Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (Wissembourg) | |||
---|---|---|---|
| |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Alsace | ||
Département | Bas-Rhin | ||
Ville | Wissembourg | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Abbatiale puis Collégiale | ||
Rattaché à | Diocèse de Strasbourg | ||
Style(s) dominant(s) | Gothique | ||
Protection | 1930 | ||
Localisation | |||
| |||
modifier |
L'abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Wissembourg est fondée vers 660 par des nobles austrasiens sur une île de la Lauter. Une charte apocryphe attribue cette fondation au roi Dagobert.
L'abbaye a été richement pourvue et a donc été considérée comme une des abbayes les plus riches du Saint Empire romain germanique.
L'abbatiale est citée dès 661. Il existe une charte du roi Dagobert Ier datant de 623 mais qui est un faux.
Saint Pirmin introduisit la règle de saint Benoît dans l'abbaye en 753. Il est probable que le succès de son entreprise d'introduction de la règle bénédictine dans les monastères d'Alsace, de Souabe et de Suisse est dû à l'appui de Charles Martel.
C'est à la fin du VIIIe siècle qu'y est rédigé le catéchisme de Wissembourg. À la même époque, l'abbé Dragobod avait fait construire une église.
Une église carolingienne est consacrée en 803. Le "Mundat" jouissait de l'immunité royale. À cette époque il y a sur le site du monastère plusieurs églises et chapelles. Quatre prieurés implantés à quelques lieux de l'abbaye, dans les quatre directions, permettent d'en assurer la garde.
C'est à cette époque que le moine Otfried , mort en 875, rédige le Krist, paraphrase versifiée de l'Évangile.
En 882, l'empereur Charles le Gros, à la demande de l'archevêque de Mayence Liutbert, accorde à l'abbaye le droit d'élire elle-même son supérieur.
En 917 et 926, des incursions de Hongrois ou Magyars firent de nombreuses destructions en Alsace.
Adalbert de Magdebourg, ou saint Adalbert, est nommé abbé de Wissembourg en 966 par l'empereur Otton Ier . Il introduisit la réforme de Gorze en 967. Il a été nommé comme premier évêque de Magdebourg en 968.
Hédéric, mort en 967, était l'écolâtre de l'abbaye qui possédait alors une des plus riches bibliothèques monastiques dont les livres se trouvent aujourd'hui à la bibliothèque de Wolfenbüttel.
En 968, l'empereur accorde à l'abbaye le droit d'élire librement son abbé.
En 974 l'abbaye obtint le statut de Reichsunmittelbarkeit, ou Immédiateté impériale. L'abbaye dépend alors uniquement de l'Empire. L'abbé a alors une position plus élevée que l'évêque de Spire dont il dépend.
L'abbaye est attaquée en 985 par le duc de Franconie, Othon de Worms, après la mort de l'empereur Otton II. Un incendie a lieu en 985 qui dévaste l'église.
Le 23 mai 993, sous l'abbatiat de Gerhoh III, l'empereur Otton III accorde à l'abbaye a libre élection de son abbé.
Un autre incendie, en 1004, amène l'abbé Liuthard à reconstruire l'église dont le chœur a été consacré en 1033 par l'évêque Reginhard II von Dillingen, ou Reginbald de Spire. L'église est consacrée en 1073 par l'évêque de Spire, Heinrich von Scharfenberg.
Sous l'abbatiat de Samuel, entre 1056 et 1096, sont entreprises de grandes campagnes de reconstruction. À cette époque est entreprise la construction de la tour occidentale de l'abbatiale comme l'atteste une inscription refaite en 1850 : SACMUEL ABBAS HANC TURIM FECIT. La chapelle du cloître date de la même époque.
En 1079, première mention de la ville de Wissembourg. Les Hohenstaufen sont les avoués du monastère et assurent le développement de la ville.
Au XIIe siècle y est introduit la réforme de Hirsau.
La richesse de l'abbaye au XIIIe siècle va lui permettre d'entreprendre la reconstruction de l'abbatiale dans le style gothique. C'est l'abbé Édelin, entre 1262 et 1293, qui construisit l'église en commençant par le chevet. Le bras Nord du transept et la chapelle du Sauveur ont été consacrés en 1284. Le bras Sud date de la fin du XIIIe siècle. Les travaux de la nef ont dû commencer vers 1280 et s'achever au XIVe siècle. La chapelle Saint-Willibrord est ajoutée à l'ancienne sacristie en 1333, ce qui peut signifier que la nef est terminée à cette date. La galerie méridionale du cloître a été élevée en même temps que la nef.
En 1247, Wissembourg entra dans l'Union des villes Rhénanes avec Colmar, Haguenau et Schlestadt. En 1275, l'arbitrage de l'empereur Rodolphe de Habsbourg a permis de définir les droits respectifs de l’abbé et de la ville. L'empereur accorde à la ville le droit de perception de l'"umgeld" (gabelle du vin), la libre élection du Magistrat, l'usage commun des forêts et des pâturages.
En 1333, pendant l'abbatiat de Jean Ier de Frankenstein, s'éleva un conflit entre la ville et l'abbaye. L'abbé et un certain nombre de moines quitta la ville et demanda l'intervention de l'empereur Louis de Bavière. La sentence est prononcée en octobre 1333 par Hermann de Lichtenberg, évêque de Wurburg. Le Magistrat suivi des habitants doit accueillir le prince-abbé et faire amende honorable à genoux. En 1347, l'empereur Charles IV accorda aux habitants de ne pas être donnés en engagement. Après 1350 va commencer le déclin financier de l'abbaye. La ville a acquis progressivement son indépendance par rapport aux abbés. Elle adhère en 1354 à la "Décapole". En 1358, l'empereur adjoint aux huit patriciens du Magistrat mais en laissant intervenir l'abbé, quatorze membres élus par les tribus.
Les empereurs Sigismond et Frédéric III délièrent, en 1431 et 1442, les bourgeois de la ville du serment de fidélité envers l’abbé qu'ils devaient n vertu des décrets d'Adolphe et d'Albert Ier.
En 1469 se produit la guerre de Wissembourg entre l'abbaye et l'électeur palatin Frédéric Ier qui voulait y imposer une réforme. C'est l'abbaye qui l'emporta en 1471 à la suite d'un accord de paix avec le comte palatin. Cependant la réforme de Bursfeld y est introduite en 1482.
En 1518, l'empereur Maximilien Ier décide que la ville pouvait ibrement désigner le Magistrat sans demander l'accord de l'abbé moyennant de lui verser soixante-cinq florins d'or
Henri Motherer, curé de l'église Saint-Jean, son vicaire, Jean Merkel, Martin Bucer et Georges Kess, commencent à prêcher la Réforme en 1522. L'électeur de Trèves et l'électeur palatin mirent le siège à la ville en avril 1523 obligeant les prédicateurs à quitter la ville.
Guerre des paysans allemands en 1525.
L'abbaye est sécularisée en collégiale en 1524 au moment où la Réforme protestante est introduite dans la ville. En 1546, l'évêque de Spire devient le prévôt du chapitre. Le chapitre est supprimé en 1789. Les chanoines quittèrent la ville en 1790.
La flèche de l'église est détruite pendant la guerre de Trente Ans, puis reconstruite en 1667. Elle est de nouveau détruite par un incendie en 1883 et reconstruite sous sa forme actuelle.