Cesare Lombroso - Définition

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Introduction

Cesare Lombroso
C. Lombroso

Naissance 6 novembre 1835
Vérone, Italie  Italie
Décès 19 octobre 1909 (à 73 ans)
Turin, Italie  Italie
Nationalité italienne
Profession(s) médecin,

Cesare Lombroso, né le 6 novembre 1835 à Vérone, au sein d'une famille juive, mort le 19 octobre 1909 à Turin, est un professeur italien de médecine légale et l'un des fondateurs de l'école italienne de criminologie (en). Il est célèbre pour ses thèses sur le « criminel né » : à partir d'études phrénologiques et physiognomique, il tentait de repérer les criminels en considérant qu'il s'agissait d'une classe héréditaire qu'on pourrait distinguer par l'apparence physique. Ses théories étaient fortement marquées par la théorie de la dégénérescence, le racialisme et le transformisme: il considérait ainsi que l'humanité avait évolué en partant des « Noirs » vers les « Jaunes » et enfin les « Blancs ». Au sein même de l'Italie, il distinguait la « race du sud » inférieure à la « race du nord », tandis qu'il considérait que les femmes étaient moins sujettes à la criminalité en raison de leur moindre intelligence et de la nature plus inactive de leur vie.

Biographie

Il étudie la médecine à Padoue, Vienne et Pavie et prend la direction de l'asile d'aliénés de cette dernière ville à partir de 1864, ce qui lui donne une matière importante à ses recherches. À partir de 1866, il commence à collectionner les crânes, les squelettes, les cerveaux et d'autres objets anatomiques de personnes variées (d'abord soldats et civils de toutes les régions d'Italie, puis du monde entier, auxquels il ajoute bientôt ceux de criminels, d'aliénés ou encore d'épileptiques), qu'il conserve d'abord dans un musée privé chez lui à Turin. Il expose pour la première fois ces objets en public en 1884, puis au Congrès pénitentiaire international de Rome de 1885, et, quatre ans plus tard, au Congrès international d'anthropologie de Paris. En 1898, sa collection est jugée d'intérêt scientifique et conservée à l'Université de Turin, où il a obtenu la chaire de médecine légale en 1876.

Les critiques de Lombroso et le triomphe des sociologues

Son ouvrage fait l'objet de nombreuses rééditions qu'il complète à chaque fois, nuançant ses résultats sans toutefois abandonner son concept de « criminel né ». Son livre a un retentissement important dans le milieu de la médecine légale et de la criminologie. Ses idées suscitent plusieurs revues spécialisées et font l'objet de nombreux débats, notamment aux congrès d'anthropologie criminelle dont le premier se tient à Rome en 1885, à l'initiative de Lombroso. L'opposition vient essentiellement de l'anthropologue français Alexandre Lacassagne, qui défend la thèse de l'influence prépondérante du milieu. Un autre anthropologue français, Paul Topinard (1830 - 1911), évoque à cette occasion le manque de rigueur de Lombroso dans ses mesures des crânes. Malgré l'aspect contesté de ses thèses, sa théorie resta longtemps défendue. Bien que contestée, elle laisse ainsi ses marques dans un article de 1926 de Félix Regnault. De même, si ces thèses font aujourd'hui sourire, Lombroso aura eu le mérite de déplacer l'objet d'étude du crime au criminel et à sa personnalité, présageant des disciplines telles que le profilage criminel.

Le deuxième congrès se tient à Paris en 1889 et Lombroso fait l'objet d'attaques encore plus vives sur ses méthodologies. Le troisième congrès, à Bruxelles en 1895, voit le triomphe des sociologues, en l'absence de la participation de Lombroso. En France, c'est particulièrement Georges Sorel qui s'employa, à partir de 1893, à promouvoir les théories criminologique et pénaliste de Lombroso dans des revues de divulgation scientifique.

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