La biodiversité est la diversité naturelle des organismes vivants. Elle s'apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces, des populations et celle des gènes dans l'espace et dans le temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...), ainsi que l'organisation (Une organisation est) et la répartition des écosystèmes aux échelles biogéographiques.
Le maintien de la biodiversité est une composante essentielle du développement durable.
Le mot « biodiversité » est un néologisme composé à partir des mots bio (du grec βίος / bios, « vie ») et diversité.
Au Sommet de la Terre (La Terre est la troisième planète du Système solaire par ordre de distance...) de Rio (1992), sous l'égide de l'ONU, au travers d'une convention mondiale sur la biodiversité, tous les pays (Pays vient du latin pagus qui désignait une subdivision territoriale et tribale d'étendue...) ont décidé de faire une priorité de la protection et restauration de la diversité du vivant, considérée comme une des ressources vitales (Les Vitales sont un ordre de plantes dicotylédones. Cet ordre a été réintroduit...) du développement durable.
Puis le sommet européen de Göteborg en 2001, dans l’accord sur une Europe durable pour un monde (Le mot monde peut désigner :) meilleur s'est fixé (pour l'Europe) un objectif plus strict : arrêter le déclin de la biodiversité en Europe d’ici 2010 (année mondiale de la biodiversité pour l'ONU).
Le Programme des Nations unies pour l'environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) a annoncé le 12 novembre 2008 la création (au printemps (Le printemps (du latin primus, premier, et tempus, temps, cette saison marquant autrefois le...) 2010 ?) d'un groupe intergouvernemental d'experts sur la biodiversité, qui sera probablement nommé Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES), sur le modèle du GIEC qui, lui, s'occupe du climat (Le climat correspond à la distribution statistique des conditions atmosphériques dans une...).
L'expression biological diversity a été inventée par Thomas Lovejoy en 1980 tandis que le terme biodiversity lui-même a été inventé par Walter G. Rosen en 1985 lors de la préparation du National Forum on Biological Diversity organisé par le National Research Council en 1986 ; le mot « biodiversité » apparaît pour la première fois en 1988 dans une publication, lorsque l'entomologiste américain E.O. Wilson en fait le titre du compte rendu (Le rendu est un processus informatique calculant l'image 2D (équivalent d'une photographie)...) de ce forum. Le mot « biodiversity » avait été jugé plus efficace en termes de communication (La communication concerne aussi bien l'homme (communication intra-psychique, interpersonnelle,...) que « biological diversity ».
Depuis 1986, le terme et le concept sont très utilisés parmi les biologistes, les écologues, les écologistes, les dirigeants et les citoyens. L'utilisation du terme coïncide avec la prise de conscience de l'extinction (D'une manière générale, le mot extinction désigne une action consistant à éteindre quelque...) d'espèces au cours des dernières décennies du XXe siècle.
En juin 1992, le sommet planétaire (Un planétaire désigne un ensemble mécanique mobile, figurant le système solaire...) de Rio de Janeiro (Rio de Janeiro est une mégapole située dans le sud-est du Brésil. C'est également la capitale...) a marqué l'entrée en force (Le mot force peut désigner un pouvoir mécanique sur les choses, et aussi, métaphoriquement, un...) sur la scène internationale de préoccupations et de convoitises vis-à-vis de la diversité du monde vivant. Au cours de la Convention sur la diversité biologique qui s'est tenue le 5 juin 1992, la diversité biologique a été définie comme :
« La variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes. »
— Article.2 de la Convention sur la diversité biologique, 1992
Selon le point (Graphie) de vue (La vue est le sens qui permet d'observer et d'analyser l'environnement par la réception et...) précédemment défini, il ne peut y avoir de mesure unique objective de la biodiversité, mais uniquement des mesures relatives à des tendances ou objectifs précis d'utilisation ou d'application. On devrait parler donc plutôt d'« indices » de biodiversité que de véritables indicateurs. Ils commencent à être relevés à l'échelle mondiale, par des observatoires de la biodiversité, dans le cadre notamment de l'Imoseb.
