Astronomie dans l'Égypte antique - Définition

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Introduction

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Médecine
Astronomie

Pour les Égyptiens de l'antiquité, l’aspect du ciel a toujours revêtu une signification mythologique et religieuse. Toutefois, les observations astronomiques n'avaient pas une finalité astrologique aussi prononcée dans la civilisation égyptienne qu’en Mésopotamie.

La nuit commençait avec le crépuscule et se terminait avec le lever du Soleil. Les douze étoiles servant à la division de la nuit en heures étaient associées aux « douze gardiens du ciel » censés accompagner les pharaons défunts dans leur voyage nocturne avec Rê, la divinité solaire. Contrairement à leur importance dans les décans du zodiaque, les constellations ne jouent pratiquement aucun rôle ici. La plus ancienne représentation du ciel étoilé a été retrouvée peinte sur la planche inférieure d'un cercueil d’Assiout et datant de la Première période intermédiaire égyptienne.

Les principes astronomiques sont aussi à l'œuvre dans la disposition des bâtiments sacrés, notamment celle des pyramides. Mais rien ne nous a été transmis des méthodes utilisées, et les avis sont partagés.

À l'époque romaine, Clément d'Alexandrie, dans un écrit, donne une idée de l'importance des observations astronomiques associées aux rites sacrés.

De rares documents nous permettent d'appréhender les sciences égyptiennes, plus particulièrement en ce qui concerne la médecine et les mathématiques. L'astronomie égyptienne a pu bénéficier d'une meilleure attention eu égard aux nombreux monuments témoignant de rites funéraires associés à la position des étoiles. Pourtant, cette profusion de documents astrologiques, bien que dévoilant certains aspects complexes de l'astronomie égyptienne, ne permet pas, de par leur rôle strictement religieux, de conclure quant à l'étendue et aux lacunes de leurs connaissances.

Calendriers et instruments de mesure du temps

Représentation égyptienne d'une clepsydre (Tombeau deRamsès VI)

Dans le calendrier égyptien, Sirius joue un rôle important, son lever héliaque ayant été mis en parallèle avec la crue annuelle du Nil. Comme l'année égyptienne fait exactement 365 jours, la date de la crue du Nil se déplace progressivement dans le calendrier, et le lever héliaque de Sirius ne revient plus qu'une fois tous les 1460 ans à la même date du calendrier égyptien. Mais à l’origine, il semble que Sirius ait présidé à la tenue des festivités de Thèbes. Une réforme de -150 établit un calendrier amélioré, avec une année de 365,25 jours, préservant ainsi la maîtrise des prêtres sur le calendrier.

Les instruments de mesure du temps telles que les clepsydres sont intimement liés à l'astronomie. Celles-ci furent sans doute élaborées afin d'étudier la position des astres durant la nuit. Les représentations cosmologiques de la clepsydre de Karnak traduisent bien cet aspect.

L'astronomie dans les textes religieux

L'Ancien Empire et les textes des pyramides

Textes des pyramides de Téti Ier à Saqqarah

Pour la première fois, sous le règne d'Ounas, les Égyptiens inscrivirent des textes religieux sur les parois de l'antichambre et de la chambre funéraire, restant ainsi à la disposition du ka du roi. Ces textes consistent en formules d'offrandes, formules magiques et invocations permettant au souverain défunt d'accéder à la renaissance. Certaines formules laissent entrevoir que les égyptiens avaient déjà à cette époque, analysé la configuration du ciel étoilé, imaginé et structuré des groupements d'étoiles qu'ils associèrent à la mythologie. Ainsi, Dans les textes de la pyramide d'Ounas, des étoiles horaires (les décans du Moyen Empire ?) sont déjà mentionnées, ainsi que quelques grandes constellations comme la Grande ourse et Orion.

Les étoiles circumpolaires et la Grande Ourse

« Les Deux-Énnéades se sont purifiées pour lui dans la Grande Ourse (msḫtjw), impérissable (jḫm-sk) (formule 302). »
« Tu pourras monter car Geb l’aura remis comme pauvre dans la localité lui appartenant.

Qu’il recule et qu’il parte afin que tu puisses te purifier dans l’eau des étoiles !

