Antoine Ferrein, ne à Frespech (Lot-et-Garonne) le 25 octobre 1693 et mort à Paris le 28 février 1769, est un médecin et anatomiste français.
Sa famille était présente dans l’Agenais depuis de nombreuses générations. Il débuta ses études chez les Jésuites du collège d’Agen. Il les poursuivit ensuite à Cahors, en 1713, où il étudia simultanément le droit, la médecine et la théologie, sans abandonner les mathématiques, auxquelles il s’était consacré entre la classe de philosophie et son départ pour Cahors. La lecture de l’ouvrage de Giovanni Alfonso Borelli, De motu animalium, le conforta dans l’orientation de ses études. Elle lui permit de découvrir très tôt que, pour comprendre le fonctionnement du corps humain, il fallait associer les connaissances de l’anatomie à celles de la physique. Il continua ses études en anatomo-pathologie humaine et animale, à partir de 1714, à Montpellier, où il fut reçu bachelier deux ans plus tard. Il les interrompit pour s’installer en Provence, pour des raisons familiales. Il se fit vite remarquer par le milieu médical marseillais et fut chargé du cours d’anatomo-pathologie, tant à l’Hôtel-Dieu de Marseille qu’à l’école des chirurgiens de l’hôpital des forçats. Il enseignait aussi la chirurgie.
Il revint à Montpellier en 1728, pour finir sa licence, puis accéder au doctorat, le 27 septembre. Il fut nommé pour concourir à une chaire d’anatomie, en 1731, puis 1732, et, bien qu’il ait été classé premier par ses pairs, il ne fut pas retenu par le roi. Il quitta Montpellier pour Paris, la concurrente, pour y enseigner l’anatomie. Des membres influents de la cour lui proposèrent la création d’une troisième chaire à l’Université de Montpellier, mais il refusa et continua à donner des cours d’anatomie, très suivis dans la capitale. Il partit en Italie, fin 1733, en tant que médecin en chef des hôpitaux militaires, poste qu’il avait sollicité, pour y réorganiser la priorité et la qualité des soins. La France de Louis XV était en guerre contre l’Autriche et souhaitait libérer l'Italie du joug autrichien dans le cadre des jeux d’alliance de la guerre de succession de Pologne.
À son retour, en 1735, il fut chargé par le gouvernement d’aller soigner l’épidémie de suette qui sévissait dans le Vexin français. Ayant mis au point un traitement efficace, il fut envoyé au même motif dans la Brie. De retour à Paris, il se présenta à la faculté pour pouvoir exercer dans la ville, fut reçu bachelier le 26 août 1736, en licence en août 1738, puis au doctorat en octobre de la même année. Il fut nommé trois ans plus tard comme anatomiste, à l’Académie des sciences et l’année suivante comme professeur de médecine et de chirurgie au Collège royal. Toujours en 1742, il devint professeur de chirurgie à la Faculté de médecine de Paris. Il y fut également nommé professeur de pharmacie en 1745. On fit enfin appel à lui pour enseigner l’anatomie et la chirurgie au Jardin du roi, en 1751. Deux ans avant sa mort, il perdit la mémoire et ses facultés intellectuelles s’affaiblirent. Il décéda le 28 février 1769, à la suite d’une attaque d’apoplexie. Il fut inhumé à Paris, dans l’église Saint-André-des-Arts.