Les conservationnistes cherchent à évaluer quantitativement et qualitativement une valeur, reconnue par ceux pour qui ils font cette estimation, et élément d'aide à la décision pour les espèces ou habitats ayant besoin (Les besoins se situent au niveau de l'interaction entre l'individu et l'environnement. Il est...) de protection. D'autres cherchent une mesure plus facilement défendable d'un point de vue économique, permettant de garantir le maintien de l'utilisation (dont pour les générations futures) de la biodiversité et de ses possibilités d'évolution, en assurant la protection de l'environnement dans un monde en constante évolution.
Les biologistes accordent une importance croissante à la diversité génétique (La diversité génétique est une caractéristique décrivant le niveau de...) et à la circulation (La circulation routière (anglicisme: trafic routier) est le déplacement de véhicules automobiles...) des gènes. L'avenir étant inconnu, nul ne peut savoir quels gènes seront les plus importants pour l'évolution. Il y a donc consensus sur le fait que le meilleur choix de conservation de la biodiversité est d'assurer la sauvegarde (En informatique, la sauvegarde (backup en anglais) est l'opération qui consiste à...) du plus large pool génétique (La génétique (du grec genno γεννώ = donner naissance) est...) possible sur des habitats suffisamment représentatifs et interconnectés pour que les échanges de gènes restent possibles.
Certains considèrent cette approche comme parfois inadéquate et trop restrictive, notamment parce qu'elle ne prend pas en compte les fonctions aménitaires et culturelles de la biodiversité.
Une étude récente montre que le déclin des papillons dans une zone donnée (Dans les technologies de l'information, une donnée est une description élémentaire,...) est lié à celui de la biodiversité dans cette même zone. La présence ou l'absence de papillons serait donc un bon indice de mesure de la biodiversité.
La biodiversité doit d'une part être considérée en tant que processus dynamique (Le mot dynamique est souvent employé désigner ou qualifier ce qui est relatif au mouvement. Il...), dans sa dimension (Dans le sens commun, la notion de dimension renvoie à la taille ; les dimensions d'une pièce...) temporelle. Elle est un système en évolution constante, du point de vue de l'espèce autant que celui de l'individu (Le Wiktionnaire est un projet de dictionnaire libre et gratuit similaire à Wikipédia (tous deux...). La demi-vie (La demi-vie est le temps mis par une substance (médicament, noyau radioactif, ou autres) pour...) moyenne (La moyenne est une mesure statistique caractérisant les éléments d'un ensemble de...) d'une espèce est d'environ un million (Un million (1 000 000) est l'entier naturel qui suit neuf cent quatre-vingt-dix-neuf...) d'années et 99% des espèces qui ont vécu sur terre sont aujourd'hui éteintes.
Elle peut aussi être considérée dans sa composante spatiale : la biodiversité n'est pas distribuée de façon régulière sur terre. La flore (La flore est l'ensemble des espèces végétales présentes dans un espace...) et la faune diffèrent selon de nombreux critères comme le climat, l'altitude (L'altitude est l'élévation verticale d'un lieu ou d'un objet par rapport à un niveau...), les sols ou les autres espèces (critères que l'homme (Un homme est un individu de sexe masculin adulte de l'espèce appelée Homme moderne (Homo...) modifie de plus en plus fortement et rapidement).
La systématique (En sciences de la vie et en histoire naturelle, la systématique est la science qui a pour...) explore la biodiversité dans sa capacité à distinguer un organisme ou un taxon d'un autre. Elle est confrontée aux problèmes de temps et de nombre : 1,75 million d'espèces ont été décrites, alors les estimations vont de 3,6 à plus de 100 millions d'espèces. La systématique n'est qu'un des aspects de la biodiversité, néanmoins utile à la compréhension des écosystèmes, de la biosphère (La notion de biosphère désigne à la fois un espace et un processus auto-entretenu (jusqu'à ce...) et de leurs fonctions et interactions.
