Santo Toribio de Liébana | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | Espagne | ||
Communauté autonome | Cantabrie | ||
Comarque | Liébana | ||
Ville | Camaleño | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Monastère | ||
Rattaché à | Diocèse de Santander | ||
Début de la construction | VIe siècle | ||
Fin des travaux | XVIIe siècle | ||
Style(s) dominant(s) | Roman, gothique | ||
Protection | Bien d'intérêt culturel | ||
Localisation | |||
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Le monastère Santo Toribio de Liébana est un monastère franciscain sur le municipio de Camaleño près de Potes en Cantabrie (Espagne), dans la comarque de Liébana.
Il abrite le Lignum Crucis, qui est, selon les chrétiens catholiques, le fragment le plus grand de la croix sur laquelle Jésus Christ fut crucifié. C'est avec Jérusalem, Rome, Saint-Jacques-de-Compostelle et Caravaca de la Cruz un des lieux saints du christianisme.
L'origine du monastère est obscure puisqu'on ne connaît pas de date précise de fondation. Si la première mention écrite d'un monastère de Turieno date de 1125, il date probablement de l'époque des Wisigoths. En effet, sa fondation est attribuée à un évêque de Palencia, nommé Thoribe (en espagnol Toribio), qui s'y retira au VIe siècle pour vivre en accord avec la règle bénédictine. Le monastère fut consacré à saint Martín de Turieno et changea ensuite pour saint Thoribe (santo Toribio), de Liébana au XIIe siècle.
Ce ne fut qu'au VIIIe siècle, lors des invasions arabes, qu'il acquit son importance actuelle. A cette époque, la Liébana, protégée par les montagnes, accueillit alors de nombreux réfugiés catholiques et le Lignum Crucis. Celui-ci avait en fait été ramené de Palestine au Ve siècle par l'évêque Thoribe d'Astorga. Afin d'échapper aux profanations de l'envahisseur, il fut transféré au monastère qui le conserva jusqu'à nos jours.
Au même siècle, le monastère accueillit le moine Beatus, qui y écrivit ses livres enluminés, notamment son Commentaire de l'Apocalypse.
Le monastère fut une possession royale jusqu'à ce qu'Alphonse VIII l'offre aux comtes de Liébana Don Gómez et Doña Emilia, lesquels le remirent au monastère d'Oña à Burgos.
Reconnaissant l'importance du monastère, le pape Jules II lui concéda, par une bulle du 23 septembre 1512, le privilège de célébrer le Jubilée. Le monastère devint alors un grand centre de pèlerinage.
Durant la desamortización (expropriation des nobles et du clergé au profit des bourgeois), le monastère dut vendre ses biens en 1837 puis sombra dans la décadence. Il faudra attendre 1961 pour que le bâtiment soit rénové et retrouve son prestige.
Comme toutes les reliques, le Lignum Crucis (le bois de la croix) a une histoire très variable selon les sources. Néanmoins, tous les récits de l'époque affirment que c'est sainte Hélène, impératrice romaine du IVe siècle, qui serait à l'origine de l'Invention de la Croix. Partie restaurer les Lieux saints en Palestine, elle aurait trouvé les clous, les trois croix et le "titulus crucis" (plaquette "INRI" apposée par Pilate) sur l'emplacement du calvaire, dans un temple construit par Hadrien et dédié à Aphrodite. Ce temple a ensuite laissé place à la basilique du Saint-Sépulcre. Par contre, les explications divergent quant à la manière dont sainte Hélène aurait reconnu la Vraie Croix parmi les trois présentes. Certains affirment qu'il se serait produit un miracle, ou qu'une inscription aurait été présente sur la vraie croix. D'autres s'appuient sur l'Évangile de saint Jean, selon lequel seul Jésus fut crucifié, donc une croix seulement aurait porté des marques de clous.
Plus tard, la croix sera fragmentée de nombreuses fois et traversera de nombreuses guerres, sa trace est donc très difficile à suivre.
Les innombrables reliques de la Croix firent naître beaucoup de doutes et, afin de garantir son importance et sa crédibilité, le monastère Santo Toribio fit faire examiner le Lignum Crucis par des scientifiques en 1958. Ceux-ci certifièrent qu'il s'agit d'un cupressus sempervirens, très présent en Palestine, vieux d'environ deux mille ans.
Le Lignum Crucis est conservé dans un reliquaire en argent doré du XVIe siècle.