Le but de cet article est de:
La structure d'anneau sera juste esquissée.
On sait déjà que l'ensemble des entiers naturels
C'est pourquoi on va partir de la notion naïve d'entier relatif, que l'on suppose déjà connue, pour construire l'objet mathématique correspondant. Si on veut définir − 2 avec des entiers naturels, on a envie de le voir comme 0 − 2, ou comme 5 − 7, ou ... ; bref, on a envie de le voir comme la différence de deux entiers naturels. Cela pose une difficulté, car on voit d'une part que l'écriture n'est pas unique, et d'autre part, que cela fait intervenir une opération, la soustraction, qui n'a aucun sens avec les entiers naturels!
On va donc considérer des paires d'entiers, de la forme (n1,n2), et considérer que la paire (n1,n2) correspond à l'entier relatif naïf n1 − n2; et comme on a vu qu'il n'est pas raisonnable de prendre
Pour cela, on va définir sur
Les relations d'équivalences sont faites pour quotienter; on définit donc:
On dispose maintenant de l'ensemble des entiers relatifs; il reste à définir l'addition sur ces derniers: pour cela, on ne dispose que de la définition sur les entiers; on va donc d'abord définir une opération sur les paires d'entiers, et comme elle sera compatible avec la relation R, elle donnera une opération sur les entiers relatifs!
On définit la somme de deux paires d'entier ainsi: (n1,n2) + (n1',n2') = (n1 + n1',n2 + n2'); cette opération est visiblement déjà commutative, associative et d'élément neutre (0,0) sur les paires d'entiers; elle passe clairement au quotient, pour donner sur
Il ne reste donc qu'à trouver un opposé à tout entier relatif; mais ceci est immédiat: si (n1,n2) représente un entier relatif dans les paires d'entiers, on a (n1,n2) + (n2,n1) = (n1 + n2,n1 + n2) où (n1 + n2,n1 + n2) est équivalent à (0,0), donc la classe d'équivalence de (n2,n1) est opposée à la classe d'équivalence de (n1,n2)...
On va montrer qu'il y a un morphisme de monoïdes injectif de
Soit n un entier naturel; on lui associe la classe de la paire (n,0). On voit alors que:
par ailleurs, on voit bien que cette application est injective, puisque demander que les classes de (n,0) et (n',0) soient égales, c'est justement demander que n = n'!
Tout couple d'entiers naturels (n ; m) se trouve dans l'un de ces trois types de classes
Or l'ensemble des classes (d ; 0) est isomorphe à
D'autre part, pour d non nul, les classes (d ; 0) et (0 ; d) sont opposées. En effet, (d ; 0) + (0 ; d) = (d ; d) = (0 ; 0) en terme de classes. On note donc les classes (0 ; d) sous la forme simplifiée (- d).
L'ensemble
On peut alors définir la multiplication comme suit:
Cette opération définie sur
Les égalités
permettent les écritures
Cette écriture permet de prouver que l'anneau est aussi intègre.