Château de Dieulouard | |||
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Période ou style | Moyen Âge | ||
Type | Château-fort | ||
Propriétaire initial | Adalbéron II | ||
Destination initiale | Forteresse | ||
Propriétaire actuel | Privé et Commune | ||
Destination actuelle | Habitation-Musée | ||
Protection | Inscrit MH (1927) | ||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région historique | Duché de Lorraine | ||
Région | Lorraine | ||
Département | Meurthe-et-Moselle | ||
Commune française | Dieulouard | ||
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Le château de Dieulouard — au Moyen Âge en patois lorrain « Deus Lou Wart » (Dieu le garde) — est un château fort construit vers la fin du Xe siècle à Dieulouard, près de Pont-à-Mousson, dans l'actuel département de la Meurthe-et-Moselle.
Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 19 juin 1927.
Le Château de Dieulouard — à l'origine une simple maison forte — est l’héritier de la ville gallo-romaine de Scarpone, où la grande voie romaine de Lugdunum (Lyon) à Augusta Treverorum (Trèves) par Divodurum (Metz) traversait la Moselle. L'historien romain Ammien Marcellin parle de Scarpone et nous apprend que le consul romain Jovin y remporta en 366 une victoire sur les Alamans venus écumer la région.
C'est vers cette même époque (fin du IVe siècle) que fut construit à l'extérieur de la ville un castrum qui seul subsista après la destruction de Scarpone par Attila lors des invasions barbares du Ve siècle.
Le château de Dieulouard a été construit en 997 par l'évêque de Metz, Adalbéron II, auparavant évêque de Verdun, pour protéger de leurs assaillants les habitants d’un nouveau village, établi à proximité des ruines de Scarpone. Il passa ensuite dans le temporel de l’ évêque de Verdun, Heimon.
En 1028, les lettres patentes de l'empereur Conrad II le Salique accordées pour la fondation du prieuré de Gellamont, à proximité du château de Dieulouard, parlent du « Castrum quod dicitur Deus Louvart in pago Scarponensi in comitatu Richiani ». C'est le premier document authentique conservé concernant le château.
Au XIIe siècle, les bourgeois de Toul perdirent une bataille assez considérable contre le comte de Vaudémont ; le château de Dieulouard fut pris deux fois par les Messins, qui le rasèrent. Reconstruite, la forteresse eut encore à subir, au fil du temps, de nombreux sièges par les Messins, Charles le Téméraire ainsi que par les Huguenots.
Siècle après siècle détruit et rebâti, brûlé puis restauré, le château devint au XIVe siècle une imposante forteresse, abritée derrière une façade rectiligne de 100 mètres de long tournée vers l’Est, avec une grande enceinte polygonale en demi-cercle datant du Xe siècle comportant sept tours circulaires et une tour carrée vers l’Ouest, des murailles crénelées, une porte fortifiée précédée d’un pont à bascule et d’un pont de pierre à quatre arches. L’ensemble, qui a été remanié au XVIe siècle est imbriqué au milieu de maisons adossées à ses murailles hautes de 20 mètres.
Dieulouard était à cette époque le siège d’une prévôté verdunoise comptant sept villages, terre évéchoise enfoncée comme un coin dans le duché de Lorraine, poste d’observation de l'évêque sur la vallée de la Moselle et de contrôle de son commerce fluvial, alors florissant.
En 1660, le château de Dieulouard fut écrêté et rendu inoffensif. Pendant la Révolution, il fut vendu comme bien national, partagé en lots pour loger une quinzaine de familles, qui percèrent de nouvelles fenêtres et aménagèrent des jardins.
Il fallut attendre 1970 pour qu'un début de réhabilitation soit entreprise avec la restauration du logis épiscopal et la création d’un musée gallo-romain. Installé dans le château, le Musée des Amis du Vieux Pays à Dieulouard présente des objets provenant de l'antique cité de Scarpone ainsi que des collections des XVIe et XVIIe siècles de même que des armes des trois dernières guerres.