Même si le temps est clément dans l’œil et les vents légers, c’est un endroit particulièrement dangereux en mer. Les vents maximums du cyclone se retrouvent dans le mur de l’œil où ils poussent sur la surface d’eau et forment des vagues de grande amplitude. Ces vagues se déplacent cependant dans la direction générale du vent et n’interfèrent pas l’une avec l’autre. Par contre, les vagues qui pénètrent dans l’œil, depuis le mur, se dirigent l’une vers l’autre et peuvent former des crêtes énormes en se rencontrant.
Ces vagues scélérates peuvent facilement submerger un navire. La hauteur maximale que peuvent atteindre ces vagues n’est pas entièrement connue mais près du mur de l’œil de l’ouragan Ivan, on a enregistré une amplitude de 40 mètres entre le creux et la crête d’une de celles-ci. De plus, ces vagues s’ajoutent à l’onde de tempête, un rehaussement de la houle causé par la pression du système.
Une erreur commune lors du passage de l’œil sur terre est, pour les résidents, de sortir inspecter les dommages en pensant que la tempête est terminée. Ils sont ensuite surpris par le retour du mur de l’autre côté du cyclone. Les services météorologiques déconseillent donc aux personnes dans les régions où passe un cyclone tropical de quitter les abris avant de recevoir un message des autorités indiquant la fin de l’alerte cyclonique.
Les nuages convectifs des cyclones tropicaux (des cumulonimbus) sont organisés en bandes longues et étroites orientées parallèlement aux vents horizontaux. Ces vents sont affectés par la circulation cyclonique et s'enroulent en spirale autour du centre de ladite circulation. Ainsi, les bandes s'organisent en spirale convergeant vers le centre du cyclone.
Les bandes sont le siège de forts mouvements de convection :
La subsidence de l'extérieur des bandes spiralées se concentre dans un petit périmètre au centre du cyclone. L'air froid de la haute troposphère, en descendant, s'échauffe et s'assèche. Cette subsidence se concentre sur la partie concave de la bande spiralée, car le réchauffement est plus important de ce côté des bandes. L'air maintenant chaud s'élève, diminuant la pression atmosphérique. La pression chutant dans la concavité des bandes, les vents tangentiels s'intensifient. Alors les bandes convectives convergent vers le centre cyclonique en s'enroulant autour. Le résultat est la formation d'un œil et d'un mur de l'œil.
Les cyclones tropicaux manifestent des épisodes de renouvellement du mur de leur œil. En général ceux-ci se produisent dans les cyclones ayant des vents de plus de 185 km/h. Voici le déroulement d'un cycle :
La hausse de pression résultant de la dissipation du mur de l'œil intérieur, plus rapide que la chute de pression engendrée par l'intensification du mur de l'œil externe, affaiblit le cyclone momentanément et est souvent suivi d'une intensification. La plupart des cyclones tropicaux intenses vivront un ou plusieurs de ces cycles. L'ouragan Allen, par exemple, en 1980 a connu plusieurs cycles de renouvellement qui l'on fait osciller entre les catégories 3 et 5 de l'échelle de Saffir-Simpson et l'ouragan Juliette de 2001 est l'un des rares cas documentés de mur triple