Royaumont conserve aujourd'hui son apparence d'abbaye médiévale en dépit de la destruction de l'église. Si la plupart des dépendances à vocation agricole ont disparu, les bâtiments subsistants, restaurés au XIXe siècle, permettent de se représenter assez facilement son ancienne structure.
On peut y découvrir le bâtiment des latrines, le bâtiment des moines, les vestiges de l'église, le cloître, le réfectoire des moines, les cuisines et l'aile des convers. On peut par ailleurs apercevoir le palais abbatial du XVIIIe siècle, visible, mais non-ouvert à la visite.
Le bâtiment des latrines était un élément utilitaire situé en marge des principaux bâtiments de la vie monastique. Il est composé de deux vastes pièces situées de part et d'autre d'un canal. Des latrines étaient aménagées au premier étage, communiquant avec le dortoir, et s'évacuaient dans le canal. Avec la diminution du nombre de moines qui rendaient le dispositif inutile, le bâtiment devint l'habitation du prieur au XVIIe siècle. Le bâtiment a connu d'autre remaniements postérieurs : de grandes ouvertures sont aménagées quand le rez-de-chaussée du bâtiment fut transformé en orangerie. Une roue hydraulique fut installée quand l'abbaye fut transformée en filature après la Révolution. La tourelle située à l'extrémité du bâtiment faisait partie d'une construction annexe.
Le bâtiment des moines était constitué en rez-de-chaussée de salles de réunion, et à l'étage de dortoirs. Il fut largement transformé au XIXe siècle quand la filature s'y installa. C'est durant la seconde partie du siècle que les religieuses revenues s'installer à Royaumont en refirent un bâtiment gothique.
La structure de l'église détruite en 1792 se retrouve dans les vestiges de piliers et colonnes. Son élévation est représentée par l'unique tourelle d'escalier du transept qui en subsiste et par les éléments apparaissant sur le mur du cloître. Son ampleur la rapproche plus des cathédrales gothiques que des modestes églises cisterciennes des origines : ses proportions sont proches de celles de la cathédrale de Soissons.
Le cloître constitue le centre de la vie monastique. Celui de Royaumont est un des plus vastes de l'ordre cistercien en France.
Le réfectoire des moines est l'élément le mieux conservé de l'abbaye originelle. Une chaire est située dans le mur occidental de la pièce. Devenu chapelle des religieuses au XIXe siècle, le réfectoire est aujourd'hui consacré à la musique. Un orgue y a été installé à l'occasion des premières saisons musicales.
Les cuisines attenantes ont fait l'objet de nombreuses transformations. Une statue de la Vierge allaitant l'enfant date de Charles V.
L'aile des convers a été habitée par les descendants de la famille Goüin. La position relativement excentrée du bâtiment témoigne de la situation sociale des frères convers au Moyen Âge. Ceux-ci disposaient de leur propre réfectoire et de leur propre dortoir séparé de celui des moines. Ils n'accédaient à l'église que par l'extrémité de la nef alors que les moines accédaient eux directement au chœur de l'église par le bras du transept.
Le palais abbatial se situe au sud des bâtiments monastiques. Il se présente comme un bâtiment massif orné d'une galerie à perron sur trois de ses façades. L'intérieur a été décoré avec un grand raffinement par son architecte, Louis Le Masson, ingénieur du corps royal des ponts et chaussées, disciple de Claude Nicolas Ledoux et professeur d'architecture des enfants royaux. Il est devenu au début du XIXe siècle la propriété des industriels de la filature avant de connaître plusieurs transformations avant de devenir un domaine distinct de l'abbaye.
Un jardin d'inspiration médiévale a été aménagé en juin 2004. Il est labellisé « Jardin remarquable ».