Les objectifs d’un troll peuvent être multiples et variés, allant du simple jeu à la volonté d’imposer ses idées, d’amusement pur et simple, ou même à la tentative de détruire l’intérêt d’un forum, ou d’une discussion visée par ses actions, par censure…
Certains forums sont financés par la publicité et ont besoin d’activité pour générer des revenus. Le lancement et l'encouragement de trolls sont alors effectués directement par les gestionnaires du site.
On distingue en général deux catégories intentionnelles, le troll bénin et le troll malin.
Dit aussi « troll newbie », « troll bête », « floodeur », « pulsar »… Désigne simplement un internaute immature dont la conversation, généralement envahissante, n’est ni très pertinente ni très polie et engendre de nombreuses discussions inutiles. Il existe également un parallèle fort avec l’emploi généralisé du langage SMS et des majuscules ainsi que le non-respect de l'orthographe.
Désigne un internaute qui cherche volontairement à saboter les procédés de communication. Il comprend en général très bien le fonctionnement d’Internet et sait qu’il est très facile de s’en servir pour manipuler ou mentir.
Il considère souvent l’espace de discussion sans autre intérêt que celui que peut représenter un jeu de rôle. Le but recherché est alors de faire vivre un personnage imaginaire, de gagner de la considération ou du respect en s’attribuant de fausses compétences ou en marquant des points sur d’autres intervenants arbitrairement considérés comme des adversaires pour le déroulement du « jeu ». L’état d’esprit est proche de celui d’un jeu de rôle. La capacité de régénération agit de la même façon que chez le troll mythique. Certains intervenants utilisent plusieurs personnages virtuels afin de les renforcer entre eux, ou de soutenir le personnage principal. Lorsque le personnage principal et ses intentions sont mis en évidence, et qu’il est banni par les modérateurs ou en perte de prestige, un autre personnage vient se substituer au « mort », tout cela dirigé par un seul internaute.
Outre le fait de se défouler et de flatter son égo, le troll malin sert parfois des objectifs précis tel le marketing, l’intégrisme ou la propagande extrémiste.
Dans le folklore d’Internet et d’Usenet, certains sujets polémiques sont réputés pour les débats sans fin qu’ils engendrent. Ceux-ci, généralement fondés sur des préférences personnelles sur lesquelles il est impossible de trouver un compromis, peuvent être utilisés afin de lancer un troll. Par exemple, parmi les utilisateurs de systèmes UNIX ou GNU, les sempiternelles querelles entre les partisans de l’éditeur de texte vi et ceux de l’éditeur de texte Emacs en font un sujet de troll classique.
Il en est de même pour les préférences en matière d’environnement de bureau pour systèmes X11 (par exemple, les débats comparant GNOME, KDE ou XFCE), pour les préférences en matière d’ordinateur (par exemple, les débats Macintosh contre PC), de console de jeux (par exemple, PS3 contre Wii ou contre Xbox 360), de système d’exploitation (par exemple, Windows contre GNU/Linux ou contre Mac OS), de navigateurs (Internet Explorer contre Firefox ou Safari ou Opera ou Chrome) ou d’écoles (Supinfo, Epitech, Exia, etc.).
Le phénomène n’est pas limité aux sujets relatifs à l’informatique, ainsi chaque grand thème (société, économie, politique, sciences, sexe, racisme…) possède sa panoplie de sujets à trolls, qui finissent par être bien connus des usagers des forums concernés.
La plupart des sites de discussion et des listes de diffusion ont leurs débats-types, tellement ressassés qu’il n’est pas rare de voir des participants crier au troll dès que le sujet est mentionné, prenant parfois au dépourvu un nouvel utilisateur.