Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse | |
---|---|
| |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Languedoc-Roussillon |
Département | Aude |
Ville | Lagrasse |
Culte | Catholique romain |
Type | Abbaye |
Début de la construction | VIIIe siècle |
Protection | Monument historique |
modifier |
L'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse est une abbaye située dans la commune de Lagrasse dans le département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon. Monastère bénédictin du VIIIe siècle à la Révolution, l'abbaye est rendu à la vie monastique en 2004 : une communauté des chanoines réguliers de la Mère de Dieu rachète le monastère.
L'abbaye fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 23 juillet 1923.
Le monastère primitif, fondé à une date inconnue, est reconstruit par l’abbé Nimphibius en 779. La nouvelle abbaye reçoit la protection de Charlemagne à partir de cette date. Son allégeance jouera un grand rôle dans le rayonnement temporel et spirituel de l'abbaye au cours du IXe siècle au XIe siècle. Ses possessions s’étendent de l’Albigeois jusqu’à Saragosse.
Au cours du XIIe et XIIIe siècles, pendant la répression contre les Cathares, les abbés de Sainte-Marie ont un rôle d’apaisement. C’est grâce à eux que les cités de Béziers et de Carcassonne retrouvent la paix avec le Roi et l’Église. Saint Louis leur en sera reconnaissant.
À partir du XIIIe siècle jusqu'au XVe siècle, l'abbaye connaît une période de déclin à cause de son excès de richesse puis de la guerre de Cent Ans. Une première réforme spirituelle est alors introduite au XIIIe siècle par l'abbé Auger de Gogenx. L'église abbatiale actuelle est profondément remaniée et transformée pour se protéger des pillards et des attaques venus de l'extérieur. Des fortifications sont bâties au XIVe siècle.
Au XVIe siècle, le premier abbé commendataire, Philippe de Lévis, évêque de Mirepoix, entreprend la construction d’un grand clocher qui restera inachevé à sa mort en 1537. Au XVIIe siècle, la vie religieuse refleurit dans sa ferveur avec l’introduction à Lagrasse de la réforme de Saint-Maur en 1663.
Puis au XVIIIe siècle, l’évêque de Carcassonne, Armand Bazin de Bezons, devient Abbé de Lagrasse. Sous son impulsion les monuments monastiques sont rénovés et enrichis d’une cour d’honneur, d’un bâtiment conventuel et d’un cloître de style classique dans un beau grès ocre flammé. Ce chantier offre à Lagrasse l’originalité d’être aujourd’hui une des rares abbayes de la région juxtaposant harmonieusement des parties médiévales et classiques.
En 1792, malgré l’opposition des Lagrassiens, l’État s'empare des bâtiments et les moines sont chassés. Mais cette action engendre une dégradation de l'abbaye. L’édifice est pillé et vendu. Il est alors séparé en deux parties lors de cette vente, acquises par deux propriétaires différents, et cette séparation subsiste encore de nos jours.
En 1894, la Congrégation des Filles de Notre Dame des Sept Douleurs s’installe dans la plus grande partie de l’abbaye et ouvre un orphelinat et une maison de retraite. Puis en 1979, la communauté nouvelle de la Théophanie rachète la grande partie. En 1995, deux Allemands s’installent dans la partie principale. En 2004, les Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu rachètent les bâtiments avec le soutien de Monseigneur Jacques Despierre, alors évêque de Carcassonne. La visite est possible (4 euros tarif plein).
Il s'agit de la partie médiévale en cours de restauration. L’orphelinat des Œuvres sociales des Médaillés militaires occupe cette partie de l’édifice, depuis le début du XXe siècle. La mairie de Lagrasse l'acquiert en 1981. Depuis 2004 elle est propriété du Conseil général de l'Aude qui permet sa visite depuis 2007 ( tarif plein 4 euros).