Architecture de l'Égypte antique - Définition

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Introduction


Périodes
Art de Nagada
Art de l'époque thinite
Art de l'Ancien Empire
Art du Moyen Empire
Art amarnien
Techniques
Gravure
Symbolisme
Couleurs
Objets

L'art architectural de l'Égypte antique a duré environ 3500 ans et de ce fait a subi des évolutions mais également des influences extérieures. Il n'y a donc pas une architecture égyptienne mais des architectures. En effet, l'art architectural de l'ancienne Égypte s'applique aussi bien aux habitations rurales ou citadines qu'aux palais royaux ou aux temples divins.

L'architecture cultuelle (temples et monuments funéraires) égyptienne conçoit les choses avec la notion d'éternité, qui doit durer au fil du temps. Ces notions sont liées aux phénomènes célestes et au culte des morts. De là dérive l'utilisation de deux types de matériaux : tout d'abord des matériaux périssables (briques ou bois) pour les simples habitations, puis la pierre, utilisée pour les constructions devant durer indéfiniment, granite, calcaire fin de Tourah ainsi que l'utilisation de lapis-lazuli pour la décoration.

Architecture cultuelle

Temple
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Les origines

Les premiers lieux de culte de l'Égypte antique semblent être de simples alignements de pierres ayant quelques rapports avec l'observation des cycles solaires. De tels alignements ont été retrouvés à Nabta et dateraient de 6000 à 6500 ans avant notre ère.

D'autres découvertes dans des sites plus récents montrent une évolution de l'architecture vers 3500 avant notre ère. D'après les vestiges de Hiérakonpolis, il semble en effet que les premiers sanctuaires égyptiens aient été réalisé à l'aide de bois. Déjà, les principaux symboles comme les oriflammes étaient présents.

L'évolution pendant les premières dynasties

Le temple bas de Khéphren à Gizeh
Le complexe pyramidal de Djéser à Saqqarah

L'observation des premiers complexes funéraires d'Abydos ou de celui de Djéser à Saqqarah permettent de restituer l'organisation générale des temples des premières dynasties. En règle générale, une enceinte rectangulaire est percée de portes à l'extrémité d'un de ses côtés, par lesquelles on accède au complexe. Cette structure est bien visible à Saqqarah, au complexe de Djéser.

C'est grâce aux complexes funéraires que l'on peut retracer l'évolution de l'architecture des temples égyptiens. Effectivement, agrandissements et remplacements des premiers temples par des souverains plus tardifs rendront les observations directes de monuments très anciens rares.

Quoi qu'il en soit, un important changement a lieu pendant cette période : les constructions qui autrefois se faisaient en briques crues se font alors en pierre de taille. Les blocs du complexe funéraire de Djéser sont relativement petits et rappellent la période de transition entre la maîtrise des gros volumes de pierres et celle des petits volumes de briques. Il est probable que cette modification se soit faite après la prise de conscience des égyptiens de la périssabilité des briques non cuites et l'affirmation d'une religion dans laquelle la conservation du corps pour l'éternité est une des composantes importantes.

Une fois le principe de la pyramide adopté par les souverains égyptiens comme monument funéraire, les techniques de constructions se modifient et les égyptiens de l'époque apprennent alors à manier de plus gros volumes. Si ces volumes se retrouvent très bien dans les dalles des chambres de décharge de la pyramide de Khéops, mais également dans les voûtes de soutien des pyramides à texte, ils n'y sont pas moins présents dans les temples proprement dits. Ainsi, les temples bas et haut de la pyramide de Khéphren sont-ils faits d'énormes monolithes en guise de piliers.

Le Moyen Empire ou l'élaboration de l'élégance

Le reposoir de la barque ou Chapelle blanche de Sésostris Ier
Temple de Montouhotep II à Deir el-Bahari

Comme l'art de l'époque, la construction du Moyen Empire atteint des sommets. Sous Sésostris Ier, le temple rend une forme plus rigoureuse, marquée par la symétricité par rapport à l'axe principal de l'édifice. La chapelle blanche est sans doute l'exemple absolu de l'architecture cultuelle de l'époque, grâce à la finesse de sa décoration et de son architecture. L'époque n'en est pas moins ouverte à de nouvelles formes, comme le complexe mortuaire de Montouhotep II à Deir el-Bahari qui voit l'apparition des colonnades et du plan incliné, ainsi que la création des premiers spéos. Globalement, les portiques se généralisent puisqu'on en retrouve d'une part à Deir el-Bahari mais également à Karnak.

C'est également pendant cette période que le temple de Karnak prend de l'importance puisqu'on y retrouve de nombreuses constructions, notamment les fondements du temple actuel, préparant ainsi le terrain aux souverains du Nouvel Empire qui feront de Karnak leur principal lieu de travaux.

Cette période de mutations s'éteint dans les troubles, mais prépare à l'éclat du Nouvel Empire.

