Vito Volterra | |
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Naissance | 3 mai 1860 Ancône (Italie) |
Décès | 11 octobre 1940 Rome (Italie) |
Nationalité | Italie |
Champs | mathématicien, physicien |
Institution | Université de Pise |
Diplômé | Université de Pise |
Célèbre pour | Équation intégrale de Volterra, Équations de Lotka-Volterra |
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Vito Volterra (né le 3 mai 1860 à Ancône, dans les Marches et mort le 11 octobre 1940 à Rome) était un mathématicien et physicien italien de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
Il est surtout connu pour ses travaux sur les équations intégro-différentielles, la dislocation des cristaux, et en dynamique des populations. Il fut un opposant résolu au fascisme, n'hésitant pas à renoncer aux honneurs académiques par conviction politique.
Volterra est né dans une famille pauvre, issue de la communauté juive d'Ancône (alors rattachée aux États pontificaux). Son père, vendeur de chiffons, est mort alors qu’il n’avait que 2 ans. Sa mère et lui, alors plongés dans la pauvreté, sont allés vivre chez son oncle. Par la suite ils vécurent quelques temps à Turin, puis ils s’intallèrent à Florence alors que Vito était encore très jeune.
Dès 11 ans il commence l’étude des mathématiques. Il étudie la « Géométrie » de Legendre et l’Arithmétique de Bertrand. À 13 ans, après avoir lu le livre de Jules Verne « De la terre à la lune », il cherche à calculer la trajectoire d’un projectile balistique de la Terre vers la Lune en considérant les champs gravitationnels de la Terre et de la Lune. Il développa ainsi une approche visant à considérer une multitude de très courts intervalles de temps à l’intérieur desquels il pouvait faire de plusieurs paramètres des constantes. Il s’agit là des premiers balbutiements du développement des équations intégro-différentielles.
Vito Volterra se passionne pour les mathématiques, mais sa famille, très pauvre, désire le voir démarrer un commerce. Afin de l’en convaincre, ils le mettent en contact avec un cousin, ingénieur civil possédant un doctorat en mathématiques, Edoardo Almagia. Ce dernier, voyant le talent impressionnant du jeune Vito, décide plutôt de l’encourager sur la voie des mathématiques et convainc sa famille de l’y laisser aller. Afin de pallier les problèmes d’aspect monétaire, il offre à Vito, avec l’aide de Rioti, un travail d’assistant au laboratoire de physique de l’université de Florence. Il exerce ce travail tout en poursuivant ses études normales. Il n’est pas encore admis à l’université.
Après ses études à Florence, il entre à l’Université de Pise en 1878. Il obtient son doctorat en physique en 1882, réalisé sous la direction d’Enrico Betti. Sa thèse portait sur l’hydrodynamique et permit de redécouvrir certains résultats de Stokes. Il est nommé professeur en mécanique rationnelle à l'Université de Pise en 1883.
Il s'intéresse dès cette époque aux équations fonctionnelles, et notamment aux opérateurs intégro-différentiels. Il est considéré comme l'un des fondateurs de l’analyse fonctionnelle. À la mort de Betti en 1883, il devient professeur de physique mathématique, toujours à Pise. Il occupe ensuite la chaire de mécanique à Turin, avant d'être nommé à la chaire de physique mathématique à Rome en 1900.
Lors de l'unification de l'Italie, il est un ardent patriote et est nommé sénateur du Royaume d'Italie en 1905. À la même époque, il s'intéresse aux phénomènes de dislocation du cristal.
En 1914, alors que l’Italie se déclare neutre au commencement de la première guerre mondiale, il milite activement pour un engagement dans les forces alliées. Lorsque l’Italie s’engage finalement dans le conflit, il rejoint les forces aériennes italiennes dans le corps des ingénieurs, et travaille à l’amélioration technologique de la guerre aérienne. Il travaille au développement des dirigeables avec le général Douhet, étudie les possibilités d’armer les engins aériens et de remplacer l’hydrogène inflammable par de l’hélium. Il travaille également à l’amélioration des modèles d’avions.
Après la guerre, vers les années 1925, il se tourne vers l’application des mathématiques à la biologie, et notamment à la dynamique des populations. Il est à l’origine du modèle prédateurs et proies.
En 1922, il s’oppose au régime fasciste de Benito Mussolini. Il est l’un des signataires de la « Déclaration intellectuelle ». En 1931, il refuse de signer le serment d’allégeance et doit alors démissionner de son poste universitaire, et part à l'étranger. Il se voit retirer tous ses privilèges et reconnaissances dans les universités italiennes (1931) et à l'Accademia dei Lincei. Il revient à Rome juste avant sa mort en 1940.