Groupe | Mayr et al. (1953) | Barnes (1989) | May (1988) | May (1990) | Brusca & Brusca (1990) |
Protozoaires | — | — | 260 000 | 32 000 | 35 000 |
Porifères | 4 500 | 5 00 | 10 000 | — | 9 000 |
Cnidaires | 9 000 | 9 000 | 10 000 | 9 600 | 9 000 |
Platyhelminthes (Le groupe des plathelminthes (ou Platyhelminthes, du grec platus, « large » et...) | 6 000 | 12 700 | – | – | 20 000 |
Rotifères | 1 500 | 1 500 | – | – | 1 800 |
Nématodes | 10 000 | 12 000 | 1 000 000 | – | 12 000 |
Ectoproctes | 3 300 | 4 000 | 4 000 | – | 4 500 |
Echinodermatas | 4 000 | 6 000 | 6 000 | 6 000 | 6 000 |
Urochordata | 1 600 | 1 250 | – | 1 600 | 3 000 |
Vertébrés (Les vertébrés forment un sous-embranchement du règne animal. Ce taxon, qui dans sa...) | 37 790 | 49 933 | 43 300 | 42 900 | 47 000 |
Chélicérates | 35 000 | 68 000 | 63 000 | – | 65 000 |
Crustacés (Les crustacés (Crustacea) sont des arthropodes, c'est-à-dire des animaux dont le corps...) | 25 000 | 42 000 | 39 000 | – | 32 000 |
Myriapodes | 13 000 | 10 500 | – | – | 13 120 |
Hexapodes | 850 000 | 751 012 | 1 000 000 | 790 000 | +827 175 |
Mollusques | 80 000 | 50 000 | 100 000 | 45 000 | 100 000 |
Annélides | 7 000 | 8 700 | 15 000 | – | 15 000 |
Certains groupes (virus, bactéries (Les bactéries (Bacteria) sont des organismes vivants unicellulaires procaryotes, caractérisées...), lichens, pico et nano-plancton, micro-invertébrés..) sont très mal connus : ils forment ce qu'on appelle la « biodiversité négligée » et représentent 80 % des espèces vivantes à découvrir. Faire des estimations, même prudentes, reste tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) de même très délicat.
Groupe | Espèces déjà décrites | Espèces à décrire | |
---|---|---|---|
Estimation la plus haute | Estimation probable | ||
Virus (Un virus est une entité biologique qui nécessite une cellule hôte, dont il utilise...) | 5 000 | 500 000 | 500 000 |
Bactéries | 4 000 | 3 000 000 | 400 000 |
Champignons | 70 000 | 1 500 000 | 1 000 000 |
Protozoaires | 40 000 | 100 000 | 200 000 |
Végétaux | 250 000 | 500 000 | 300 000 |
Vertébrés | 45 000 | 50 000 | 50 000 |
Nématodes | 15 000 | 1 000 000 | 500 000 |
Mollusques | 70 000 | 200 000 | 180 000 |
Crustacés | 40 000 | 150 000 | 150 000 |
Arachnides | 75 000 | 1 000 000 | 750 000 |
Insectes (Insectes est une revue francophone d'écologie et d'entomologie destinée à un large...) | 950 000 | 100 000 000 | 8 000 000 |
Nombre d'espèces restent donc à découvrir, à un rythme qui différera selon les groupes zoologiques. Ainsi, chez les oiseaux (graphique 3, voir ci-dessous), il a fallu 87 ans pour découvrir la moitié des espèces aujourd'hui connues et 125 ans pour l'autre moitié. Ce qui indique que les espèces sont de plus en plus difficiles à découvrir. Dans le cas des arachnides et des crustacés (graphique 4, voir ci-dessous), on a découvert en seulement dix ans (de 1960 à 1970), autant d'espèces que depuis 1758, soit 202 ans. Cela indique qu'il existe encore de nombreuses espèces communes encore inconnues mais aussi qu'en découvrir de nouvelles sera de plus en plus difficile.