Topologie quotient - Définition

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Espaces homogènes

On appelle ainsi un ensemble muni d'une action transitive d'un groupe G\, .

Généralités

Soit  G\, un groupe topologique et  H\, un sous-groupe (par forcément normal). L'ensemble des classes à droite de  G\, modulo  H\, , noté  G/H\, , est le quotient de  G\, par la relation d'équivalence x^{-1}y\in H\, . C'est aussi l'ensemble des orbites de l'action de  H\, sur  G\, par translations à droites.

Proposition. Si  H\, est fermé dans  G\, ,  G/H\, est séparé.

Preuve. Comme plus haut, désignons par p:G\rightarrow G/H\, l'application de passage au quotient. Soient a\, et b\, dans  G\, tels que p(a)\not=p(b)\, , autrement dit tels que a^{-1}b\notin H\, . Comme par hypothèse G\setminus H\, est ouvert, il existe, en raison de la continuité de (x,y)\mapsto x^{-1}y\, , des ouverts U\, et V\, , contenant respectivement a\, et b\, , tels que, quels que soient x\in U\, et y\in V\, , x^{-1}y\notin H\, . Alors U\, et V\, ne contiennent pas d'éléments équivalents, donc p(U)\, et p(V)\, sont disjoints (et contiennent respectivement p(a)\, et p(b)\, ). De plus, ce sont des ouverts dans  G/H\, . En effet, d'après la définition de la topologie quotient, il suffit de vérifier que p^{-1}\big(p(U)\big)\, et p^{-1}\big(p(V)\big)\, le sont. Mais p^{-1}\big(p(U)\big)=U\cdot H\, est ouvert comme réunion d'ouverts.

En prime, si de plus  G\, est (localement) compact, il en est de même de  G/H\, .

Exemples

Ils sont tous fondés sur le même principe. Soit X\, un espace topologique sur lequel un groupe (topologique) G\, agit transitivement. Si a\, est un point de X\, donné une fois pour toutes, le sous-groupe U=\{g\in G, g\cdot a=a\}\, est fermé, dès que X\, est séparé. On a une bijection entre X\, et  G/H\, . On peut donc transporter à X\, la topologie quotient de  G/H\, . (On a une bijection continue de X\, -muni de la topologie de départ - sur  G/H\, , qui est un homéomorphisme si X\, est compact).

Soit  \mathbb{R}^n\, muni de sa structure euclidienne habituelle et G=O(n)\, le groupe orthogonal. Ce qui précède s'applique aux situations suivantes :

  • l'ensemble des systèmes orthonormés de k\,

vecteurs de  \mathbb{R}^n\, s'identifie à O(n)/O(n-k)\, . C'est un espace compact, et même une variété (appelée variété de Stiefel).

  • l'ensemble des sous-espaces vectoriels de dimension k\,

s'identifie à O(n)/O(k)\times O(n-k)\, C'est aussi un espace compact et une variété, appelée grassmannienne.

Des considérations géométriques analogues permettent de voir l'ensemble des droites affines de  \mathbb{R}^n\, comme un espace homogène.

Actions de groupes

Le cercle peut aussi s'obtenir comme quotient de \mathbb{R}\, par la relation \mathcal{R}\, définie par x\mathcal{R}y\Longleftrightarrow x-y\in\mathbb{Z}\,

Plus généralement, on dit qu'un groupe topologique \Gamma\, agit continument sur un espace topologique X\, si on a une application continue (\gamma,x)\mapsto \gamma\cdot x de \Gamma\times X\, dans X\, telle que

 \gamma^\prime\cdot(\gamma\cdot x)=(\gamma^\prime\gamma)\cdot x et e\cdot x=x

L'espace quotient par la relation d'équivalence

x\mathcal{R}y\Longleftrightarrow \exists \gamma\in \Gamma, x=\gamma\cdot y

est noté X/\Gamma\, , et appelé espace des orbites de \Gamma\,

Pour éviter des situations trop pathologiques, on suppose souvent que  X\, est localement compact et que l'action de \Gamma\, est propre, c’est-à-dire que l'image réciproque de tout compact K\subset X\, par l'application (\gamma,x)\mapsto \gamma\cdot x est compacte. Si \Gamma\, est un groupe discret (situation fréquente et déjà intéressante), cela revient à dire que l'ensemble des \gamma\, tels que \gamma(K)\cap K\not=\emptyset est fini.

On démontre que le quotient d'un espace localement compact par une action propre est séparé (et localement compact).

Exemples

  • Pour l'action de \mathbb{Z} sur \mathbb{R}\times[-1,1]\,

donnée par n\cdot (x,y)=(x+n,y) l'espace quotient est un cylindre. Pour l'action donnée par n\cdot (x,y)=(x+n,(-1)^ny) , l'espace quotient est un ruban de Möbius.

  • Pour l'action de   \mathbb{Z}^2\, sur \mathbb{R}^2\,

donnée par (m,n)\cdot (x,y)=(x+m,y+n) l'espace quotient est un tore

  • Pour l'action du groupe à deux éléments \{I,\sigma\}\,

sur la sphère S^n\, définie par \sigma.x= -x\, , le quotient est l'espace projectif.

  • Sur \mathbb{R}^2\, , les transformations

(x,y)\mapsto (x,y+1)\, et (x,y)\mapsto (x+1,-y)\, engendrent un groupe \Gamma\, qui agit proprement (c'est un sous-groupe discret du groupe des isométries euclidennes). Le quotient \mathbb{R}^2/\Gamma\, est la bouteille de Klein.

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