Le Nouvel Empire

Étant une période de prospérité, le Nouvel Empire permet aux souverains de se consacrer à la construction de temples et de monuments. Le chantier de prédilection de ces souverains est sans aucun doute Karnak, qui sera agrandi durant presque toute cette période. D'un point de vue architectural, on assiste à l'élaboration du temple type comprenant :

  • un pylône, déjà utilisé dans les complexes funéraires de l'Ancien Empire, dont la façade est orné d'oriflammes précédé ou non par :
    • une paire d'obélisques
    • un dromos
  • une cour péristyle
  • une salle hypostyle
  • un reposoir de la barque
  • un sanctuaire ou Naos
  • des dépendances, à savoir :
    • entrepôts
    • habitations des prêtres
    • greniers, etc.

La domination de l'Égypte se faisant de plus en plus importantes en Nubie, de nouveaux monuments y sont construits. En Égypte même, de nouvelles techniques de construction apparaissent, puisque la chapelle rouge est le premier exemple de bâtiment préfabriqué de l'histoire. Les spéos sont de plus en plus présents pendant cette période.

L'épisode amarnien

La période amarnienne voit se construire des temples d'un type différent. Contrairement aux temples classiques où la plupart des pièces sont couvertes, le temple amarnien est presque intégralement à ciel ouvert. De plus, afin de construire rapidement de grands monuments, ce sont des pierres de petites tailles qui sont utilisées pour la construction : les talatates.

Organisés principalement autour d'autels, en raison des particularités du culte d'Aton, les temples amarniens tels que la « Maison du disque solaire à Akhetaton » prennent des dimensions impressionnantes compte tenu du temps réduit de leur construction. Les autels étaient répartis dans des « enclos » de taille variable mais toujours à ciel ouvert.

Un style particulier de porte se généralise également pendant cette période : des portes dont le linteau est composé de deux parties disjointes.

L'époque ramesside

Particularisée par l'importance du nom Ramsès parmi les souverains, cette période est extrêmement importante du point de vue architectural. Bien que le pouvoir politique tente d'effacer toutes les traces de l'épisode amarnien, les constructions, et notamment le registre iconographique, en gardent de nombreuses traces. Les grands chantiers se concentrent alors à Thèbes où les nombreux temples funéraires font de la rive ouest un ensemble architectural important, tandis que Karnak reçoit toujours les agrandissements successifs des différents souverains. Abydos également, avec le temple de Séthi Ier, lieu de culte osirien, est un excellent exemple de la beauté des créations ramessides.

L'archétype du temple égyptien d'époque ramesside est le temple de Khonsou à Karnak. La rigueur de la construction, et notamment de l'agencement, est également omniprésente dans les temples funéraires de cette époque. Lieux de culte divin avant tout, ces monuments suivent les règles, qui semblent alors immuables, de l'architecture du temple de cette époque. Le temple est alors bien souvent accompagné d'un palais, dont le rôle n'est pas encore bien précis.

L'influence grecque

Le temple d'Edfou, archétype du temple ptolémaïque

Dès la première moitié du IIIe siècle avant notre ère, sous les deux premiers Ptolémées, l'Égypte se couvre de magnifiques monuments. Particulièrement Alexandrie qui prend l’aspect qu’elle va conserver jusqu'à la fin de l’Antiquité, avec ses jardins et ses monuments de conception grecque : palais royal sur la mer, musée et bibliothèque, Sôma (tombeau d’Alexandre le Grand), sérapéum (temple consacré au dieu gréco-égyptien Sérapis), temple d’Isis, marchés, théâtre et surtout le célèbre phare, tour élevée par Sostrate de Cnide sur l’île de Pharos, qui a donné son nom à ce type de monument.

Mêmes les temples, construits selon les modèles traditionnels, subissent des modifications de détail, mais contrairement au style alexandrin, seront construits selon les règles égyptiennes. C’est à cette époque qu’apparaissent les mammisi comme monuments indépendants, que les chapiteaux de colonnes se multiplient à l’infini dans leurs décors et s’alourdissent et que se multiplient les murs d'entrecolonnement.

Le plan du temple ptolémaïque est ainsi légèrement différent de celui du Moyen Empire.

Autour d'un naos se répartissent différentes salles de culte ou salles permettant le stockage de denrées diverses auxquelles on accède par un couloir. Suit une salle d'offrande faisant la transition avec les salles hypostyles dont la première est dotée d'un nouveau système de claustras. L'illumination ne se fait plus alors par le centre de la salle comme c'est le cas à Karnak mais par la face de l'entrée, grâce aux murs d'entrecolonnement. L'ensemble de l'édifice ainsi défini est englobé dans une enceinte précédée d'un pylône. Edfou, Dendera et Kom Ombo sont les meilleurs exemples de cette architecture.

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