Bidonvilles en France - Définition

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Introduction

Un bidonville est un ensemble plus ou moins vaste d'habitats précaires, où la misère est concentrée. En France, les bidonvilles ont été progressivement supprimés dans la deuxième moitié des années 1970, puis ont fait leur réapparition dans les années 1990.

Histoire

Après la Seconde Guerre mondiale, du fait de la destruction de certaines cités, du niveau de pauvreté, de l'exode rural et de la venue de main-d'œuvre étrangère, se pose un problème crucial de logement pour les sans-abris et les immigrés. Au milieu des années 1960, les pouvoirs publics estiment à environ 100,000 la population habitant dans des bidonvilles. En 1964, 43% des algériens de France vivent dans des bidonvilles, celui de Nanterre, l’un des 89 de la région parisienne, abrite 14 000 personnes.

Les bidonvilles de Nanterre (situé à l'emplacement actuel de la préfecture des Hauts-de-Seine) et de Noisy-le-Grand furent les plus notoires en périphérie de Paris. Il faudra attendre presque la moitié des années 1970 pour que la politique de résorption des bidonvilles impulsée d'abord par la SONACOTRA (Société nationale de construction de logements pour les travailleurs algériens), créée en 1956, puis avec la loi Debré de décembre 1964 et enfin, à partir de 1969, par le premier ministre Jacques Chaban-Delmas, porte totalement ses fruits et que ces bidonvilles disparaissent avec le relogement des familles qui y vivaient. L'abbé Pierre sera l'un de ceux qui porteront assistance aux habitants des bidonvilles, surtout pendant l'hiver 1954, qui fut particulièrement froid.

Dans les années 1960, de nombreux immigrés portugais constituèrent le bidonville de Champigny-sur-Marne, qui compta jusqu’à 10 000 habitants.

Les bidonvilles aujourd'hui

Au début du XXIe siècle, en France, perdurent de micro-bidonvilles, généralement cachés à la vue, le long de voies de communication ou dans des friches industrielles :

  • depuis des dizaines d'années, des ouvriers saisonniers agricoles vivent dans un bidonville à Berre-l'Étang (Bouches-du-Rhône) sans électricité ni eau courante, mais avec des sanitaires installés par la Fondation Abbé-Pierre, Toilettes du monde et les Compagnons Bâtisseurs ;
  • on recense en 2002 quelques 200 Roms originaires de l'ex-Yougoslavie près de Carcassonne et 1 600 Tziganes à Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne;
  • le bidonville de Cassis, où résidaient 93 Tunisiens, a été démoli en 2005 ;
  • dans les bois aux alentours de Paris (bois de Vincennes, bois de Boulogne), on dénombre en 2007 environ 200 personnes habitant dans des abris de fortune « en dur », la plupart du temps isolés (afin d'être le moins visible possible) mais parfois en petits groupes;
  • Fin 2006, un bidonville habité par des immigrants de Bulgarie réunit plusieurs centaines de personnes à la marge de Pantin, près du canal de l'Ourcq;
  • 500 personnes d'origines Roms, dont un tiers d'enfants, vivent dans un bidonville à Villeurbanne (sans électricité ni accès à l'eau);
  • À Bobigny, un bidonville où habitaient 266 citoyens bulgares et roumains a été rasé en février 2007;
  • À Marseille, le lieu dit du Ruisseau Mirabeau, du quartier Saint-André, est un bidonville habité par des familles yéniches, manouches et gitanes.

Nombre de ces bidonvilles sont habités par des gitans, au sens général du terme, dont beaucoup proviennent d'ex-Yougoslavie et d'Europe de l'Est, où ils sont victimes de discrimination économique, sociale et ethnique. L'impossibilité pour eux d'acquérir des titres légaux de séjour les empêche d'accéder à des logements.

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