Arthus Barthélémy Vingtrinier - Définition

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Introduction

Arthus Barthélémy Vingtrinier, né le 13 juillet 1796 à Rouen où il est mort le 11 juillet 1872, est un médecin français.

Médecin des prisons de Rouen, le docteur A. B. Vingtrinier s’est illustré tant sur le plan local, au sein de la société rouennaise, qu’au plan national, par ses travaux sur les prisons au XIXe siècle. Aujourd’hui encore, les chercheurs et les historiens reconnaissent en lui un grand philanthrope et un grand pénaliste.

De parents d’origine modeste, il commence la médecine en 1814, sous la direction du docteur Blanche. L’année est marquée par la coalition des alliés contre Napoléon et le dramatique épilogue de la campagne de France. Les hôpitaux de Paris sont débordés : 3 à 4 000 blessés et malades arrivent à Rouen par bateaux : le jeune étudiant découvre avec effarement les horreurs de la guerre.

En 1819, il devient membre de la Société libre d’émulation de la Seine-Inférieure et en 1821, il crée la Société de médecine de Rouen avec les Docteurs Bayvel, Glinel et Dalmenesche. Le secrétaire de correspondance est Achille Cléophas Flaubert. La même année, il est nommé médecin des prisons (on disait à l’époque chirurgien : il a alors 25 ans). En 1828, il devient membre du comité central de vaccine, avec le docteur Merry Delabost comme secrétaire en 1864, et médecin des épidémies pendant l’épidémie de choléra de 1832 qui faisait plusieurs centaines de morts par jour à Rouen.

Ses nombreuses publications sont notamment consacrées :

  • à l’aliénation mentale et aux détenus aliénés ;
  • aux sociétés de secours mutuel dont il est le promoteur à Rouen ;
  • aux matières pénales, participant ainsi au grand débat pénal de la première moitié du XIXe siècle, et s’intéressant tout particulièrement au sort des jeunes délinquants.

Le débat de la pénalisation - dépénalisation

Le « grand débat » pénal de la première moitié du XIXe siècle, dont on peut aujourd’hui reconnaître qu’il est toujours d’actualité, oppose les tenants de la pénalisation et ceux de la dépénalisation.

Le credo d’A.B. Vingtrinier est le placement en apprentissage des jeunes délinquants par le biais du patronage. Il va garder ce cap toute sa vie durant, même s’il a dû composer avec les contraintes locales. On peut même dire que c’est en raison de cette conviction que la gloire locale lui a été refusée : on ne défie pas impunément les autorités en place en révélant des scandales sur lesquels on préfère fermer les yeux !

Les grandes options pénales

  • La Constituante entreprend une réforme en profondeur du code pénal. Malgré une tentative d’abolition de la peine de mort par Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, la célèbre formule « tout condamné à mort aura la tête tranchée » est finalement adoptée. La torture est supprimée. Le Duc de la Rochefoucauld-Liancourt aborde pour les enfants la question du discernement et du non discernement; mais quelle que soit la durée de leur peine, les jeunes délinquants restent incarcérés jusqu’à 21 ans. Le régime de détention reste très dur.
  • La Restauration, avec la Société Royale des prisons, tente d’adoucir le régime.
Grâce à ce changement, en 1826, A. B. Vingtrinier, dans une notice sur les prisons de Rouen, peut noter une amélioration de la condition pénitentiaire, et une diminution de la mortalité ; en même temps, il souhaite une meilleure classification des détenus, et le placement en asile des détenus aliénés.
En 1828, dans son discours de réception à l’Académie de Rouen, A. B. Vingtrinier évoque la réforme de la loi pénale, réclame la suppression des châtiments corporels (la marque et le carcan) et l’adoucissement de l’échelle des peines.
En 1833, il écrit sur les aliénés dans les prisons Ses vœux vont être exaucés par la réforme d’Antoine d'Argout, ministre de Casimir Perier en 1832 durant la Monarchie de Juillet : on y note une réelle tentative d’humanisation du régime pénitentiaire.
C’est pendant cette période très riche pour l’évolution de la société, qu’Alexis de Tocqueville et Gustave de Beaumont vont rapporter des États-Unis les systèmes dont la France va s’inspirer pour sa politique pénitentiaire.
  • Le système de Philadelphie du nom du pénitencier de Cherry Hill à Philadelphie, construit en 1822, basé sur un système cellulaire avec isolement total (yeux bandés jusqu’aux cellules, promenades individuelles), régime empêchant les mauvaises influences mais pouvant conduire à la folie.
  • Le système d’Auburn du nom de la prison d'Auburn, construite de 1816 à 1825 : isolement la nuit, travail en commun le jour.
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