La violence à l'école a accédé au statut de marronnier (une actualité périodique : dans le cas de l'éducation, il s'agit par exemple de la rentrée scolaire, des élections des parents d'élèves, du bac (le plus jeune et le plus âgé des candidats etc.).
Une étude consacrée à la couverture par la télévision des incidents de février 1996 montre que les collèges de banlieue sont surreprésentés et que la médiatisation d'un fait divers dépend également de la mobilisation des équipes pédagogiques suite à l'événement.
Les enseignants n'hésitent plus à utiliser les médias dans le bras de fer qui les oppose à l'administration lors des mouvements sociaux (grèves, occupations...). De l'autre côté, le ministère utilise les médias comme "support" pour des "publi-reportages" sur les principaux axes de sa politique. Que ce soit pour les classes relais, les mesures de prévention, ou la mise en place de nouveautés pédagogiques, d'où ce double jeu pervers, où tout le monde accuse les médias d'en rajouter mais chacun essaye de s'en servir dans ses stratégies.
Ainsi en cas de faits divers, alors que la hiérarchie de l'éducation nationale (Recteur, Inspecteur d'académie) donne aux chefs d'établissements la consigne de ne pas communiquer, obligeant les journalistes à se rabattre sur les micro-trottoirs, les enseignants pour leur part s'offusquent de ce que les journalistes n'aient retenu de leurs déclarations que ce qui concerne la violence.
Cette tentation utilitariste oublie que les médias doivent faire face à des contraintes matérielles très fortes dans un marché hyperconcurrentiel. De ce point de vue une actualité dont le traitement favorise un préformatage et une scénarisation comme la violence à l'école, répond aux exigences de rapidité et d'efficacité et réduit le niveau de parasitage chez l'auditeur ou le téléspectateur. Ce dernier intégrant le fait divers dans une problématique plus large : celle de l'augmentation de l'insécurité ou de la délinquance des mineurs.