L'Architecte en Chef des Monuments Historiques Nationaux est, en France, un architecte spécialisé dans la restauration d'un édifice, d'un ensemble monumental ou dans la mise en valeur d'un site, classé pour sa valeur historique, archéologique, esthétique et/ou paysagère.
Il y a en France quarante sept architectes en chef (23/04/2010), parfois dénommés par le sigle ACMH. Dans le cadre de la rénovation de la profession due à l'harmonisation européenne, le nombre d'A.C.M.H. est destiné à monter à 75, à plus ou moins court terme.
Leur statut original en fait à la fois des agents de la fonction publique et des professionnels libéraux de droit privé.
Le service français des monuments historiques voit le jour en 1830 avec la nomination d’un inspecteur général, Ludovic Vitet, auquel succède l’écrivain et historien Prosper Mérimée ; en 1837, la Commission des monuments historiques est créée.
Les premiers architectes auquel la commission prend, en 1840, la décision de confier la direction des travaux les plus importants sont ceux qui s'étaient fait remarquer par l'intérêt qu'ils portaient aux édifices du moyen-âge. Après ceux-ci sont cooptés par leurs maîtres, après avoir fait leurs preuves comme collaborateurs d’agence puis comme inspecteurs des travaux. La commission appela également de jeunes architectes que « recommandaient les études spéciales et qui se montraient passionnés pour l'histoire des monuments des siècles passés» (Du Sommerard).
Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, malgré son influence, avait réclamé sans succès la création d’un enseignement de l’architecture médiévale : il ne sera créé qu’en 1887 par Anatole de Baudot, au Palais du Trocadéro à Paris, suivi en 1893 du premier concours de recrutement des architectes en chef des monuments historiques (ACMH).
Le premier concours d'architecte des Monuments fut annoncé le 28 juillet 1893, il amena l'admission, le 5 mars 1894 de MM. Benouville, Nodet et Roy. Le 30 mars 1897, le ministre décide que les architectes attachés à la Commission prendrons le titre de Architecte en chef des Monuments historiques, ils seront placés à la tête d'une région, ce ne sont plus les chantiers dont on leur confie la direction, ce les monuments eux-mêmes qu'on les charge de surveiller.
À la suite de la séparation des Églises et de l’État, intervenue en 1905, et la suppression du ministère des Cultes, le corps des architectes diocésains, chargé des travaux sur les cathédrales, est rattaché à celui des monuments historiques.
En 1907, un décret organise le corps des architectes en chef des monuments historiques : ceux-ci se voient attribuer une circonscription géographique et sont, un temps, secondés par des architectes ordinaires qui assurent l’entretien des monuments et le suivi des chantiers de travaux. À partir de 1946, le strict entretien des monuments historiques et de leurs abords, est confié aux architectes des bâtiments de France dont le corps vient d’être créé. En 1991, la mise en extinction du corps des architectes des bâtiments civils et palais nationaux conduit à affecter, au corps des architectes en chef, les bâtiments de l’État classés au titre des monuments historiques. La mention « nationaux » (ACMHN) a été ajoutée par l’arrêté du 12 décembre 2005 (J.O.R.F. du 30).
Les missions des architectes en chef se sont adaptées à l’extension progressive de la notion de patrimoine et de monument historique à de nouvelles catégories d’immeubles (patrimoine urbain, industriel, maritime, des jardins), à des édifices qui appartiennent à des époques de plus en plus récentes et emploient de nouveaux types de matériaux (constructions en fer, en ciment ou béton armé, en verre …).