Thlaspi caerulescens - Définition

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Introduction

Tabouret des bois
 Thlaspi caerulescens
Classification classique
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Capparales
Famille Brassicaceae
Genre Thlaspi
Nom binominal
Thlaspi caerulescens
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Brassicales
Famille Brassicaceae

Le tabouret bleu ou tabouret des bois dont le nom scientifique est Thlaspi perfoliatum est une petite plante de la famille des Brassicacées (tribu des Lepidieae, sous-tribu des Thlaspidinae).

C'est une plante dite "spécialiste" et extrêmophile, l'une des rares à pourvoir survivre sur des sols "extrêmes" naturellement riches en certains métaux (Zinc en particulier, souvent associé au cadmium qui en est un contaminant et un déchet de raffinage, et qui en terme chimique sont très proches, Zinc et Cadmium appartenant au même groupe IIb). Selon la souche considérée, T. caerulescens est plus ou moins tolérante et/ou accumulatrice à ces deux métaux. En même temps que sa grande capacité d’accumulation, Thlaspi caerulescens est apte à tolérer divers types de sols contaminés.

Cette tolérance au zinc, au plomb et au cadmium (5 à 100 fois supérieure à celles des autres métallophytes poussant sur les mêmes sols), lui permet de se développer sur des sols où la concentration en métaux est toxique pour les autres plantes, ce qui en fait un moyen de gestion de sites pollués (fixation de sols et/ou phytoremédiation par exportation des produits de fauche). C'est pourquoi elle peut être localement protégée par la loi, de même que - paradoxalement - certains de ses habitats très pollués, pour sa capacité à fixer des sols pollués par le cadmium et/ou le zinc dans ses parties aériennes.

Son caractère de spécialiste de certains sols et sa faible capacité dispersive expliquent qu'elle ne vit qu'en petites populations génétiquement relativement isolées.

Synonymes et systématique

Synonyme :

  • Thlaspi alpestre subsp gaudinianum
  • Thlaspi sylvestre Jordan ; ce nom, cité par Linné dans son Species plantarum de 1753, a été abandonné après que les botanistes aient compris qu'il regroupait plusieurs espèces différentes (dont notamment l'actuelle Thlaspi caerulescens et Thlaspi brachtypetalum), mais il est encore considéré comme synonyme.

En 1973, les travaux de Meyer classent l'espèce dans le genre Noccaea. On trouve donc le nom Noccaea caerulescens (J.Presl & C.Presl) F.K.Mey.

En 1968, Dvorakova a divisé T. caerulescens en deux sous-espèces ;

  • Thlaspi caerulescens caerulescens
  • Thlaspi caerulescens calaminare, écotype adapté aux sols métallifères.

Mais cette subdivision a été contredite par les travaux de biologie moléculaires de Koch publiés en 1998.

Répartition

C'est une plante supposée être une des reliques de la flore alpine pré et post glaciaire (probablement paléoendémiques comme Minuartia verna), à faible capacité de dispersion, qu'on ne trouverait normalement (hors zones métallifère ou polluée) que dans l'empire floral holarctique, en Europe en altitude uniquement (étages de végétation : subalpin voire alpin) dans les espaces ouverts et dans les prés et pâturages extensifs (Braschler et Jousset 2002). Koch (1998) suppose qu'elle a survécu sur des terrains métallifères et sur des veines métallifères mises à jour par l’action des glaces puis sur certains sites miniers et sols industriels pollués, surtout par le zinc et le cadmium où elle est parfois très abondante, alors qu'en Amérique du Nord, des souches (semblables, mais probablement génétiquement différentes) colonisent aussi des zones naturelles de moindre altitude qu'en Europe (peut-être par ce que la recolonisation nord-sud a été favorisée par le relief nord-sud en Amérique du nord après la dernière glaciation, ce qui n'a pas été le cas en Europe, mais ceci demanderait à être confirmé.

Les populations du Royaume-Uni sont pour partie des métallophytes-vraies. Elles sont selon Koch génétiquement différentes des populations continentales, ce qui laisse penser qu'elles sont une relique de l’ancienne flore anglaise.

Les nombreuses populations présentent en Scandinavie résulteraient toutes d'introductions récentes par l'homme.

Certains auteurs estiment qu'il faut séparer les souches américaines de Thlaspi alpestre L., voire les considérer comme une autre espèce (n’appartenant pas aux séries comprenant Thlaspi caerulescens.

Hors sites pollués, elle semble associée à des milieux modérément humides, acides (pH de 3.5 à 5.5) et plutôt oligotrophes à mésotrophes (richesse nutritive pauvre à moyenne).

En Amérique du Nord, elle semble curieusement uniquement présente dans la moitié Ouest du continent. On la trouve en milieu humide pollué par le plomb ou le zinc, par exemple sur les berges où elles résiste alors à la concurrence des autres plantes). Elle dans ce dernier cas un bioindicateur qui doit attirer l'attention sur une probable pollution des sédiments et des organismes aquatiques, si ce n'est de l'eau elle-même.

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