Wasmannia auropunctata | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Arthropoda | ||||||||
Sous-embr. | Hexapoda | ||||||||
Classe | Insecta | ||||||||
Sous-classe | Pterygota | ||||||||
Infra-classe | Neoptera | ||||||||
Ordre | Hymenoptera | ||||||||
Sous-ordre | Apocrita | ||||||||
Super-famille | Vespoidea | ||||||||
Famille | Formicidae | ||||||||
Sous-famille | Myrmicinae | ||||||||
Genre | Wasmannia | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Wasmannia auropunctata (Roger, 1863) | |||||||||
Synonymes | |||||||||
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Wasmannia auropunctata (aussi appelé petite fourmi de feu ou fourmi électrique, en raison de piqûre très urticante) est une espèce de fourmi invasive pouvant former des supercolonies. Originaire de l'Amérique du sud, elle se trouve sur de nombreux continents.
Des chercheurs français et suisses expliquent l'étrange stratégie reproductive de Wasmannia auropunctata. Dans ce mode de reproduction jamais observé auparavant, les mâles sont les clones de leur père et les reines sont les clones de leur mère.
« Chez la plupart des espèces de fourmis, les reines fabriquent deux types d'œuf », explique Denis Fournier, premier auteur de l'étude et chargé de recherche au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) de Belgique. « Certains, dits haploïdes, non fécondés, produisent des mâles tandis que d'autres, dits diploïdes, sont fécondés et produisent soit des reines, soit des ouvrières ». Mais chez la petite fourmi de feu, les reines ont, peu à peu, appris à se passer de la semence des mâles pour engendrer d'autres reines, transmettant ainsi la totalité de leur patrimoine génétique à la génération suivante de femelles reproductrices.
Du coup, les mâles ne transmettent plus leurs gènes qu'aux ouvrières, qui, stériles, ne peuvent assurer la pérennité de ce patrimoine génétique. Pour contrecarrer cet « hégémonisme génétique » des reines, les mâles ont dû ruser. Les mâles fécondent les ovules haploïdes et une fois la fécondation effectuée, l'ADN du mâle élimine celui de la femelle. L'œuf en question engendre, en définitive, un clone du mâle l'ayant fécondé.
Chez Wasmannia auropunctata, tout ou presque se passe donc comme si les mâles et les femelles appartenaient à deux espèces différentes. Cependant, même si ce divorce, consommé de longue date, les place sur deux branches distinctes de l'arbre de l'évolution, mâles et reines ont malgré tout besoin l'un de l'autre. Leurs gènes se mêlent pour engendrer les ouvrières. Bien que stériles, ces dernières n'en assurent pas moins l'organisation sociale de l'espèce et le bon fonctionnement des colonies.
Sans être finaliste, on pourrait y voir une des explications du fait que, bien que pourvues d'ailes dans leur jeunesse, les reines et les mâles ne font jamais de vol nuptial. De plus, il a été montré que les reines survivent mal sans l'aide de quelques ouvrières (qui n'ont pas d'ailes).