Cet article présente le modèle mathématique relatif au Cube de Rubik.
(où désigne )
droite (right), haut (up), gauche (left), avant (front), arrière (back) et bas (down).
On associe au Rubik's cube une numérotation des faces et une autre pour les sommets.
On définit
la permutation concernant les sommets et
celle des arêtes.
On a
et de même
.
En utilisant la notation des cycles, on a
et
, d'où
. (attention : la notation des cycles est davantage adaptée à la loi
: si
, on a
et
)
Pour chacun des sommets du cube, on place un marqueur noté
qui permet de déterminer son orientation .
Pour les sommets :
Pour les arêtes :
L'orientation sera alors le nombre de rotations de 120° à effectuer sur le cube pour rétablir la place du marqueur
et on définit
tel que
soit la réorientation des coins associée au mouvement
.
On définit de même l'orientation des arêtes par le nombre de rotations de 180° permettant de rétablir l'orientation initiale :
. On a :
et
Exemple :
,
,
et
et
Soit
, on définit l'opération
par :
.
L'application
est un isomorphisme.
En effet, étant donné que
,
l'application ι est un morphisme.
De plus, elle est injective car
(en effet si aucun cube n'est déplacé ou réorienté, c'est que le cube est resté invariant !).
Elle est nécessairement surjective car en démontant le cube (on est ici dans le groupe élargi
), on peut parvenir à n'importe quelle configuration du Rubik's Cube.
Soit
.
.
Soit .
On a
et
. On écrit
, où
est un mouvement parmi
,
,
,
,
et
.On démontre que pour chacun de ces mouvements, que
. Étant donné que
,
,
sont des morphismes, on a alors :
.
Vérifions que cette relation est valable pour les six rotations "de base" :
(2,0,0,1,1,0,0,2) | |
(0,0,0,0,0,0,0,0) | |
(0,0,0,0,0,0,0,0) | |
(0,1,2,0,0,2,1,0) | |
(1,2,0,0,2,1,0,0) | |
(0,0,1,2,0,0,2,1) |
Il est immédiat que et que si deux familles et vérifient b), alors la famille vérifie b) également.
On écrit le mouvement g de la même manière que précédemment ( ), on suppose de plus qu'il s'agit d'une expression minimale du mouvement (ie on ne peut l'écrire avec moins de mouvements). L'entier k est appelé longueur de g (il s'agit de la distance entre g et l'identité dans le graphe de Cayley de G.)
On peut donc prouver b) par induction sur la longueur du mouvement. La longueur k=1 a déjà été vérifiée (si k = 1, alors ).
Supposons k>1. On a . étant une permutation de , vérifie b), de plus d'après l'hypothèse d'induction, le vérifie également. Comme leur somme le vérifie, on obtient la relation.
Idem que précédemment en remplaçant ρ par σ
Soit vérifiant les trois points présentés précédemment.
On démontre d'abord la réciproque dans des cas particuliers, pour arriver ensuite au cas général.
Il existe un mouvement qui tourne deux coins (sans les permuter) et qui préserve l'orientation et la position de chacun des autres cubes. En modifiant ce mouvement, on peut générer l'ensemble des 8-uplets vérifiant b) Certains de ces mouvements seront ajoutés par la suite
Il est possible de retourner deux arêtes et de laisser le reste invariant. On génère alors l'ensemble des 12-uplets vérifiant c).
Soit
défini par
,
et
définis par
et
.
, alors comme
est bijective, on en déduit
: c'est la composée de deux mouvements "légaux", donc
.
On montre en utilisant la relation a) que ce mouvement appartient à
(A approfondir)
Soit vérifiant a) b) et c). Alors et chacun de ces trois mouvements est légal, donc .
.
On définit sur
l'opération
par
.
est un groupe :
avec
,
ie
, où
désigne la classe d'équivalence de x dans
.
On obtient ainsi
,
et on en déduit
Soit , on a .
Donc , et le groupe quotient existe.
Soit
la relation définie par
Soit
et
où
est une transposition.
Soit
, on a
, d'où
.
On en déduit que l'indice de
dans
est
.
D'après le théorème de Lagrange,