Nephtalie Théodore « Théo » Klein est un rabbin et professeur de physique-chimie franco-israélien (Paris, 22 juin 1913 - Jérusalem, 22 mai 2007).
Il a été l'un des dirigeants importants de la communauté juive de France au XXe siècle.
Théo Klein naît le 22 juin 1913 à Paris, 10e de parents alsaciens.
Issu d’une famille juive pratiquante, il fréquente assidûment la Communauté Israélite de la Stricte Observance de la rue Cadet, Synagogue Adas Yereim, durant son enfance. Cette communauté fait partie des Synagogues orthodoxes non-consistoriales.
Lors du déménagement de sa famille à Strasbourg en 1928, il s’attache à la communauté orthodoxe Etz Hayim dirigée alors par son oncle et maître le rabbin Robert Brunschwig (1888-1944).
Sous l’influence du rabbin Brunschwig, il adhère au mouvement de jeunesse Yechouroun, émanation de la néo-orthodoxie allemande initiée par Samson Raphael Hirsch, dont la devise Torah im Derekh Eretz, prône une harmonie entre la stricte adhésion aux prescriptions de la Loi juive et la vie dans la Cité.
Nommé professeur de physique-chimie en 1938 à Colmar, il y enseigne un an.
Il est mobilisé en 1939 comme officier de réserve. Démobilisé après l’Armistice du 22 juin 1940, il s’installe à Limoges où il enseigne les mathématiques à l’Organisation Reconstruction Travail (ORT) et au Petit Séminaire Israélite de Limoges (PSIL) dirigé par le Grand Rabbin Abraham Deutsch.
Il s’occupe avec Jacques (Bô) Cohn, Marc Breuer et son frère Moché Catane de la restructuration du mouvement Yechouroun sous la forme de cours par correspondance sur le judaïsme et l’organisation des camps de vacances à Montintin (Haute-Vienne) (1941) et à Ussac (Corrèze) (1942) pour les jeunes juifs isolés et dispersés dans la France occupée par les allemands.
Il prend conscience avec acuité de l’impérieuse nécessité d’un investissement personnel sans faille dans l’étude des textes fondamentaux du judaïsme, et entreprend l’étude systématique et quotidienne du Talmud qu’il terminera dans sa totalité quelques décennies plus tard.
Il perd durant la Shoah deux sœurs,Mady et Clairette, mortes en déportation, et un frère, Henri, fusillé en 1943.
Théo Klein se marie en février 1945 avec Edith (Esther) Orner, une jeune juive orthodoxe autrichienne, réfugiée en France dès 1938. Active dans la Résistance intérieure française à Lyon et à Saint-Étienne, elle a rejoint le mouvement Yechouroun durant la guerre. Le couple élevera six enfants.
Après la Libération, il rejoint son poste à Colmar. Parallèlement à ses activités professionnelles, il s’occupe, avec son épouse, de la jeunesse juive de la ville, multipliant les cours tout en continuant à diriger Yechouroun.
En 1965, il est muté à Strasbourg au Lycée Fustel de Coulanges, il enseigne également à l’école juive Aquiba et, à titre bénévole, à la Yechiva Eshel.
Les époux Klein multiplient les actes en faveur des communautés juives françaises et israéliennes, collectant des dons, couvertures et vêtements pour la population défavorisée de Netivot et de l’association caritative israélienne Yad Sarah. Ils font également parvenir en Israël du matériel médical ou paramédical destiné à être fournis aux personnes malades, âgées ou handicapées.
Professeur autant qu'étudiant perpétuel, il est nommé président de la communauté juive Minyan Ami de la rue Silbermann où il donne des cours réguliers, célèbre les offices de prière et lit la Torah. Il y poursuit avec son épouse son travail d'animation et de transmission à la tête de Yechouroun jusqu'aux années 1970.
Les activités menées tout au long de l'année trouvent leur aboutissement dans des colonies d'été accueillant des jeunes de tous les milieux mais résolument ancrées dans le judaïsme orthodoxe. Il organise aussi des séminaires (Les « camps idéologiques ») où de nombreux rabbins seront invités à participer activement.
Le couple Klein est ouvert à tous, jeunes et de moins jeunes, auxquels ils apportent un soutien personnel.
A la suite de Théo Klein, Henri Ackermann et Liliane Ackermann prennent la relève à la tête du mouvement Yechouroun.
Dans son discours durant la cérémonie de son investiture de Grand Rabbin de France, le dimanche 1er février 2009, Gilles Bernheim déclare:
"Je veux rappeler ce que je dois aux responsables du mouvement de jeunesse Yechouroun dont je suis issu. Théo et Edith Klein de mémoire bénie, Liliane Ackermann de mémoire bénie et l'ami qui m'est si proche, Henri Ackermann."
En 1989, Théo Klein s’installe avec son épouse à Jérusalem.
Il continue à étudier le Talmud, à l’enseigner et à mener son action socio-communautaire.
Fort affecté par le décès de son épouse Édith, le 23 janvier 2006, il s’éteint le 22 mai 2007, veille de Chavouot.
Il est enterré le jour même près de sa mère, au cimetière de Yessodoth, en Israël.