Une bascule ou un basculeur est un circuit intégré logique doté d'une sortie et d'une ou plusieurs entrées. La sortie peut être au niveau logique 0 ou 1. Les changements d'état de la sortie sont déterminés par les signaux appliqués aux entrées.
Ce qui différencie les bascules des circuits logiques combinatoires (portes ET, OU, OU Exclusif, etc.), c'est que la sortie maintient son état même après disparition du signal de commande.
La bascule est l'élément de base de la logique séquentielle. En effet, en assemblant des bascules, on peut réaliser des compteurs, des registres, des registres à décalage, des mémoires.
Certaines bascules, appelées à fonctionner dans des systèmes synchrones possèdent une entrée d'horloge de synchronisation. Il existe donc des bascules asynchrones et des bascules synchrones.
Il existe plusieurs types de bascules : RS, RSH, JK, D, verrous transparents (latchs), T. Citons également la bascule de Schmidt, qui est commandée par une tension analogique appliquée à son entrée.
Ce sont des bascules dont la sortie ou l'état de mémorisation dépend à tout instant de l'état simultané des entrées
Ici, l'action des entrées sur l'état de mémorisation ne sera effective que si l'entrée de l'horloge est active. L'activation de l'entrée d'horloge pourra se faire soit sur un niveau logique (0 ou 1) soit sur un front(montant ou descendant).
Table de vérité :
S | R | Qn | Qn+1 |
0 | 0 | 0 | 0 |
0 | 0 | 1 | 1 |
0 | 1 | X | 0 |
1 | 0 | X | 1 |
1 | 1 | X | Indéfini |
Une bascule RSH (aussi appelé RST) est une bascule RS à laquelle on a ajouté une troisième entrée, généralement notée H (pour horloge). Cette troisième entrée a la fonction suivante :
Table de vérité :
J | K | Qn+1 |
0 | 0 | Qn |
0 | 1 | 0 |
1 | 0 | 1 |
1 | 1 | /Qn |
Équation de la bascule :
Chronogramme :
L'origine du nom de la bascule JK est détaillée par P. L. Lindley, un ingénieur de JPL, dans un article du magazine de conception électronique "EDN". L'article est daté du 13 juin 1968 et a été publié dans l'édition d'Août. Dans cet article, M. Lindley explique que c'est le docteur Eldred Nelson, un scientifique de Hughes Aircraft qui a inventé le terme de bascule JK.
Les bascules qui étaient utilisées à cette époque à Hughes étaient toutes du même type, celui de la futur bascule J-K. Durant la conception d'un système logique le docteur Nelson a assigné des lettres à chaque entrée des bascules de la façon suivante :
Étant donné la taille du système sur lequel travaillait le docteur Nelson, il s'est rendu compte qu'il allait être à court de lettres. Puisque les lettres J et K était peu utilisées dans les systèmes électroniques il a donc décidé d'utiliser ces lettres comme entrées "set" et "reset" pour toutes les bascules de son système (avec des indices pour les distinguer les unes des autres).
Le docteur Montgomery Phister, un membre de l'équipe du docteur Nelson à Hughes, a repris dans son livre "Logical Design of Digital Computers" (Wiley,1958) l'idée que les entrées "set" et "reset" des bascules utilisées à Hughes étaient nommées J et K. De ce fait il est alors amené à les désigner sous le terme de "bascule JK". Dans ce même livre il a aussi défini les bascules R-S, T, D et R-S-T et a montré qu'en utilisant l'Algèbre de Boole il était possible de les combiner afin de réaliser des fonctions complexes.
=== Bascule D === (Delay)
La bascule D (pour Delay) est une bascule JK à laquelle on a ajouté un inverseur entre les entrées J et K. Il y a donc une seule entrée, qui est notée D (pour Donnée ou Data). La table de vérité est la table de vérité d'une JK, limitée aux deux lignes J = 0, K = 1 et J = 1, K = 0.
Sa fonction est donc "mémoire" puisque l'information en entrée se retrouve en sortie après un "coup d'horloge" (un front).
Table de vérité :
D | Ck | Qn+1 |
![]() |
0 |
![]() |
0 | 1 |
1 |
![]() |
1 | 0 |
X | 0 | Qn |
![]() |
Ce circuit ressemble à la bascule D, dans la mesure où il possède, comme la bascule D, deux entrées, notées D et H, et une sortie Q. Mais le fonctionnement est différent :
La bascule T est un diviseur de fréquence par 2 : la sortie Q change a chaque front (montant ou descendant suivant les modèles) de l'entrée T.
Elle peut être conçue à partir d'une bascule JK, où J et K sont mis à 1 en permanence.
On l'appelle aussi Trigger de Schmitt ou bascule à seuil.
C'est une bascule à trois entrées V, SB et SH et une sortie Q. Contrairement aux bascules citées ci-dessus, qui sont commandées en appliquant des signaux logiques à leurs entrées, la bascule de Schmitt est conçue pour être pilotée par une tension analogique, càd. qui peut prendre n'importe quelle valeur (dans l'intervalle 0 - Vcc afin de ne pas dégrader le circuit).
Les entrées SB et SH (seuil bas, seuil haut, ce dernier étant à un potentiel supérieur à SB) sont maintenues à des potentiels fixes ; ceci peut se faire par exemple grâce à un diviseur de tension composé de 3 résistances placées en série entre Vcc et la masse ; SH et SB sont reliés aux points intermédiaires du diviseur.
Le fonctionnement est le suivant :
La principale application de la bascule de Schmitt est la mise en forme de signaux analogiques pour les appliquer à des circuits logiques (par exemple une entrée de compteur).
La bascule de Schmitt peut aussi être utilisée pour :