Le film prévaut par le portrait de la savante Lilian Reynolds, incarné plus vrai que nature par Louise Fletcher en chercheuse invétérée léguant à son partenaire l’enregistrement de sa mort et lui révélant ainsi les ultimes sensations d’un corps et d’un cerveau qui s’éteint puis l’envol d’une âme, fantastique et poétique théorie des scénaristes. On peut dire que les effets spéciaux deviennent alors secondaires, car le thème le plus intéressant est la performance de l'ingénieux système mémorisant les sensations les plus secrètes du cerveau humain, ce qui permet notamment au couple Mike-Karen (Walken-Wood) de revivre ses émotions enfouies et toujours intactes. Le couple dépasse les contingences humaines pour s’allier afin de découvrir, coûte que coûte, le legs scientifique et affectif fait par Lilian non seulement à Mike, mais aussi à l’humanité bienfaisante. L’humour s’allie à l’action dans le centre de recherche déglingué où les gardiens menacent les robots devenus fous comme s’ils étaient des êtres humains. Outre la prestation remarquable de Louise Fletcher, Natalie Wood est très émouvante dans son ultime rôle, épouse définitivement dévouée à son mari et, par là même, à celle de la femme qu’il a aimée. Christopher Walken est totalement crédible en savant transcendé par son voyage par procuration au pays des âmes mortes…