De tels volumes amènent le Canada au deuxième rang mondial des réserves pétrolières prouvées derrière l'Arabie saoudite.
La méthode de calcul des réserves économiquement accessibles, qui produisit ces estimations, fut utilisée car les méthodes conventionnelles de calcul de réserves donnaient des résultats dépourvus de sens. Elles faisaient apparaître que l'Alberta allait arriver à court de pétrole alors que l'augmentation rapide de production de sables bitumeux faisait plus que compenser le déclin de production des huiles classiques : en effet, la majeure partie des huiles extraites en Alberta est maintenant non-conventionnelle. Les estimations habituelles des réserves pétrolières sont ni plus ni moins des calculs de risque géologique de forage, mais, avec les sables bitumeux, il n'y a que très peu de risques géologiques car les sables remontent à la surface et sont très faciles à trouver. Le seul risque financier est celui d'une chute des cours du pétrole; toutefois, l'inflation du prix du baril entre 2004 et 2006 a dissipé ces craintes.
Les estimations d'Alberta sont en quelque sorte extrêmement conservatrices, du fait qu'elles se basent sur un taux de récupération de 20 % des ressources en bitume, alors que les compagnies pétrolières affirment qu'avec l'utilisation de la méthode d'extraction par écoulement gravitationnel assisté par vapeur d'eau, une récupération de plus de 60 % est réalisable avec de faibles efforts. Ces taux de récupération élevés signifient que la production totale sera probablement plusieurs fois supérieure à l'estimation déjà généreuse du gouvernement.
Avec les taux de production actuels, les réserves en sables bitumeux d'Athabasca dureront plus de 400 ans. Dans tous les cas, il est très improbable qu'elles restent à ce niveau du fait des besoins mondiaux actuels en pétrole. Avec l'hypothèse que l'Alberta quadruple sa production d'hydrocarbures, en en exportant la majeure partie aux États-Unis, le champ tiendrait plus de 100 ans. Si la production augmente de la même manière qu'en Arabie saoudite (10 millions de barils par jour), la vie du champ s'en verrait réduite à 40 ans. Toutefois, il est extrêmement improbable que la production soit augmentée à ce point sans un gros apport de main-d’œuvre immigrante au nord de l'Alberta. Même si la province sera probablement un fournisseur important du marché mondial du pétrole du prochain siècle, elle n'a pas l'intention de supplanter le Moyen-Orient en tant que fournisseur principal de l'Amérique, de l'Europe et de l'Asie.