Le premier projet d'architecture constructiviste, et peut-être le plus célèbre, fut en 1919 la proposition pour le quartier général du Komintern de Saint-Petersbourg par le futuriste Vladimir Tatline, souvent appelé Monument à la Troisième Internationale ou tour Tatline. Bien que restée une architecture de papier, ses matériaux (verre et acier), son esprit futuriste et son penchant politique (les mouvements de ses volumes internes symbolisaient la révolution et la dialectique) donnèrent le ton des projets architecturaux des années 1920.
Un autre célèbre projet constructiviste précoce fut la tribune mobile pour Lénine de El Lissitzky (1920). Pendant la guerre civile russe, le groupe UNOVIS réuni autour de Kasimir Malevitch et El Lissitzky dessina des projets variés, réalisant le mariage contre nature du Suprématisme et ses abstraction non-objectives, avec des finalités plus utilitaristes, créant ainsi des villes idéales constructivistes — voir aussi la Prounen-Raum d'El Lissitzk ou la cité dynamique (1919) de Gustav Klucis. Avec ces travaux et ceux de Tatline, les constituants du Constructivisme peuvent apparaître comme une adaptation de différentes formes de constructions technologiques occidentales, comme les prouesses d'ingénierie de Gustave Eiffel ou les gratte-ciel de New York et Chicago, à une nouvelle société collectiviste.
Les nouvelles formes inventées par les constructivistes commencèrent à symboliser le projet d'une nouvelle vie, même dans ses aspects les plus quotidiens, dans l'Union soviétique de l'ère NEP. Des bâtiments d'état furent construits, comme l'énorme complexe Gosprom à Kharkov (dessiné par Serfimov, Folger et Kravets en 1926–28) qui fut rapporté dans le livre de Reyner Banham Theory and Design in the First Machine Age comme étant, avec le bâtiment du Bauhaus de Dessau, l'œuvre moderniste la plus importante en taille des années 1920. Parmi d'autres réalisations remarquables on trouve la parabole en aluminium et la cage d'escalier en verre du planétarium de Moscou par Mikhail Barsch et Mikhail Sinyavsky en 1929.
Le popularité de cette nouvelle esthétique mena les architectes traditionalistes à adopter le Constructivisme, telle la centrale électrique MoGES d'Ivan Zholtovsky en 1926 ou les bureaux Narkomzem d'Alekseï Chtchoussev, tous les deux à Moscou. De même la tour Choukhov de l'ingénieur Vladimir Choukhov fut souvent considérée comme une œuvre d'avant-garde et fut gratifiée dans le journal de Walter Benjamin à Moscou de « structure sans équivalent à l'ouest. » Choukhov a aussi collaboré avec Constantin Melnikov sur le garage pour bus de Bakhmétevsky et le garage de la rue Novo-Ryazanskaïa. La plupart de ces bâtiments apparaissent dans le film de Sergei Eisenstein la Ligne générale qui montre aussi une ferme collective en maquette conçue par Andrey Burov.
Un objectif central des constructivistes fut d'instiller un esprit d'avant-garde dans la vie de tous les jours. À partir de 1927 ils travaillèrent sur des projets de maisons pour travailleurs, équipements collectifs de loisir généralement implantés dans l'enceinte des usines. Les plus célèbres sont les clubs Kaoutchouk, Svoboda et Roussakov dessinés par Constantin Melnikov, le club Likatchev des frères Vesnine et le club Zouïev d'Ilya Golossov.
Parallèlement à cette incursion dans le quotidien, il y eut des projets plus baroques comme l'Institut Lénine d'Ivan Leonidov, une œuvre high-tech qui soutient la comparaison avec Buckminster Fuller. Cet institut consistait en une bibliothèque, un planétarium et un dôme de gratte-ciel, tous reliés entre eux par un monorail ; ou le très sérieux projet de ville volante de Georgii Kroutikov qui, comme son nom l'indique, est une ville dont les bâtiments volent dans les airs. La maison Melnikhov et le garage à bus de Bakhemtevsky sont des exemples intéressants des tensions entre l'individualisme et l'utilitarisme dans le Constructivisme.
Il y eut aussi les projets de gratte-ciel suprématistes appelés architektons de Kasimir Malevitch, Lazar Khikeidel et Nikolaï Suetin. L'élément fantastique trouve aussi son expression dans le travail de Iakov Tchernikhov qui publia plusieurs livres de compositions expérimentales — le plus connu étant Fantaisies d'architecture (1933) — lui valant le qualificatif de « Piranèse soviétique ».