Tu descendras sur une corde d’airain sur les épaules d’Horus en son nom de celui qui est dans la barque de Sokar. Les henmemet pousseront des cris pour toi, car les Impérissables (jḫmw-sk) t’auront soulevé (formule 214). »
« que cet Ounas guide les indestructibles (jḫmw-sk), qu’il navigue vers la Campagne des Joncs ! (formule 269) »
« Qu’Ounas monte sur le giron d’Isis, que cet Ounas grimpe sur le giron de Nephtys. Le père d’Ounas, Atoum, prendra la main d’Ounas et il confiera Ounas à ces dieux sages et intelligents, les Indestructibles (jḫmw-sk) (formule 269). »

Orion et Sirius

Orion (ou plus précisément le baudrier d'Orion) était connue des égyptiens sous le nom sȝḥ et figurait l'Osiris visible, le pendant de l'Osiris invisible figuré par la Grande ourse (msḫtjw). L'Osiris visible du baudrier d'Orion était entouré par ses quatre enfants dits « les enfants d'Horus l'ancien » (la version archaïque d'Osiris). Ceux-ci étaient Amset, Hâpi, Douamoutef et Kébehsénouf et formaient l'astérisme rectangulaire ceignant le baudrier d'Orion. Selon Bernard Mathieu, Qébehsénouf serait ainsi l'étoile Rigel, Hâpy l'étoile Bételgeuse, Douamoutef l'étoile Bellatrix et Imséti l'étoile Saiph.

« As-tu besoin de monter au ciel que tu montes, tes jambes sont Amset et Kébehsénouf, as-tu besoin de descendre vers le ciel d'en bas que tu descends, tes membres sont les fils et fille (Hâpi et Douamoutef) d'Atoum, Impérissable (formule 215). »
« Orion (sȝḥ) a été avalée par la Douat, pure et vivante dans l’horizon. Sirius (spdt) a été avalée par la Douat, pure et vivante dans l’horizon. Ounas que voici a été avalé par la Douat, pur et vivant dans l’horizon (formule 216). »
« Puissiez-vous parcourir la voûte céleste ! Puissiez-vous être unis dans l’obscurité ! Puissiez-vous paraître à l’horizon à l’endroit où cela vous est profitable ! (formule 217) »

Les étoiles horaires

« Ô responsable des étoiles horaires (wnwt) qui se trouvent devant Rê, préparez le chemin pour Ounas afin qu’Ounas puisse passer dans le chemin de ronde de ceux aux visages agressifs (formule 251). »

La Voie lactée

« Il s’est défendu dans la chapelle blanche des grands dans la Mesqet (msqt) des étoiles (formule 262). »

Horloges stellaires de la première période intermédiaire et du Nouvel Empire

Sarcophage de Itib (première période intermédiaire)
Fonctionnement d'une table ramesside (tombeau de Ramsès VI)

Une horloge stellaire égyptienne est une représentation structurée et complexe de données astronomiques, emprunte de mythologie et élaborée par les prêtres-astronomes de l'Égypte antique. Il existe différents types d'horloges stellaires telles que les horloges décanales ou les horloges stellaires ramessides.

Les premières horloges stellaires connues datent de la première période intermédiaire et figurent sur une vingtaine de sarcophages de haut dignitaires égyptiens.

La découverte de ces horloges dans des monuments à vocation strictement funéraire ne permet pas de conclure à une destination autre qu'à l'accomplissement de rites religieux. Une utilisation plus pratique voire scientifique, si tant est que ce dernier mot ait un sens en Égypte antique, serait en l'état de nos connaissances, conjecturale.

Les plus anciennes horloges stellaires décrivent une division de la nuit en douze heures, heures de durées variables, à l'aide de trente-six décans. Ces décans sont définis à l'aide du calendrier civil de 365 jours et représentent chacun une portion du ciel (une étoile ou un groupe d'étoiles) pour chaque heure de la nuit. les horloges stellaires détaillent les levers héliaques des décans pour chaque heure de la nuit et pour chaque décade de l'année, ainsi que les fêtes associées et constituent en quelques sortes une sorte d'éphémérides mais où les planètes ne prennent aucune place.

Les horloges de type ramesside sont postérieures de quelques 500 ans et différentes de celles évoquées ci-dessus. Toujours basées sur l'observation des décans, elles indiquent leur culmination ou leur transit en chaque heure de la nuit, à compter de la première heure. Une clepsydre était donc nécessaire pour l'élaboration mais également pour la lecture. Les horloges stellaires ramessides comptaient vingt-quatre tables pour une année entière et, à l'exception de Sirius, les décans observés étaient différents de ceux d'une horloge de la première période intermédiaire.

Plafonds astronomiques du Nouvel Empire

Plafond astronomique de Ramsès VII
Constellations septentrionales représentées dans le Ramesseum

L'astronomie à la Basse époque

Zodiaque de Dendérah
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