Anémie ferriprive - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Variétés cliniques

Dans le cadre des anémies ferriprives il est possible d'individualiser quelques syndromes particuliers.

1) L'anémie post-hémorragique chronique

Parmi les causes les plus fréquentes de l'anémie ferriprive il faut citer les hémorragies chroniques

a) d'origine digestive : ulcère gastrique, cancer gastrique, hernie de l'hiatus œsophagien, hémorroïdes et ankylostomiase;
b) d'origine gynécologique : ménorragies et métrorragies (une menstruation normale représente en moyenne une perte de 50 mg de fer)
c) dues à une diathèse hémorragique

Les signes permettant de conclure à la persistance des pertes de sang après un épisode hémorragique aigu sont utile à connaître.

2) La chlorose (ou anémie hypochrome de la puberté féminine)

Propre au sexe féminin et survenant chez les adolescentes de 14 à 20 ans, la chlorose était très fréquente au début du XXe siècle mais a aujourd'hui pratiquement disparu. Même sans traitement, le pronostic est bénin. Trois facteurs interviennent dans sa pathogénie :

  • L'établissement des premières règles qui sont quelquefois trop abondantes.
  • La poussée de croissance de la puberté qui va de pair avec un développement parallèle de la masse sanguine et crée à ce moment critique un accroissement momentané des besoins en fer.
  • Un régime très pauvre en fer dû aux habitudes alimentaires. C'est certainement cet élément diététique qui est le plus important dans la cause de la rareté actuelle de ce syndrome.

3) L'anémie dite "hypochrome essentielle" ou la chlorose tardive ou encore la choranémie achylique de Kaznelson

Plus fréquente que la chlorose, elle est, comme elle, pratiquement liée au sexe féminin (9 cas sur 10); cette anémie frappe surtout les femmes entre 30 et 50 ans et est le plus souvent observée dans les classes pauvres.

Sa pathogénie comprend une combinaison en proportions variables des facteurs suivants :

  • des grossesses et allaitements répétés
  • fréquemment l'une ou l'autre affection gynécologique (myome, endométrite, hyperplasie glandulo-kystique) responsable de ménométrorragies chroniques
  • un régime quelquefois déficient en viande
  • l'achlorhydrie (ou du moins l'hyposécrétion) gastrique. Ce dernier facteur se retrouve avec une fréquence particulière. On a d'ailleurs noté le caractère souvent familial de l'affection ainsi que la fréquence avec laquelle, dans les familles atteintes, s'observent des cas d'anémie pernicieuse de Biermer.

4) L'anémie hypochrome de la grossesse

Fréquente, même dans les classes aisées, elle s'observe plus souvent chez les plurigravides que lors d'une première grossesse. Sa fréquence, qui, dans nos régions, dépasse de loin celle de l'anémie hyperchrome de la grossesse, justifie la libéralité avec laquelle on peut administrer le fer aux femmes enceintes pendant la seconde moitié de la grossesse.

En fin de grossesse, on observe une dilution du sang sous action humorale, si bien que l'Hb peut atteindre 120 g·l-1 mais on ne peut la laisser descendre en dessous. De toute façon, la découverte d'une hypochromie pose l'indication formelle pour la thérapeutique martiale.

5) L'anémie hypochrome du nourrisson

Comme le colostrum et le lait sont très pauvres en fer et que la masse sanguine se développe d'une manière très importante au cours de la première année, les réserves du foie, constituées durant la vie fœtale, s'épuisent rapidement après la naissance. Dès que l'alimentation comprend des jus de viande et autres sources de fer, en particulier après la 2de année, le danger d'anémie ferriprive est écarté. On comprend dès lors que l'anémie ferriprive du nourrisson s'observe surtout entre 4 - 6 mois et 2 ans, et que l'anémie soit particulièrement grave et fréquente chez les enfants nés avec des réserves de fer insuffisantes (prématurés, jumeaux) ou trop longtemps soumis à un régime lacté intégral. Même chez les nourrissons normaux le taux de fer sérique accuse une profonde dépression après l'âge de 6 mois : c'est pour cette raison que les pédiatres recommandent de donner du jus de viande et des légumes à partir de cet âge.

6) L'anémie ferriprive des affections gastro-intestinales

Elle peut s'observer dans les affections qui suppriment l'acidité gastrique (gastrectomie, achylies de toute nature) ou interfèrent avec la résorption intestinale (stéatorrhées, fistules gastro-coliques, résections étendues, etc.). Plus souvent cependant ces affections s'accompagnent d'une anémie macrocytaire due, généralement, à une déficience en acide folique. La découverte d'une anémie microcytaire hypochrome chez des sujets rentrant dans cette catégorie devra inciter à rechercher une cause d'hémorragies chroniques (ulcère d'une bouche d'anastomose, cancer, etc.).

7) L'anémie de l'ankylostomiase (ankylostome duodénale)

L'ankylostomiase se manifeste dans une atmosphère chaude et humide, donc dans les pays tropicaux mais aussi dans les mines de charbon. Elle n'entraine de l'anémie que si le régime alimentaire du sujet est pauvre en fer. S'il y a très peu d'ankylostomes, on observe une stimulation de l'érythropoièse mais si, par contre, il y a beaucoup de parasites, on observe une anémie très grave (les ankylostomes mangent littéralement les villosités du duodénum.

Page générée en 0.072 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise